La récente élection de Yoon Suk-yeol pourrait modifier considérablement le paysage crypto en Corée du Sud. Ouvertement pro-crypto, le président élu a notamment fait une annonce fracassante : la promesse d’une fiscalité nulle sur les gains cryptos qui ne dépassent pas les 40 000 dollars à l’année !
En retard sur d’autres pays en terme d’adoption crypto, la Corée du Sud pourrait rapidement adopter un climat plus favorable. Un nouveau climat porté par les propositions d’un président fraichement élu.
La promesse d’une fiscalité à 0 % sur les gains inférieurs à 40 000 $ !
Parmi les promesses de campagne du président élu, une a particulièrement retenu l’attention des cryptophiles. En effet, Yoon Suk-yeol a promis de ne pas taxer les plus-values sur les cryptomonnaies si celles-ci ne dépassent pas les 50 millions de wons par an (environ 40 000 dollars). Une proposition faites pour harmoniser la fiscalité du pays. En effet, les gains boursiers sur l’achat d’actions sont déjà exonérés à ce même seuil des 50 millions de wons.
Cette promesse a probablement pesé dans la balance et sur le résultat de l’élection. Et notamment auprès de l’électorat le plus jeune. Comme le révélait une étude récente menée en Corée du Sud, près d’un étudiant sur 3 aurait déjà investi en cryptomonnaies. Selon les données du régulateur financier, plus de 15 millions de personnes disposeraient de comptes chez des courtiers proposant des actifs numériques.
La taxation des crypto-monnaies est une question brûlante en Corée du Sud depuis que le Parlement a présenté en 2020 un projet de loi prévoyant une taxe de 20 % sur les gains en crypto-monnaies. Sans distinction de plafond.
Un programme pro-crypto !
Le candidat de 60 ans Yoon Suk-yeol a notamment fait campagne sur un programme largement favorable aux actifs numériques. Outre la promesse de l’allègement de la fiscalité, le candidat avait également annoncé sa volonté d’autoriser les ICO (Initial Coin Offering). Une mesure supposée dynamiser l’économie blockchain sud-coréenne.
Cette promesse de campagne a d’ailleurs été saluée par le secrétaire général de l’association coréenne pour la blockchain :
Nous saluons sa position car le président souhaite stimuler l’industrie crypto. Les ICO étant interdites en Corée, nous n’avons d’autre choix que d’émettre des pièces à Singapour et dans d’autres pays. Les entreprises et les startups pourront facilement lever des fonds auprès des investisseurs (si l’interdiction est levée).
Les investisseurs et les cryptophiles attendent désormais des mesures concrètes. Quoi qu’il en soit, les mesures annoncées devraient permettre à l’écosystème blockchain de développer des projets plus sereinement. Le président élu la semaine dernière devrait prendre ses fonctions en mai prochain.
La Corée du Sud multiplie les initiatives crypto !
Si les promesses de campagne de Yoon Suk-yeol vont indéniablement booster le secteur crypto, la Corée du Sud a déjà entamé sa mue. En retard sur l’adoption par rapport à d’autres pays asiatiques comme le Japon, les initiatives publiques ou privées ne manquent aujourd’hui plus.
Place forte du numérique dans le monde, la Corée du Sud cherche aussi à se faire une place dans la nouvelle économie du numérique. Récemment, le pays vient d’investir 187 millions de dollars dans un projet de métavers national.
Pour que l’embellie puisse perdurer, le cadre règlementaire devra se stabiliser. L’an dernier, l’industrie crypto a été particulièrement malmenée en Corée du Sud. Confronté à des mesures administratives de plus en plus strictes, les deux tiers des exchanges ont du fermer boutique. Des fermetures qui se sont soldées par 2,6 milliards de dollars de perte.
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Charles Ledoux
