
La cryptomonnaie, et plus largement la FinTech, ont une carte importante à jouer dans la défense de l’environnement. Or, certaines activités de minage restent encore très énergivores. Pour amortir le coût environnemental, les mineurs essaient d’utiliser au maximum des énergies renouvelables. Mais à l’heure actuelle, quelle est la vraie part de l’énergie verte dans le minage ? Découvrons le contenu de l’étude du Cambridge Centre for Alternative Finance (CCAF).
La part des énergies renouvelables dans les activités de minage d’après le CCAF
Le minage de cryptos qui utilisent le processus de la Proof-Of-Work est énergivore. A l’échelle mondiale, l’énergie nécessaire pour ces activités représentent la production de plusieurs dizaines de centrales nucléaires.
D’après la récente étude du CCAF, on estime que 76 % des mineurs (ou d’équipes de mineurs) utilisent les énergies renouvelables pour leurs activités. L’étude va plus dans le détail et donne le « mix énergétique » utilisé pour les activités de minage : 62 % pour l’hydraulique, 17 % pour l’éolien et 15 % pour le solaire.
Comment interpréter les résultats de cette étude ?
Ces résultats encourageants démontrent que le monde de la crypto va dans le bon sens. Toutefois, en regardant l’étude dans le détail, force est de constater que ces chiffres sont à relativiser. Tout d’abord, l’énergie hydraulique, si elle est renouvelable, n’est pas facilement accessible. En effet, tous les pays ne peuvent pas investir dans ce type d’énergie car il s’agit avant tout d’une question de topologie.
De plus, le chiffre de 76 % concerne les mineurs qui utilisent les énergies renouvelables à certain moment durant leur activité. Autrement dit, ces 76 % de mineurs n’utilisent pas les énergies vertes de manière permanente pour leur activité. Dans les faits, l’étude estime que seulement 39 % de l’énergie totale utilisée pour des fins de minage proviendrait des énergies renouvelables.
Cela se comprend facilement lorsque l’on met en perspective ces chiffres. Plus de la moitié des mineurs se situent en Chine. La typologie du pays se prête bien à l’énergie hydraulique. C’est le cas particulièrement des régions de Sichuan ou de Yunnan. Durant la saison des pluies, l’électricité produite est vendue environ 30 % moins cher. De ce fait, on observe une importante migration des mineurs dans ces zones. Par contre, en saison sèche à partir de novembre, les équipes de mineurs se déplacent dans d’autres régions pour trouver un tarif plus avantageux. Ils vont alors en Mongolie ou dans le Xinjiang qui proposent une énergie moins chère issue … des centrales à charbon !
Il existe donc une saisonnalité (liée à un effet d’aubaine) pour ce qui est du type d’énergie utilisé par les mineurs pour leur activité. Si les chiffres avancés par le CCAF sont positifs, dans les faits, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nul doute que des initiatives comme celle lancée par Ripple le 30 septembre favorisera encore plus la filière crypto à adopter les énergies vertes.