Le management de Ripple, sous la houlette de Monica Long, s’est lui aussi prêté au jeu des prédictions pour 2024. L’excellent rapport, publié par Ripple le 19 décembre, expose une série de prédictions intéressantes et d’analyses perspicaces. Morceaux choisis.
L’adoption passera par des cas d’usage et la conformité
Le point de vue n’est pas nouveau. Mais selon Eric van Miltenburg, vice-président en charge de la stratégie, 2024 marquera un tournant majeur vers l’utilité réelle des cryptomonnaies et leur conformité réglementaire. Miltenburg insiste sur le dépassement du battage médiatique pour se concentrer sur des solutions concrètes. Autrement dit, des cas d’utilisation pratiques des cryptos au-delà du simple trading.
Bien que nous ayons vu les régulateurs – principalement aux États-Unis – porter plainte contre des sociétés de premier plan cette année, cela aide en réalité les acteurs qui se concentrent sur la conduite des services publics et la résolution de problèmes du monde réel à s’élever au-dessus du bruit (Eric van Miltenburg)
Pour Ripple, il n’y a pas de doute. La conformité viendra de l’adoption des cryptoactifs et de la blockchain par les entreprises. Aaron Sears, vice-président chargé des questions commerciales, souligne l’implication croissante des entreprises traditionnelles dans l’adoption du Web3 pour des services de base. Le mouvement le plus important s’opère dans la banque et la gestion d’actifs, mené par des géants de Wall Street tels que Fidelity, JPMorgan, Citi et par des acteurs historiques du paiement tels que Visa et Mastercard.
(…) nous commencerons à voir des marques plus traditionnelles et des entreprises Web2 propulser le succès grand public de la cryptographie. (Aaron Sears)
CBDC, stablecoins et tokénisation d’actifs réels
Comme on pouvait s’y attendre, Ripple met l’accent sur le conflit latent entre les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) et les stablecoins. Les stablecoins, selon Brendan Berry, responsable des produits de paiement chez Ripple, pourraient redéfinir la finance mondiale, notamment en créant de nouveaux corridors de change et en réduisant la dépendance au dollar américain.
Mais cela passera par des progrès réels et partagés dans la tokénisation. L’autre point clé souligné par Markus Infanger, vice-président directeur de RippleX, tient donc à la tokenisation des actifs du monde réel. Pour lui, 2024 verra une augmentation radicale des produits du marché monétaire en chaîne. Autrement dit, les obligations d’Etat (Bund, T-Bills, OAT, …) transformées en tokens.
(…) les Bons du Trésor tokenisés pourraient atteindre jusqu’à 5 milliards de dollars d’ici la fin de 2024 (…) (Markus Infanger)
Aux États-Unis, les prédictions de l’équipe sont plus nuancées Stu Alderoty, directeur juridique, prédit que bien que des avancées soient attendues en matière de réglementation de l’industrie crypto, les incertitudes réglementaires continueront très probablement à peser sur le secteur aux États-Unis en 2024.
(…) il y a de fortes chances qu’ils [le Congrès américain] ne soient pas d’accord sur la meilleure ligne de conduite. (Stu Alderoty)
🔎 La fin d’un long et coûteux bras de fer entre Ripple Labs et la SEC
En juillet dernier, Ripple Labs remportait une victoire majeure mais partielle dans son combat juridique contre la Securities and Exchange Commission (SEC). Une décision de la justice US a clarifié que la vente des XRP de Ripple sur les échanges et via des DEX ne constituait pas des ventes de titres financiers. Cependant, la vente institutionnelle des tokens a été jugée en violation des lois fédérales sur les valeurs mobilières. En octobre, le soulagement fut enfin complet : dans un courrier adressé à la juge Analisa Torres, la SEC annonçait l’abandon des poursuites contre Ripple (XRP) et ses dirigeants. Dans ce procès entamé fin 2020, Ripple Labs aura engagé pas moins de 100 millions de dollars en frais juridiques.
Sources : Rapport “2024 Crypto Predictions from Ripple Leadership”
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David Rajaonary
