Si la cryptomonnaie est souvent présentée comme un investissement de diversification, les français semblent appliquer ce principe à la lettre. Parmi la population des investisseurs crypto, 11 % de l’épargne disponible est consacrée aux actifs numériques. Derrière ce chiffre, voyons ce qui se cache réellement et comment se comporte l’investisseur français par rapport à ceux d’autres pays comme l’Italie, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni.
11 % d’épargne en crypto pour l’investisseur français
Riche d’enseignements, la dernière étude menée de front par l’ADAN, une association qui œuvre pour le développement des actifs numériques et le cabinet de conseils KPMG nous informe sur les habitudes d’épargne des français. Et notamment en matière de crypto. Ainsi, en moyenne, parmi la population des investisseurs crypto, 11 % de l’épargne disponible est consacrée à ce placement. Voilà pour le chiffre brut. Creusons désormais un peu plus loin que ce premier constat.
L’enquête nous permet aussi de constater que seulement 1 % des investisseurs cryptos consacrent entre 76 et 100 % de leur épargne aux actifs numériques. Si l’on considère la population des investisseurs affectant plus de 50 % de leur épargne aux actifs numériques, ils ne sont que 2 % en France. Des chiffres bien éloignés de ce qui peut se pratiquer dans d’autres pays européens. La stratégie du all-in ? Assez peu pour l’investisseur français finalement. A noter que la moitié des investisseurs cryptos français consacrent moins de 5 % de leur épargne aux actifs numériques. Ils sont 20 % à consacrer entre 5 et 10 % d’épargne et également 20 % à consacrer entre 11 et 25 % de leurs deniers disponibles. Pour 9 % des investisseurs, la part investie oscille entre 26 et 50 % de l’épargne.
En 2023, la pierre reste le placement préféré des français. Malgré la forte hausse des taux d’intérêt, l’immobilier conserve beaucoup d’attrait dans l’hexagone. Ainsi, une récente étude montre que 70 % des ménages français souhaitent effectuer un investissement locatif dans les cinq prochaines années. Si cette proportion tend à baisser depuis la hausse de l’inflation, la pierre conserve une très grosse cote auprès du public. Un élément qui peut aussi expliquer pourquoi les français investissent finalement plus modérément qu’ailleurs sur les actifs numériques.
Les français plus prudents que leurs voisins européens
Si l’on considère l’ensemble du panel étudié par cette enquête, à savoir des investisseurs cryptos français, anglais, allemands, hollandais et italiens, force est de constater que les investisseurs crypto français sont plus prudents que leurs voisins européens. Mais les 11 % évoqués restent finalement assez proche de ce que l’on peut retrouver aux Pays-Bas (11,5 %) ou en Italie (12,4 %). Parmi les cinq pays étudiés, deux groupes se détachent. Le premier est constitué de la France, des Pays-Bas et de l’Italie. Le second de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Car dans ces deux pays, les investisseurs cryptos consacrent, en moyenne, une plus grande partie de leur épargne aux actifs numériques : 17,1 % au Royaume-Uni et 24,9 % en Allemagne.
Si l’on analyse encore ces chiffres plus en profondeur, on constate que c’est en Allemagne que la proportion des investisseurs faisant “all-in” est la plus importante. Pour 8 % des crypto-investisseurs, la part consacrée aux actifs numériques dépasse 76 % de leur épargne disponible. Ils sont près de 20 % à dédier au moins la moitié de leur épargne à l’investissement crypto. Ailleurs, la prise de risque semble plus limitée. Seuls 3 % des investisseurs crypto du Royaume-Uni, 2 % des investisseurs italiens et hollandais consacrent plus de 76 % de leur épargne à Bitcoin et autres altcoins.
Selon la même logique, c’est dans les pays où la proportion d’épargne consacrée à la crypto est la plus faible que l’on retrouve les plus hauts pourcentages d’investisseurs consacrant moins de 5 % de leur épargne. Ainsi, 57 % des hollandais qui investissent dans la crypto consacrent moins de 5 % de leur économies aux actifs numériques. En Allemagne, ce pourcentage chute à 26 %. Le diagramme suivant reprend les principaux enseignements de cette comparaison entre la France et les quatre autres pays étudiés :
Source : Enquête ADAN / KPMG
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Charles Ledoux
