L’émergence des CBDC, ou monnaies numériques de banque centrale, suscite un débat animé sur leur coexistence potentielle avec les cryptos. Alors que les CBDC offrent un contrôle réglementaire renforcé, les cryptos privilégient la décentralisation. Ce duel soulève des questions fondamentales sur l’avenir du paysage monétaire numérique.
La montée des cryptos déstabilise le monde financier
En près d’une décennie et demie depuis la création du Bitcoin, le paysage financier a été transformé de manière significative par les crypto-monnaies. Ces actifs numériques ont séduit des millions d’investisseurs et d’individus en raison de leur volatilité et de l’anonymat qu’elles offrent.
Parallèlement, les gouvernements et les institutions financières se rendent compte que la monnaie numérique est bien plus qu’une simple tendance passagère.
Effectivement, ils discernent à la fois un potentiel colossal et des défis uniques qui émanent de cette révolution financière. Toutefois, cette nouvelle dynamique n’est pas sans créer de frictions. La volatilité qui attire les investisseurs à la recherche de profits rapides est également source d’inquiétude pour les régulateurs financiers.
De plus, l’anonymat et la décentralisation, deux des caractéristiques les plus séduisantes des cryptos, sont aussi les plus préoccupantes pour les autorités désireuses de garder le contrôle sur le système financier.
Les gouvernements ripostent avec les CBDC
En réaction à la montée fulgurante des cryptos, plusieurs gouvernements planchent sur la création de leurs propres versions numériques de monnaies traditionnelles, aussi connues sous le nom de CBDC. L’objectif semble clair : maintenir une certaine maîtrise sur l’économie numérique en pleine expansion.
Cette démarche diffère nettement de l’approche décentralisée des cryptos puisque les CBDC seraient entièrement sous le contrôle de banques centrales.
La Chine a déjà franchi plusieurs étapes dans ce sens avec des tests à grande échelle de son yuan numérique. Bien entendu, d’autres géants comme les États-Unis et l’Union européenne envisagent aussi sérieusement cette option.
C’est comme si ces puissances cherchaient à conjuguer les avantages de la technologie blockchain, notamment en termes de rapidité et de transparence, avec la stabilité et la réglementation que permet une monnaie contrôlée par une institution financière centrale.
Les différences fondamentales entre CBDC et cryptos
Les CBDC et les cryptos occupent des espaces distincts dans le vaste écosystème financier mondial. Pour commencer, parlons de la blockchain, qui sert de colonne vertébrale aux cryptos.
Cette technologie permet une liberté et une immuabilité qui attirent de nombreuses personnes pour diverses applications. Cependant, l’absence d’un organe central de contrôle dans le monde des cryptos crée des défis en matière de réglementation et de surveillance.
D’un autre côté, les CBDC, contrôlées par les banques centrales, donnent aux gouvernements la capacité de suivre de près les mouvements monétaires. Cela peut être vu comme un avantage dans le contexte de la conformité réglementaire et de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Néanmoins, il est important de noter que tout centraliser peut entraîner la perte de certains attraits des cryptos, comme la possibilité d’effectuer des transactions anonymes ou de réduire les coûts de transaction.
Donc, dans le grand schéma des choses, les CBDC et les cryptos ne sont pas nécessairement en concurrence directe, mais plutôt, elles semblent se diriger vers des rôles complémentaires au sein du paysage financier. Chacune présente des avantages et des inconvénients qui pourraient bien répondre à différents besoins et scénarios.
La possibilité d’une coexistence pacifique
Alors, est-il possible que les CBDC et les cryptos coexistent ? De nombreux experts semblent penser que oui. Les CBDC pourraient en fait agir comme un pont entre le monde financier traditionnel et l’univers des cryptos.
Certains envisagent même un avenir où les deux formes de monnaie numérique pourraient être complémentaires.
Par exemple, les CBDC pourraient servir pour les transactions quotidiennes et le fonctionnement régulier de l’économie, tandis que les cryptos pourraient être davantage pour des usages plus précis, comme les smart contracts ou les transferts internationaux rapides.
Source : CoinTelegraph / FinTech Magazine
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