Accueil Le G7 va étudier l’introduction des monnaies numériques de banques centrales
Actualités Crypto-monnaies, Actualités sur Blockchain, Opinion, Toute l'actualité

Le G7 va étudier l’introduction des monnaies numériques de banques centrales

David Rajaonary
g7-banque-monnaie-numérique
Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.

Alors que le G7 doit se réunir à Hiroshima du 19 au 21 mai prochain, le vice-ministre des finances japonais, Masato Kanda, en a profité pour faire quelques déclarations concernant les monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Les économies du G7 souhaitent fixer un cadre commun pour leurs monnaies numériques, et aider les pays en développement à développer les leurs.

Bientôt un cadre technique commun pour toutes les MNBC ?

Les économies les plus avancées souhaiteraient-elles faire des “petites” économies leur laboratoire en matière de MNBC ? Après l’échec des politiques d’ajustement structurel (années 80), des dévaluations en Amérique Latine (années 90) et des privatisations forcées (années 2000), le FMI et les argentiers du G7 n’en sont pas à une expérimentation près avec leurs homologues des régions émergentes ou en crise.

C’est en tout cas ce que laissent penser les mots de Masato Kanda, diplomate en chef du Japon pour toutes les questions financières. Masato Kanda fait partie des décideurs financiers mandatés par leur Etat respectif pour la réunion de printemps du Fonds monétaire international (FMI) cette semaine :

“En tant que priorité de cette année, le G7 examinera la meilleure façon d’aider les pays en développement à introduire la CBDC conformément aux normes appropriées, y compris le principe de politique publique du G7 pour la CBDC de détail (…) Nous devons faire face aux risques liés au développement de la CBDC en garantissant des facteurs tels qu’une transparence appropriée et une bonne gouvernance.” (Masato Kanda)

Le FMI, parlons-en justement. Une institution dont la directrice générale, Kristalina Georgiva, est une ennemie déclarée des cryptomonnaies. Sa dernière déclaration en la matière, lors du sommet du G20 en Inde fin février, laissait en effet peu de place au doute :

“Nous devons faire la différence entre les monnaies numériques des banques centrales [MNBC] qui sont soutenues par l’État et les stablecoins, et les crypto-actifs (…) Les crypto-actifs ne sont rien, ils ne peuvent pas être acceptés comme une monnaie légale.”

cryptonaute twitter

Les MNBC, un problème de (pays) riches ?

L’état des MNBC à travers le monde – Atlantic Council

L’Atlantic Council est un organisme qui suit en temps réel les développements en matière de MNBC. Voici une information intéressante issue de son portail atlanticcouncil.org/cbdctracker : 114 pays, représentant plus de 95% du PIB mondial, envisagent une MNBC. En mai 2020, seuls 35 pays envisageaient une CBDC. Un nouveau record de 60 pays sont en phase avancée d’exploration (développement, pilote ou lancement).

Seulement 11 pays ont déjà une MNBC opérationnelle. La Jamaïque est le dernier pays à intégrer ce petit club, avec sa JAM-DEX.Le pionnier est évidemment la Chine, dont le e-yuan est déjà utilisé par plus de 400 millions de portefeuilles, et devrait s’étendre à la majeure partie du pays en 2023. La Chine a pris une longueur d’avance et l’expérimentation se déroule actuellement à merveille.

Les Etats-Unis ont déjà bien avancé sur un prototype de dollar numérique, connectant plusieurs réserves fédérales entre elles avec des banques primaiens. Quant à l’Europe, éternelle suiveuse, elle a tout bonnement confié les rênes de son projet à des acteurs tels qu’Amazon, qui lui fabriquera une application de paiement.

Bien loin de la promesse de Bitcoin ou d’autres crypto-actifs, les MNBC ont pour caractéristique d’être une créance directe sur le bilan d’une banque centrale étatique. Elles s’appuient sur des registres distribués (DLT). Contrairement à une blockchain publique telle qu’Ethereum et Bitcoin, une DLT n’a pas besoin de mécanisme de consensus tel que la preuve de travail (PoW) ou la preuve d’enjeu (PoS) pour valider les transactions. Les DLT sont souvent utilisées dans des contextes de consortium ou d’entreprise, où la confiance entre les parties est déjà établie.

Entre elles peut-être, mais certainement pas avec le public, qui regarde les stablecoins comme une alternative plus respectueuse de la vie privée et qui fonctionnera à grande échelle d’ici 2030.


Sources : Reuters, Atlantic Council


Sur le même sujet :

 

Rejoignez notre groupe Telegram pour rester au courant des dernières nouvelles crypto en direct.
Ajoutez Cryptonaute à vos flux Google Actualités

David Rajaonary

David Rajaonary

David est analyste financier indépendant, et décrypte chaque dimanche pour vous l’actualité de la crypto et de la finance de la semaine. Il écrit régulièrement quelques papiers pour analyser des acteurs clés de la DeFi, des stablecoins et des monnaies numériques de banques centrales.

Diplômé en Finance et Comptabilité, David exerce depuis 10 ans dans l’Audit, le Conseil en management et l’Analyse financière. Ses premiers pas dans la crypto datent de 2020, avec l’étude de projets de monnaies numériques de banque centrale (MNBC) et de registres distribués (blockchains privées).

Depuis, David écrit régulièrement sur la percée des projets Ripple (XRP), Stellar Lumens (XLM) et Chainlink (LINK). Dans ses articles, il vous montre comment ces projets blockchain s’immiscent et transforment silencieusement le monde bancaire et celui de l'investissement.

Paiements transfrontaliers, transferts d’argent, bancarisation des populations vulnérables, prêts, tokénisation de titres financiers, tokénisation de biens immobiliers, lutte contre la fraude, sécurité … sont le fil conducteur de ses articles.

(Petit disclaimer : il s’exprime à titre personnel et son traitement de l’actualité ne constitue en rien des conseils d’investissement, ni des incitations à acheter ou à vendre des cryptomonnaies. Les prises de position, critiques et conclusions sont établies toujours dans le respect des principes d’éthique et de transparence journalistiques)

Quand il ne rédige pas sur la crypto, David aime explorer l’histoire de l’Art africain et des civilisations arabes.

Recevez toute l'actualité crypto en direct sur Telegram
Rejoignez notre groupe Telegram