Le mining du Bitcoin, autrefois activité rentable et attractive, est devenue au fil du temps un véritable casse-tête pour les professionnels du milieu. Devant les difficultés croissantes, les mineurs, essentiels à l’architecture de la blockchain Bitcoin, prennent des mesures inédites pour l’année à venir.
Un marché structurellement de plus en plus difficile
Sur Ethereum, la mort du minage a pris fin avec The Merge. Pour le Bitcoin, qui garde son architecture Proof of Work (PoS), les mineurs sont encore indispensables.
Ce n’est un secret pour personne, miner du Bitcoin est de plus en plus difficile, et cette croissance du niveau de difficulté est exponentielle. Réaliser ces opérations demande donc une puissance de calcul de plus en plus conséquente et les professionnels du secteur redoutent une nouvelle baisse du Bitcoin.
En effet, investir pour miner des Bitcoins à 50 000 $ l’unité n’est pas la même chose que de le faire pour 15 000 $ l’unité (le prix du Bitcoin étant actuellement de 16 900 $). Les mineurs, qui supportent des coûts de structure phénoménaux, ont ainsi eu de plus en plus de mal à investir dans leur flotte de machines au cours de l’hiver crypto, certains n’ayant pas eu d’autres choix que de lever des fonds, ou se séparer de filiales encore florissantes un an auparavant.
Le minage du Bitcoin est également montré du doigt par de nombreuses forces politiques, pour la consommation énergétique que l’activité représente. Il s’agit en réalité d’un raccourci frauduleux, car le minage du Bitcoin est, certes, énergivore, mais ne consomme pas plus que certaines industries moins rentables. En bref, le contexte de marché pousse, à tous les égards, ses acteurs à trouver des solutions.
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Affronter 2023 d’après les experts
D’après les analystes spécialisés dans l’industrie du minage, les grands acteurs du secteur devraient, pour 2023, se focaliser sur le renforcement de leurs bilans comptables, et la réduction des coûts liés à leur puissance de calcul. Une orientation qui peut se comprendre, le minage étant une activité très énergivore, dont les coûts ont littéralement explosé récemment, avec l’inflation catastrophique des prix de l’énergie.
L’électricité est d’ailleurs la raison qui a poussé des acteurs majeurs du secteur à mettre la clé sous la porte, ou à gager des divisions entières en échange de financement.
Quelques solutions
L’une des solutions s’offrant aux mineurs pour réduire leurs factures est la mutualisation des forces de calcul. En effet, en réalisant des mutations sur leurs infrastructures afin de rassembler leurs forces, certains acteurs pourraient réaliser une réelle économie énergétique, ainsi que des dépenses amoindries en termes de personnel et de coûts fixes et variables (locaux, maintenance, factures diverses, etc).
Ces ajustements sont difficiles à opérer, mais il semble que devant les conditions de marchés actuelles et nul ne sachant si le bear market durera, certains acteurs, disposant encore de la trésorerie pour financer ces changements, se résoudront très prochainement à le faire.
L’autre solution, qu’utilisera probablement certaines des plus grosses sociétés de minage, sera le retrait de la cote. En effet, certaines firmes prospéraient tellement, quelques années en arrière, qu’elles avaient fait le choix, dans le cadre de leur développement, de faire appel à la bourse pour lever des capitaux, certaines parvenant même à faire partie d’indices prestigieux.
Malheureusement, être coté en bourse peut devenir coûteux lorsque les choses tournent mal. En effet, les entreprises cotées doivent rendre beaucoup plus de comptes que les entreprises dites privées. Ceci est d’autant plus vrai que toutes les grandes entreprises liées au crypto-monnaies sont surveillées de près par les pouvoirs publics occidentaux.
Ainsi, ces entreprises dépensent des sommes absolument astronomiques en frais de reporting, des montants qui peuvent littéralement s’élever à plusieurs millions de dollars par an. Les entreprises privées n’ont pas le même formalisme, ni la même transparence à fournir auprès de leurs actionnaires, ni des États.
Emprunter pour payer la dette
La dernière cartouche à jouer pour le secteur, dont les acteurs ont généralement de lourds prêts, sera de restructurer les dettes. Pour assainir leurs bilans et sortir de la zone rouge qui guette une proportion inquiétante d’entre elles, les sociétés de minage devront passer par la case “restructuration de la dette”.
Cela ne semble pas être la période idéale, étant donné la flambée des taux d’intérêts, mais il y a fort à parier que les créanciers acceptent de faire un effort. Pour quelle raison ? Celle qui prévaut toujours en temps de crise lorsque l’on prête de l’argent : il vaut mieux ménager la société endettée, sous peine de la couler, et de devoir faire une croix sur l’ensemble de sa dette.
En résumé, 2023 s’annonce mouvementée pour les mineurs, et le chantier des mutations est titanesque, mais il peut s’agir d’une belle opportunité de faire les choses dans la douleur, pour être dans les meilleures conditions lors du prochain Bullrun.
Voici les prédictions qui se veulent potentiellement bullish pour le Bitcoin en ce mois de janvier 2023.
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Emmanuel Mounier
Rédacteur
