Dans le monde effervescent du gaming, la tempête gronde autour d’Unity, le moteur de jeux vidéo de référence. Entre changements de modèle tarifaire et inquiétudes des petits studios, la discorde s’installe. Voyons de plus près les répercussions de cette décision qui ébranle à la fois développeurs et adeptes de jeux vidéo.
L’orage gronde dans l’industrie du jeu vidéo
Dans le secteur du gaming, une onde de choc perturbe la quiétude habituelle, Unity se retrouvant au centre d’un débat houleux. Autrefois loué comme moteur de jeux à l’origine de nombreux succès comme Pokémon Go ou encore Cuphead, le célèbre concurrent à Unreal Engine de Epic Games a annoncé le 12 septembre dernier une refonte significative de son système tarifaire.
Today we announced a change to our business model which includes new additions to our subscription plans, and the introduction of a Runtime fee. We wanted to provide clarifying answers to the top questions most of you are asking.
Yes, this is a price increase and it will only…
— Unity (@unity) September 12, 2023
Les studios de développement, jadis assujettis à un tarif annuel modulé en fonction de leurs revenus, sont désormais confrontés à une perspective différente. Unity propose d’introduire un runtime fee, une redevance mensuelle adossée au volume de téléchargements des jeux.
Ce changement suggère une nouvelle ère où la rétribution est en phase directe avec la popularité effective des créations, une initiative qui soulève tant de questions qu’elle n’apporte de réponses.
La dynamique du marché du gaming pourrait être redéfinie, mettant potentiellement en péril la stabilité financière de nombreux acteurs.
Les problèmes du runtime fee
Si le but d’Unity est surtout de viser les gros studios qui ont tendance à se faire énormément d’argent sans payer une importante contrepartie pour utiliser leur moteur, il s’avère que ces changements et notamment le runtime fee pourrait impacter grandement les studios les plus modestes.
En effet, pour certains studios, si leur jeu venait à être trop populaire, mais avec un faible modèle économique, ils pourraient se retrouver dans le rouge malgré un succès évident.
Aussi, de nombreux développeurs s’inquiètent de la méthode sur comment identifier chaque installation sans compromettre la vie privée des utilisateurs, c’est un défi technique complexe.
On peut également imaginer une situation dans laquelle des joueurs n’aimant pas un jeu pourrait le télécharger de nombreuses fois simplement pour engendrer des frais conséquents aux créateurs (un nouveau concept d’install bombing pourrait voir le jour ainsi).
Les petits studios, victimes collatérales
La refonte du système de paiement d’Unity est accueillie avec une certaine inquiétude, en particulier du côté des petits créateurs.
Avant, ils profitaient d’une licence modulable qui permettait de définir efficacement leurs coûts. Or, la donne va changer et des frais additionnels s’appliqueront après 200 000 téléchargements, à raison de 20 centimes par nouveau téléchargement (pour tout studio ayant fait des recettes supérieures à 200 000 $).
Our thoughts on the Unity Runtime Fee pic.twitter.com/Z0zrXsiHAc
— Landfall (@LandfallGames) September 13, 2023
Programmée pour janvier 2024, cette transformation suscite des craintes chez les développeurs indépendants. Ils anticipent une contraction notable de leur espace budgétaire, avec une pression accrue sur leurs ressources.
Pire encore, ce changement est rétrospectif, c’est-à-dire que tous les jeux ayant déjà plus de 200 000 téléchargements à leurs actifs devront commencer à payer ces nouveaux frais dès janvier prochain.
Dans ce contexte, ils s’interrogent sur leur capacité à maintenir un équilibre financier sain. Ce bouleversement, en s’attaquant à un pilier central de leur modèle économique, les place face à un avenir incertain.
👋 @unity pic.twitter.com/mBCfb8li3z
— Mega Crit (@MegaCrit) September 13, 2023
En effet, ce sont leurs finances qui seront directement touchées, avec une érosion potentielle de leurs bénéfices à chaque nouveau téléchargement, une fois le seuil franchi. Une ère de défis s’ouvre, mettant à l’épreuve la résilience et l’adaptabilité de ces studios.
Créateurs et communauté gaming en émoi
Dans le secteur du jeu vidéo, une onde de mécontentement a pu se faire ressentir au cours des derniers jours. Les studios ne cachent pas leur frustration sur X, critiquant vivement l’ajustement rétroactif des conditions de vente d’Unity.
Here is our statement regarding @unity policy changes:#godot #unity pic.twitter.com/8zpNZX59xj
— Robot Gentleman 🎩🤖 (@robotgentleman) September 20, 2023
Certains se voient même obligés de se plier aux nouvelles directives, n’ayant pas la latitude nécessaire pour annuler leur licence actuelle ou migrer sur un autre moteur.
La situation crée un climat de défiance notoire, poussant à une réflexion profonde sur les relations futures avec Unity. Alors que le malaise grandit, des entités de renom comme Innersloth et Mega Crit songent sérieusement à prendre leurs distances pour les projets à venir, témoignant ainsi d’une fissure significative dans la confiance jadis accordée à Unity.
https://t.co/qg6yjZzL1d pic.twitter.com/5IJG9Hzgoc
— Innersloth 🦥 (@InnerslothDevs) September 12, 2023
Une éventuelle migration vers d’autres plateformes semble une possibilité pour certains, indiquant un tournant majeur dans la dynamique du secteur. Les rebondissements actuels laissent présager un paysage en mutation, où les alliances d’hier pourraient ne plus être celles de demain.
Play-to-Earn, un futur incertain ?
Les jeux Free-to-Play font déjà face à d’importantes répercussions et le secteur des Play-to-Earn, actuellement en plein essor, pourrait bien être le prochain sur la liste. En effet, ces jeux, qui permettent aux joueurs de remporter des récompenses tangibles, attirent un public conséquent.
Néanmoins, cette affluence pourrait se transformer en handicap, entraînant des frais notables qui viendraient menacer leur rentabilité. Dès lors, les créateurs se trouvent devant un dilemme sérieux : trouver le juste milieu entre accessibilité et sources de revenus devient impératif.
The more I read about Unity and IronSource, the more it's sounds like IronSource plays a large part in Unity's runtime fee decision.https://t.co/moG8JCLjFL pic.twitter.com/h93mBJcNgm
— Protopop Games (@protopop) September 15, 2023
Dans un univers où la démocratisation massive des téléchargements risque d’engendrer des charges financières considérables, une adaptation stratégique semble inévitable.
Les acteurs du domaine vont donc devoir repenser leurs modèles économiques, dans un environnement qui ne cesse d’évoluer. Le futur des Play-to-Earn s’annonce donc sous le signe de l’innovation et de l’ajustement, des éléments clés pour assurer leur survie dans un marché compétitif et en constant mouvement.
Unity en pleine introspection
Face aux commentaires négatifs de l’industrie, Unity a précisé en premier lieu que ces changements excluaient notamment les démos et les bundles caritatifs de ce nouveau modèle tarifaire. De plus, pour les jeux disponibles sur des plateformes d’abonnement comme le Xbox Game Pass, ce seront les fournisseurs du service qui assumeront les frais supplémentaires.
Bien entendu, cela n’a pas suffi à calmer les développeurs et c’est pourquoi le 18 septembre dernier Unity a indiqué avoir entendu les nombreux mécontentements et s’atteler à retravailler sa grille tarifaire.
We have heard you. We apologize for the confusion and angst the runtime fee policy we announced on Tuesday caused. We are listening, talking to our team members, community, customers, and partners, and will be making changes to the policy. We will share an update in a couple of…
— Unity (@unity) September 17, 2023
En attendant une nouvelle communication prochaine, il reste à voir si le célèbre concurrent de Unreal Engine va faire machine arrière sur ses décisions ou simplement apporter quelques modifications tout en laissant notamment le runtime fee en place.
Une chose est certaine, la confiance des développeurs envers Unity est probablement brisée pour de bon et rien ne pourra changer cet événement.
Source : Unity
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