En marge de l’évènement Blockchain Economy à Dubaï, deux représentants du gouvernement indonésien ont été interrogés par le média Cointelegraph. Le pays serait sur le point de lancer des essais concrets pour utiliser la blockchain dans divers services publics. La santé, l’éducation, la gestion du cadastre foncier et la traçabilité certaines chaînes d’approvisionnement à l’image de celle du riz. Explications.
Après le lancement d’une bourse crypto soutenue par l’Etat, l’Indonésie envisage une blockchain pour plusieurs services publics
C’était le 21 juillet dernier : l’Indonésie annonçait l’ouverture d’une bourse crypto nationale, gérée par PT Bursa Komoditi Nusantara, et régulée par l’agence de surveillance du commerce de contrats à terme sur marchandises (Bappebti). Une bourse d’échange qui fonctionne aujourd’hui comme un agrégateur et une chambre de compensation pour plusieurs plateformes locales permettant les achats et les ventes au comptant :
- Tokocrypto, qui existe depuis 2017, et qui a bénéficié d’un investissement de Binance en mars 2020,
- Indodax,
Depuis, les choses avancent beaucoup dans ce pays où environ 11% de la population détient des monnaies virtuelles selon Statista. L’équivalent de 17 millions d’utilisateurs, en majorité des jeunes.
En marge du récent événement Blockchain Economy à Dubaï, nos confrères de Cointelegraph se sont entretenus avec Grace Sabandar, cofondatrice du Centre Blockchain et Metaverse d’Indonésie (CBMI), et Tuhu Nugraha, qui dirige le Réseau Indonésien d’Économie Numérique Appliquée et de Réglementation (RIENAR).
Tuhu Nugraha révèle que des essais sur l’application de la technologie blockchain dans les services publics seront bientôt menés dans le pays. Les premiers tests concerneront l’utilisation de certificats numériques basés sur la blockchain pour la propriété foncière et les certificats de compétences dans le secteur de l’éducation.
L’Indonésie s’intéresse davantage à la blockchain qu’aux cryptomonnaies
Grace Sabandar, de son côté, a préféré mettre l’accent sur l’intégration du Web3 dans le tissu économique du pays. “Nous aspirons à être des précurseurs, et non de simples utilisateurs de la technologie, car la décentralisation offre à chacun la possibilité de contribuer, de créer quelque chose”, a-t-elle déclaré.
Ainsi d’autres projets d’envergure mobilisant la blockchain sont soutenus par le gouvernement indonésien. Le plus important reste sans doute le projet de roupie numérique dans le cadre du projet Garuda de la Bank Indonesia (la banque centrale du pays), initié en novembre 2022.
On se souviendra que la même banque centrale avait banni l’utilisation du bitcoin et des cryptos en décembre 2017. Malgré un revirement étatique, les cryptomonnaies n’ont pour l’heure pas le statut de devise de paiement en Indonésie, seulement celui d’actif d’investissement.
Sources : Cointelegraph, Bank Indonesia
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