Changpeng Zhao va-t-il finalement rester aux Etats-Unis jusqu’au 23 février ? Les procureurs n’en démordent pas : les attaches familiales et les actifs (trop) importants de l’ex-dirigeant de Binance compliqueraient la tâche de le ramener sur le sol américain si nécessaire. A plus forte raison dans un pays (les Emirats Arabes Unis) qui n’a pas conclu de traité d’extradition avec leur gouvernement. Des inquiétudes que les avocats de CZ tentent de désamorcer dans une nouvelle motion.
Libre, Changpeng Zhao conteste les tentatives de le retenir sur le sol américain
18 mois à 10 ans de prison.
Les enjeux sont en effet élevés pour le dirigeant déchu, dont la sentence finale sera déterminée lors d’une audience fixée au 23 février 2024. Il a rappelons-le, accepté de plaider coupable d’avoir violé la loi fédérale du Bank Secrecy Act, et accepté de payer une amende personnelle de 50 millions de dollars. Pour sa libération, le juge Brian Tsuchida a toutefois accepté une caution de 175 millions.
Un engagement financier encore trop faible selon les procureurs. Il est vrai que la fortune de C. Zhao, estimée à au moins 20 milliards de dollars, est souvent citée par les autorités comme leur principal motif d’inquiétude. Mais les avocats tentent de désamorcer ces préoccupations en remettant sur la table les (nombreux) gages de bonne foi donnés par CZ :
Les avocats de Davis Wright Tremaine, le cabinet qui représente Binance et CZ, ont déposé cette motion un peu particulière jeudi soir, auprès de la juridiction de Seattle. Autrement dit, la même cour auprès de laquelle CZ avait plaidé coupable lundi dernier de violation de la loi sur le secret bancaire. Pour eux, leur client ne présente “aucun risque de fuite”.
Des gages de bonne foi plus que suffisants déjà donnés par Changpeng Zhao
Les avocats ont aussi repris des propos tenus par le juge Tsuchida durant l’audience très médiatisée de lundi. Celui-ci avait en effet donné une évaluation positive de l’attitude affichée par CZ en venant aux Etats-Unis :
En outre, la défense souligne la vie personnelle de Zhao, qui a deux filles résidant aux Émirats Arabes Unis. Des attaches qui, dans l’esprit des procureurs, pourraient compliquer les efforts pour le ramener aux États-Unis si nécessaire. Pour les avocats, ce contexte familial prouve au contraire un désir de réunir sa famille et non de fuir :
Un autre argument avancé par la défense est la visibilité et la notoriété dont bénéficie C. Zhao. En tant que figure emblématique de l’industrie crypto, il lui serait bien difficile de passer inaperçu, rendant vain et illogique tout projet d’échapper aux autorités américaines, quelle que soit la juridiction :
La réponse du juge Tsuchida est attendue pour ce lundi. Si celui-ci revient sur sa décision initiale d’élargir l’ex-dirigeant de Binance, CZ pourrait être assigné à résidence avec des conditions plus ou moins souples. Difficile, en effet, d’imaginer la justice américaine avoir l’impertinence de l’enfermer avec … Sam Bankman-Fried.
Sources : Motion (dépôt auprès du tribunal de District pour l’Ouest de Washington, Seattle)
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