Le Kazakhstan fait face à des problèmes électriques importants. En effet, le pays est en proie à des coupures électriques géantes et régulières qui affectent ses citoyens mais également les pays limitrophes. Face à cette situation, l’opérateur du réseau a demandé aux entreprises de minage de cesser leur activité dans le pays. Une action symbolique qui ne doit pas cacher le principal problème du pays : l’état vétuste de ses infrastructures.
Le Kazakhstan est un pays qui a fait beaucoup parler de lui ces dernières semaines. La raison ? Le pays connaît une situation géopolitique très fragile. La défiance de la population vis-à-vis de son gouvernement est toujours plus importante, sans parler de l’interventionnisme russe en filigrane. Dans ce contexte, le pays connaît régulièrement des coupures de courant. La faute aux mineurs de Bitcoin ?
Le réseau électrique « sous tension » au Kazakhstan
Depuis lundi 24 janvier 2022, le pays fait de nouveau face à des problèmes d’approvisionnement en électricité. En particulier, le sud du pays a connu une importante panne de courant mardi 25 janvier. Cette coupure a eu des répercussions dans les pays voisins comme l’Uzbekistan ou le Kyrgyzstan.
Pour faire face à la situation, l’opérateur du réseau électrique KEGOC a alerté 196 organisations dans le pays. En conséquence, le pays a décidé de fermer les activités des 69 entreprises de minage officiellement enregistrées. Ces activités seront à l’arrêt jusqu’au 31 janvier 2022.
Les mineurs cryptos ont bon dos ?
Comme souvent, lorsqu’on évoque des coupures d’électricité, la faute est souvent mise sur le dos des mineurs cryptos. Il est certes vrai que le minage de certaines cryptos (comme le Bitcoin) est une activité très énergivore. Or, le Kazakhstan représente une part non négligeable du minage de crypto mondial. L’an dernier, le Kazakhstan représentait environ 18 % du hashrate total (puissance de calcul pour le minage crypto) dans le monde.
Mais pour certains, les mineurs de Bitcoin ont bon dos ! Pour eux, la situation au Kazakhstan est davantage structurelle et liée à l’état vétuste des infrastructures. C’est d’ailleurs ce qu’Alan Dorjiyev, président de l’Association of Blockchain and Data Center au Kazakhstan n’a pas manqué de souligner dans un rapport.
« Combien de fois nous disons ça ? En fait, les problèmes électriques ne sont pas liés aux mineurs. C’est notre système dans son ensemble qui est à la limite. » Alan Dorjiyev, président de l’Association of Blockchain and Data Center
Pour Dorjiyev, le Ministère de l’énergie se sert des mineurs comme une « excuse » pour se dédouaner des problèmes actuels. Pourtant, le gouvernement est conscient de la situation. Ainsi, on apprenait récemment que le Kazakhstan réfléchissait à un projet de centrale nucléaire dans les dix prochaines années. Pour ce faire, le gouvernement conduit des discussions avec l’entreprise russe Rosatom, qui a construit plusieurs unités nucléaires en Chine, Inde ou Belarus.