
L’échec du projet Terra est sans aucun doute l’une des pires catastrophes à avoir touché le marché des crypto-monnaies en 2022. Bien qu’il fut autrefois l’une des crypto-monnaies les plus populaires de ce secteur, le token LUNA et son stablecoin natif UST ont perdu plus de 90 % de leur valeur en seulement quelques jours.
Une situation qui a non seulement laissé ses investisseurs avec des pertes massives, mais qui a aussi provoqué un crash boursier dont les effets se ressentent encore aujourd’hui dans le monde des cryptos. La crise issue de ce crash a poussé les autorités sud-coréennes à lancer une enquête complète contre les développeurs de Terra (LUNA).
Une enquête détaillée sur les caractéristiques du token LUNA
Selon de nouveaux rapports provenant de plusieurs médias locaux, les procureurs sud-coréens qui sont chargés de l’enquête sur l’effondrement de la crypto-monnaie Terra Luna analysent de nouvelles pistes d’accusation.
Pendant leurs investigations, ils ont choisi d’examiner de façon approfondie les tokens Luna Classic (LUNC) et TerraClassicUSD (USTC) ainsi que leurs services de finance décentralisée (DeFi) correspondants. Les procureurs espèrent découvrir si chacun de ces éléments présentent réellement des caractéristiques de valeurs mobilières.
Les résultats tirés de ces analyses aideront les procureurs sud-coréens à déterminer s’ils doivent étendre leur enquête sur Terraform Labs et son CEO Do Kwon vers de nouveaux domaines. En effet, en Corée du Sud il existe une loi sur les services d’investissement financier et les marchés de capitaux qui pourrait avoir été violée par la société si les analyses se révèlent être justes.
Pour de nombreux experts du marché crypto, les crypto-monnaies ne sont pas des titres, car la valeur d’un actif décentralisé ne provient pas des efforts d’une entité spécifique.
Cette enquête lancée par la Corée du Sud intervient peu après que le président sud-coréen Yoon Suk-yeol ait annoncé que son administration cherche à réglementer les crypto-monnaies. Selon lui, ils procéderont de deux manières assez simples : les crypto-monnaies seront séparées entre les tokens qui ressemblent à des titres et les non titres.
Cependant, si le plan de réglementation date de mai, la Corée du Sud n’a pas encore procédé à un classement des crypto-monnaies dans un cadre réglementaire clairement établi.
Qu’est-ce que Terra ?
Terra représente un véritable traumatisme pour bon nombre d’investisseurs à travers le monde. Il est à l’origine d’un fiasco dans lequel un écosystème de 40 milliards de dollars s’est effondré pour atteindre une valeur presque nulle.
Au cœur du projet Terra se trouvait UST, une stablecoin décentralisée défini depuis sa création comme étant stable de façon permanente. Cette stabilité provenait de son ancrage au dollar. Un ancrage maintenu grâce à une programmation intelligente plutôt que par un soutien direct 1:1. Il est indéniable que le projet Terra avait une vision ambitieuse qui a d’ailleurs bien fonctionné jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas.
En effet, la société chargée de Terra, Terraform Labs, a vendu sa vision d’un dollar décentralisé à une multitude d’investisseurs particuliers dont beaucoup ont perdu gros lorsque l’UST et accessoirement le token LUNA sont tombés précipitamment à zéro en mai dernier.
Plusieurs mois avant le crash, de nombreux analystes du marché des cryptos avaient déjà lancé des alertes à propos du mécanisme de stabilisation de l’UST. Selon eux, ce mécanisme augmentant ou réduisant l’offre de LUNA pour maintenir l’UST à 1 dollar de façon permanente, avait pour destin d’échouer comme pratiquement toutes les expériences similaires qui l’ont précédées.
Cependant, malgré les risques posés par le projet, le créateur de Terra, Do Kwon, et la majorité de ses investisseurs pensaient qu’UST était un investissement sûr. La réalité en a voulu autrement.
Un retour anticipé du projet Terra
Bien que le premier projet Terra ait perdu la quasi-totalité de sa valeur depuis le crash, sa communauté n’a pas entièrement disparu. En effet, les investisseurs et les développeurs qui sont restés après la crise ont voté pour le lancement d’une nouvelle blockchain (un fork).
Cette dernière a pour nom “New LUNA”, et “LUNA 2.0”. C’est un token natif qui servira à remplacer l’ancien, se nommant désormais LUNA Classic. S’il est vrai que plusieurs plateformes de crypto-monnaies soutiennent l’initiative, celle-ci n’est pas forcément la bienvenue parmi les membres de la communauté cryptos.
En effet, beaucoup ont exprimé leurs doutes sur la validité du token “New LUNA” et sur le projet dans son ensemble. Pour la majorité des critiques, le crash a jeté une ombre sur la crypto-monnaie, Terraform Labs et Do Kwon lui-même.
La majorité des puissances régissant le monde s’accordent dans leur volonté de réglementer les cryptos. La chute de Terra Luna a bien entendu accéléré cette nécessité notamment afin de protéger les utilisateurs et investisseurs. Un milliardaire s’est justement exprimé à ce sujet, il y a peu, pour en savoir plus lisez notre article à ce sujet.