L’avènement du marché crypto créé de nouveaux besoins pour ce marché, notamment en termes d’assurance. Mais, nous verrons aussi à travers de cet article que la blockchain ouvre des possibilités multiples aux assureurs de développer des produits encore plus efficients. Voici comment ces deux mondes pourraient continuer à conjuguer leurs efforts afin de proposer des produits adaptés.
Les actifs numériques créent de nouveaux besoins d’assurance !
Malgré le bear market qui a été le fil rouge de l’année 2022, l’adoption des actifs numériques continue de se développer. Si l’on s’en tient aux chiffres, près de 10 % des français détiendraient des actifs numériques en France en 2023. Ce chiffre grandissant, année après année, nécessite des réponses des secteurs associés. Et, notamment le secteur de l’assurance qui cherche déjà à profiter de ces nouvelles opportunités de marché.
Mais, pour mieux comprendre, prenons quelques exemples bien précis. Appliquées au cadre des actifs numériques, les polices d’assurance peuvent permettre de couvrir la perte ou le vol d’une clé privée associée à un wallet crypto. On imagine qu’un tel besoin pourrait à l’avenir être couvert par une assurance habitation. D’autres caractéristiques des actifs numériques comme la volatilité pourraient aussi donner des pistes aux assureurs qui pourraient proposer des produits permettant de se couvrir contre le risque.
Si elles sont loins d’être démocratisées, de telles initiatives existent déjà. Comme le précise le rapport mené par l’ADAN en collaboration avec KPMG. Les entreprises Marsh et Arch proposent déjà leur priduit d’assurance. Baptisé “Blue Vault”, celui-ci permet de couvrir les clés privées des utilisateurs. Que ce soit contre le vol ou encore la destruction. D’autres plateformes comme Sompo ou Munich RE proposent un produit d’assurance de smart contract à certaines plateformes DeFi.
Pour les acteurs du web3, les assureurs pourraient multiplier les assurances dédiées. En octroyant par exemple une responsabilité civile professionnelle aux acteurs reconnus comme étant PSAN par l’AMF. Condition sine qua none à l’obtention du PSAN, offrir des couvertures adaptées aux acteurs crypto pourrait aussi permettre de capter une cibles d’entreprises spécialisées dans la crypto. Pour l’ensemble des acteurs souhaitant obtenir le statut de PSAN, l’absence de RC professionnelle est l’un des freins les plus importants.
De nouveaux services rendus possibles grâce à la blockchain ?
S’il est question de développer de nouveaux produits pour protéger des risques liés aux actifs numériques, la blockchain, elle-même, pourrait grâce à ses caractéristiques, modifier en profondeur le secteur de l’assurance. En effet, certains paramètres des blockchains comme la programmabilité pourraient être utilisés concrètement par les sociétés d’assurances pour optimiser et parfois même automatiser les démarches.
Certaines études et recherches travaillent d’ores et déjà sur la possibilité d’automatiser les indemnisations. D’autres pistes explorent la possibilité de voir la blockchain attester de l’authenticité des données fournies par les utilisateurs. Enfin, les technologies blockchains et les actifs numériques pourraient également permettre un paiement des primes en actifs numériques. Une fonctionnalité encore peu démocratisée, mais déjà disponible chez des acteurs à la renommée mondiale comme Axa Suisse.
Néanmoins, ces projets se heurtent à des freins de poids. Notamment sur le volet règlementaire, mais également sur celui des coûts de mise en place.
Source : Etude KPMG / ADAN
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