Accueil La banque du Canada et le MIT dans la course aux monnaies digitales CBDC
Actualités Financières, Actualités sur Blockchain

La banque du Canada et le MIT dans la course aux monnaies digitales CBDC

Marc-Antoine Caen Poletti
CBDC Canada banque centrale crypto

Quelle direction prendra le Canada et sa puissante banque centrale sur la question de CBDC ?

Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.

Dans un communiqué du 16 mars 2022, la Banque du Canada annonce travailler avec le MIT sur un projet d’exploration d’une monnaie digitale. La banque centrale du Canada rejoint la liste des institutions financières souveraines qui se penchent sur la question des CBDC, ou Central Bank Digital Currency, voire MDBC en français.

 

Ces monnaies digitales seraient émises, contrôlées et réglementées par les banques centrales : il ne s’agit pas de monnaie décentralisée, mais bien d’une monnaie fiat traditionnelle, dont la digitalisation permettrait de réduire les coûts de transaction, de renforcer l’inclusion financière et de lutter contre le blanchiment, entre autres.

  • Le projet de CBDC de la Banque du Canada
  • Les promesses des CBDC
  • La position de l’UE et de la Banque Centrale Européenne 

La banque du Canada et le MIT planchent sur une monnaie digitale

Une CBDC canadienne demain ? Probablement pas. La banque centrale canadienne précise dans son communiqué qu’”aucune décision n’a été prise” quant à la création effective d’une CBDC sur le territoire.

Le projet a des objectifs de recherche, visant à explorer comment différentes technologies pourraient être utilisées pour déployer et gérer une CBDC. C’est la Digital Currency Initiative (DCI) du Media Lab qui mènera les travaux avec la Banque du Canada. Le DCI avait notamment rendu public, avec la Réserve fédérale de Boston, un logiciel de pilotage d’une CBDC baptisé OpenCBDC. Le software est publié en open source et le MIT invite le grand public à s’en emparer pour vérifier sa solidité ou proposer des améliorations.

Cette collaboration s’intègre dans des efforts plus larges menés par la Banque du Canada dans le domaine des fintech et des monnaies digitales. L’objectif est d’être prêt à émettre une CBDC canadienne, “si le besoin s’en fait sentir”.

 

cryptonaute twitter

Les CBDC : à quoi ça sert ?

Plus largement, les banques centrales multiplient les projets de CBDC dans le monde. Ainsi, une enquête menée par la Banque des règlements internationaux (BRI) montre que 86% des banques centrales étudient l’opportunité représentée par les CBDC, dont 60% au stade de l’expérimentation et 14% en lançant des projets pilotes. On peut citer notamment l’expérimentation menée par la Chine avec un yuan digital. Dès 2020, la monnaie électronique est diffusée dans certaines villes chinoises. Actuellement, la Chine mène des tests de paiements transfrontaliers avec d’autres banques centrales, à Hong-Kong, en Thaïlande et dans les Emirats. Enfin, la monnaie a été testée à grande échelle lors des JO d’hiver 2022.

Joe Biden, de son côté, a décidé de l’accélération des projets de e-dollar, en lien avec les sanctions contre la Russie. La Maison Blanche détaille 6 priorités à suivre et encourage la Réserve fédérale à redoubler d’efforts dans ses travaux d’expérimentation.

Il faut préciser qu’il existe deux grandes catégories de CBDC. La première porte sur l’émission de monnaies digitales accessibles au grand public. La seconde, quant à elle, adresse uniquement la problématique des transactions interbancaires.

Les objectifs avancés par les banques centrales pour justifier l’émission potentielle de CBDC sont divers. En premier lieu, les CBDC permettraient de réduire les coûts de transaction. Et notamment d’intermédiation, y compris pour les paiements transfrontaliers. Ensuite, les projets sous-tendent l’émergence des sociétés cashless, avec en ligne de mire la lutte contre le blanchiment d’argent. Enfin, la digitalisation des services financiers les rendrait plus accessibles aux citoyens, notamment dans les pays du Sud.

 

Les banques centrales mondiales multiplient les projets : et l’Europe ?

L’Europe se positionne dans la course aux CBDC. Christine Lagarde, présidente de la BCE émettait en 2021 l’hypothèse du lancement effectif de l’euro numérique d’ici 2025. En 2020, l’institution lançait une consultation publique sur le sujet qui a suscité l’enthousiasme de plus de 8000 répondants. Le sous-gouverneur de la Banque de France, Denis Beau, indiquait en 2020 que l’Eurosystème (dont la BCE et les banques centrales nationales font partie) devait “se tenir prêt à émettre un euro digital pour le grand public” si nécessaire. Par nécessité, il fallait alors entendre des enjeux de souveraineté financière face aux projets des GAFAM et BATX, Diem de Facebook en tête.

En France également, les expérimentations se mettent en place. En 2020, la Banque de France lançait un appel à candidatures pour se pencher sur une monnaie digitale interbancaire. Depuis, l’institution a mené plusieurs expérimentations de règlements interbancaires d’émissions de titres par monnaie électronique et via la blockchain. A cet égard, il faut d’ailleurs préciser que 88% des projets de CBDC dans le monde s’appuient sur la blockchain.

Une grande partie du chemin reste encore à parcourir pour les banques centrales dans la course aux CBDC. Cependant, il n’est pas interdit d’imaginer qu’on assiste à l’émergence du dollar, de l’euro ou du yuan digital. Ces travaux, comme ceux de la Banque du Canada, posent la question de l’adoption des monnaies digitales par les citoyens. Une autre question est celle de l’avenir des stablecoins basées sur des monnaies fiat. Que deviendront-ils en cas de déploiement de CBDC par les institutions financières mondiales ?

 

Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.
Ajoutez Cryptonaute à vos flux Google Actualités
Recevez toute l'actualité crypto en direct sur Telegram
Rejoignez notre groupe Telegram