Mark Zuckerberg a-t-il été piqué par la même mouche qu’Elon Musk ? En tous les cas, le PDG de Meta adopte lui aussi la même technique du licenciement massif. En tout, 11 000 postes devraient être supprimés, ce qui représente tout de même près de 13 % de la masse salariale totale du groupe !
Le plus grand licenciement de l’année aux États-Unis ?
Ce mercredi 9 novembre a officialisé un plan de licenciement massif. Comme cela était pressenti depuis la semaine dernière, celui-ci est d’une ampleur sans précédent pour le groupe. En tout, près de 11 000 personnes sont concernées par ce licenciement à grande échelle. Si le groupe licencie, il prévoit aussi de geler les embauches jusqu’au premier trimestre 2023.
Dans un long billet de blog, le PDG de Meta s’est expliqué sur la situation du groupe :
Aujourd’hui, je partage certains des changements les plus difficiles que nous ayons apportés dans l’histoire de Meta. J’ai décidé de réduire la taille de notre équipe d’environ 13 % et de laisser partir plus de 11 000 de nos employés talentueux. Nous prenons également un certain nombre de mesures supplémentaires pour devenir une entreprise plus légère et plus efficace en réduisant les dépenses discrétionnaires et en prolongeant notre gel des embauches jusqu’au premier trimestre. Je veux assumer la responsabilité de ces décisions et de la façon dont nous en sommes arrivés là. Je sais que c’est difficile pour tout le monde, et je suis particulièrement désolé pour ceux qui sont touchés.
Zuckerberg reconnaît des erreurs stratégiques
Le PDG de l’entreprise reconnaît par ailleurs des erreurs de stratégie. Notamment en ce qui concerne sa prédiction sur l’explosion du commerce en ligne. S’il a longtemps considéré que la covid-19 permettrait l’essor du commerce en ligne à plus long terme que la pandémie, le PDG reconnaît avoir commis une erreur :
Non seulement le commerce en ligne est revenu aux tendances antérieures, mais le ralentissement macroéconomique, la concurrence accrue et la perte de signal publicitaire ont entraîné une baisse de nos revenus par rapport mes attentes […]. Je me suis trompé et j’en assume la responsabilité.
Si le groupe reconnaît volontiers ses erreurs, Zuckerberg met également en avant le contexte économique général défavorable.
Meta en difficulté depuis des mois
Ce licenciement massif intervient dans un contexte douloureux pour Meta. Un contexte personnifié par la dernière publication des résultats, jugée mauvaise et immédiatement sanctionnée par les marchés. En difficulté depuis des mois, l’actif avait une nouvelle fois glissé de plus de 35 % en deux jours. Depuis le début de l’année, l’actif est en chute libre : – 70 %. Car à l’investissement colossal consenti par le groupe, s’ajoute un contexte de marché nettement moins favorable. L’inflation galopante aux États-Unis et en Europe a contraint les banques centrales à augmenter leurs taux d’intérêt directeurs. Une hausse des taux d’intérêt qui se manifeste, sur les marchés à risques, par une fuite des investisseurs.
Si la politique d’investissement tous azimuts de Meta faisait grincer des dents dans les coulisses, certains investisseurs ne s’en cachent désormais plus. Ainsi, lors de la dernière publication, le PDG d’Altimeter Group est monté au créneau pour critiquer ouvertement la politique d’investissement massif de Meta. Rappelons qu’en annonçant son changement de nom, la société a également précisé qu’elle investirait 10 milliards de dollars chaque année dans le développement de son métavers. Ces derniers jours, la pression s’est intensifiée sur Meta. Et l’annonce d’un plan social devenait inéluctable.
Quoi qu’il en soit, l’annonce de ce plan social aura eu un effet positif sur le cours de l’action Meta. Aujourd’hui, l’actif connaît une hausse de plus de 7 %. Symboliquement, l’action Meta est même repassé au-dessus des 100 dollars. À l’heure d’écrire ces lignes, l’actif se négocie contre 103,49 $.
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Charles Ledoux
