Plus d’un mois après la faillite de FTX, l’affaire s’éclaircie peu à peu et nous laisse entrevoir les dessous de l’affaire. Le PDG de BitGo, chargé de suivre les actifs après la faillite de la plateforme, nous apporte quelques éléments d’information à propos de Alameda Research.
Selon lui, la société FTX aurait tenté d’échanger pour 3 000 wBTC en BTC, quelques jours avant sa faillite. Pour rappel, les wBTC (wrapped bitcoin) sont un équivalent de Bitcoin qui prend la forme d’un jeton lié à la blockchain Ethereum. Celui-ci suit fidèlement la valeur de Bitcoin.
Toujours selon le PDG de BitGo, cette tentative aurait échoué en raison de l’échouement du processus de vérification requis pour convertir wBTC en BTC. Apprenez-en plus sur cette affaire qui dénoue un peu les mystères autour du cas FTX.
Alameda échoue le processus de vérification de BitGo et n’obtient pas ses 3 000 BTC
Il s’agit de Mike Belshe lui-même (PDG de BitGo) qui aura mis en lumière cette histoire. L’opération aurait été tentée par un membre inconnu de la société Alameda juste avant le crash du 11 novembre de FTX.
L’information a été révélée ce 14 décembre sur Twitter, dans un espace “hosté” par Chris Blec, un chercheur spécialisé dans la finance décentralisée (DeFi). Pour Belshe, un employé ou un des dirigeants de Alameda n’était pas assez familier avec le processus de vérification de BitGo pour faire l’opération.
Celui-ci aurait eu quelques lacunes à propos du système de burn du wBTC. Ce manque de connaissances aura valu un refus de la part de BitGo à propos de la transaction. Pour autant, cette tentative nous révèle que des membres haut placés de Alameda avaient sûrement connaissance d’une potentielle faillite de FTX et de ses difficultés de liquidités, et que ces derniers ont tenté de l’éviter.
Full convo here. This part starts at 1:09:30. https://t.co/0KQg6bzd8k
— Chris Blec (@ChrisBlec) December 14, 2022
50 millions de dollars toujours en attente pour Alameda
Lors de son apparition, Mike Belshe a commenté comment s’est passé cette tentative et nous donne sa réaction concernant cet échange de wBTC et BTC. Voici ses propos :
Les détails de sécurité ne correspondaient pas au processus. Donc nous avons maintenu et dit non, non, non. Ce n’est pas comme ça que le burn fonctionne. Et nous avions besoin de savoir qui cette personne était. – Donc nous avons tenu et pendant que nous attendions une réponse à ces problèmes, Alameda a fait faillite…
En réalité, personne ne peut affirmer pourquoi cette tentative de rachat a été lancée. Le plus probable est que ces 50 millions de dollars étaient prévus pour renflouer le pool de liquidité de FTX afin que celle-ci ne sombre pas. Cela démontre toute l’urgence de la situation dans laquelle était empêtrée la société.
Arkham Intelligence renforce un peu plus cette hypothèse en dévoilant que Alameda avait retiré pour 204 millions de dollars depuis plusieurs adresses différentes juste avant la faillite de la plateforme.
Les cold wallets ont la cote après FTX et Ledger en profite !
Par ailleurs, on constate que les utilisateurs se dirigent davantage vers des solutions plus sécurisées pour garder leurs cryptos. Les colds wallets prennent la forme de clés USB déconnectés d’internet.
Fini les solutions immatérielles et place au bon vieux portefeuille physique bien plus sûr. Les wallets Ledger sont réputés pour leur qualité et leur efficacité. L’entreprise a pris soin de proposer plusieurs solutions pour leurs clients.
Si vous êtes détenteur de cryptos, cette solution pourrait vous intéresser. N’hésitez pas à vous rendre sur le site de Ledger pour en savoir plus !
Risque de perte de capital.
BitGo est un acteur majeur dans l’affaire FTX et Alameda
L’entreprise a été chargée de suivre les actifs de FTX après le crash de celle-ci. Et pour le moment, on peut dire que cette dernière est performante avec près de 1 000 millions de dollars d’actifs perdus qui ont été récupérés de la faillite de FTX.
BitGo estime qu’il y a en tout 8 000 millions de dollars d’actifs qui ont été perdus lors de la faillite. En bref, il reste encore du boulot pour dédommager tous les investisseurs lésés dans l’histoire.
Pour le moment, les actifs sont maintenus dans un “cold storage”. Ce terme désigne le fait que les crypto-monnaies sont stockées sur des disques durs déconnectés d’internet. Le principe est d’ailleurs le même que les cold wallets mais… en plus gros.
BitGo en a d’ailleurs fait sa spécialité et c’est probablement pour cela que l’entreprise a été choisie pour cette affaire. L’entreprise n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait aussi couvert la disparition de Mt Gox en 2014.
BitGo : historique d’un géant du marché crypto
Vous ne connaissez pas BitGo ? Pourtant, il s’agit là d’un mastodonte qui traite pour environ 20 % des transactions en Bitcoin (BTC) dans le monde. BitGo est un fournisseur de services financiers qui fonctionne avec la blockchain. La société a d’ailleurs fait l’acquisition de “Harbor” une startup spécialisée dans l’émission de titres numériques en 2020.
Aujourd’hui, la société est réputée pour ses cold storages importants pouvant accueillir un montant de données astronomique. BitGo se démène sur tous les plans que ce soit au niveau de la sécurité, de la conservation et des liquidités. En plus de son rôle avec l’affaire FTX, BitGo est aujourd’hui un incontournable du marché crypto.
Pour en apprendre plus sur l’affaire FTX, rendez-vous sur notre article qui traite l’affaire en détail.
Les États renforcent leurs restrictions suite au crash de FTX
Le FSA au Japon, les autorités canadiennes, l’Australie et même l’Europe ne voient pas les crypto-monnaies d’un bon œil. Il faut dire que la situation est tendue avec les plateformes en ligne.
La chute de FTX aura encouragé les États à penser certaines mesures visant à réguler ces entreprises. Entre autres, les plateformes risquent de devoir rendre des comptes auprès des autorités financières du monde entier. Par exemple, le Canada prévoit que les dépositaires de fonds soient certifiés par le gouvernement lui-même pour pouvoir fonctionner.
Pour récapituler, Bitcoin et ses homologues risquent de se voir fortement muselés à l’avenir. Les divers gouvernements avancent l’idée d’une protection des utilisateurs renforcée. Pour eux, les plateformes d’échange ne doivent plus avoir le loisir de manipuler les fonds de leurs utilisateurs comme bon leur semble.
Si ces mesures sont vues d’un mauvais œil de la part des amateurs cryptos inconditionnels, d’autres pensent qu’il s’agit d’une étape essentielle. Renseignez-vous sur les projets de l’Australie à propos des cryptos en cliquant ici.