On connaissait la notion tristement célèbre de « blood diamonds » ou en français de « diamants de sang » ou « diamants de conflit ». Cette expression pointait du doigt les diamants issus d’une zone de combat et vendus à des fins militaires. Depuis quelques temps, on parle désormais de « blood bitcoins » …
Kevin O’Leary, ardent défenseur d’un « Bitcoin propre »
La création monétaire en crypto passe par l’étape de minage. Cette activité requiert des capacités informatiques très importantes. La demande en énergie dépend de l’algorithme utilisé par les cryptomonnaies. Le Bitcoin utilise la « Proof-Of-Work », une méthode commune à beaucoup d’autres cryptomonnaies. Il s’agit pour autant d’une méthode très énergivore, ce qui soulève certaines questions environnementales.
Les « blood coins » désignent ainsi les cryptomonnaies qui sont minées à partir d’énergie fossile. Dans la même logique, les cryptos créées en utilisant de l’énergie renouvelables sont qualifiés de « clean coins ».
Kevin O’Leary est un businessman canadien. Il s’est récemment exprimé sur CNBC à ce sujet. Pour lui, l’avenir du Bitcoin passe par la distinction entre un «blood Bitcoin» et un « clean Bitcoin ». En fait, Kevin O’Leary milite pour appliquer sur le Bitcoin les mêmes standards que dans le commerce traditionnel.
« Nous respectons les grandes institutions, nous avons des engagements sur la manière dont les actifs sont fabriqués, si le carbone est brûlé, s’il y a des droits de l’homme en jeu, s’il est fabriqué en Chine. Tous ces problèmes sont maintenant au premier plan sur Bitcoin » Kevin O’Leary, businessman canadien
Vers un traçage des bitcoins ?
La notion de « blood Bitcoins » est un vrai problème lorsque l’on sait que la plus grande partie des bitcoins en circulation sont créés en Chine. Bien que la Chine possède un parc important de stations hydrauliques, on estime à l’heure actuelle qu’entre 50 % et 65 % des bitcoins sont minées à base d’énergie charbon.
« C’est un problème vraiment intéressant, et je vois au cours des deux prochaines années, deux types de pièces de monnaie : des pièces de monnaie de sang de Chine et des pièces de monnaie propres extraites de manière durable dans les pays qui utilisent l’hydroélectricité, pas le charbon » Kevin O’Leary, businessman canadien
Le traçage du Bitcoin apparaît comme une solution possible pour réconcilier crypto et environnement. D’ailleurs, récemment, une entreprise crypto anglaise annonçait avoir signé un accord pour n’utiliser que des « Bitcoins verts », minés à partir d’énergie renouvelable. En parallèle, un accord climat est en préparation afin d’amener toute la filière crypto vers le 0 émission d’ici 2040.