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Entretien avec le fondateur de Wecan : la société suisse qui ramène de grosses banques privées sur la blockchain

Charles Ledoux
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Vincent Pignon est un entrepreneur de longue date qui est tombé sur le Bitcoin et la blockchain en 2011.

Puis, en 2015, après de nombreuses années de recherches et après avoir expérimenté l’implémentation de la tokenisation dans la finance sur le tout nouveau réseau nommé Ethereum, il décide de lancer Wecan.

Initialement sous le nom de Wecan Tokenize, le projet “Wecan” est désormais une référence en tant qu’écosystème fournissant “un niveau optimal de confiance, de confidentialité et de sécurité”.

En effet, avec plus de 100 clients parmi les leaders de la banque privée, des acteurs financiers, ou encore des hôtels de luxe, Wecan a pour mission d’institutionnaliser la blockchain.

À l’heure où l’adoption des cryptos par les banques est un sujet à ne pas ignorer, découvrez comment Vincent Pignon et Wecan contribuent à faire avancer l’industrie dans ce territoire bancaire.

Découvrez également le parcours de Vincent, son expérience entrepreneuriale, son travail avec l’État de Genève et bien plus :

Quand tu étais dans ta période de recherches, tu as découvert la blockchain en 2011, à ses débuts donc. Te rappelles-tu comment tu as découvert les cryptos ? 

“En effet, je rentrais des US où j’avais fait mon Visiting Scholar et mes premières expériences d’entrepreneur. Le Crowdfunding y connaissait un essor important et j’ai tout de suite compris l’enjeu et le potentiel que la blockchain représentait. J’ai travaillé dans les laboratoires de l’Université des sciences appliquées de Genève jusqu’en 2015, avant de Spinoffer Wecan. À cette époque, on ne parlait que de “l’ubérisation de l’économie” et je me suis dit que la décentralisation allait être une vague encore plus forte que celle des plateformes et autres GAFAM.

À l’arrivée d’Ethereum tu as cherché comment intégrer la tokenisation à la finance. Neuf ans après, quel est ton avis sur le développement de ce marché ? Quels sont les grands enjeux et uses cases à développer selon toi dans les prochaines années ?

Dès 2019, nous avons fait un registre foncier sur la Blockchain, puis nous avons tokénisé des actifs immobiliers avec Wecan Tokenize

L’enjeu qui est toujours d’actualité concerne la nécessité d’avoir des bourses conformes aux réglementations et des stablecoin institutionnels. Cela va encore prendre du temps, mais avec l’arrivée des plus grands gérants au monde, la question n’est pas de savoir si ça va arriver, mais quand.

Après avoir fondé Wecan Tokenize, tu te concentres finalement sur Wecan pour amener la blockchain chez les banques et dans la finance. Présente-nous Wecan, comment le projet a été construit et quelle est sa mission principale ?

Quand j’ai démarré en 2015, nous étions un Blockchain Venture Builder. Nous avons réalisé plus de 50 projets différents avant de trouver un business model durable et scalable. 

Aujourd’hui, notre mission est de redonner le contrôle de leurs données aux individus et aux entreprises grâce à la décentralisation et de permettre un partage sécurisé des données et de valeurs à l’échelle mondiale.

Pour simplifier, Wecan est un système de transfert de données sécurisé entre entreprises et individus construit sur une infrastructure distribuée, un registre blockchain et un jeton d’utilité appelé WECAN. Notre réseau vise à permettre des transactions de données mondiales, sécurisées, instantanées et presque gratuites, auditables et immuables. Il prend en charge n’importe quel format de données, formulaires ou documents et permet de sécuriser le stockage et le partage des données.

Tu es basé à Genève et tu as été au cœur du développement de l’industrie là-bas. Tu étais notamment en relation avec l’État pour analyser les projets cryptos. Peux-tu nous en dire plus sur ça et cette période de l’industrie là-bas ? Et y a-t-il des projets qui t’ont marqué ?

En effet, pendant 3 ans, j’ai été conseiller de l’État de Genève sur la crypto et la blockchain. C’était la période des ICOs, Ethereum avait choisi la Suisse et de nombreux projets venaient s’installer. L’État a alors souhaité avoir une approche stratégique pour se positionner au mieux. J’ai initié un Guide ICO et un Comité d’analyse des projets en 2018. Cela a été un accélérateur qui a attiré des initiatives comme Libra de Meta ou encore Ripple et positionne Genève comme une des principales places mondiales.

Ce que je retiens de cette période, c’est la capacité de l’État de Genève à mobiliser ses experts fiscaux, financiers et en développement économique pour s’adapter rapidement au marché. C’est une des grandes forces de la Suisse.

Afin de proposer vos solutions, les banques doivent passer par la “Blockchain association for finance”. Explique-nous pourquoi et comment ça fonctionne pour les banques ? Et combien de banques vous ont rejoint ?

Quand nous avons co-créé la solution avec les principales banques privées, Pictet, Lombard Odier et Edmond de Rothschild, l’une des questions était la gouvernance. Nous avions deux options, soit ils rentraient au capital de Wecan, soit nous initions une association indépendante, sous forme de DAO.

C’est ce deuxième choix qui a été privilégié afin que les solutions Wecan deviennent globales et un véritable standard de marché.

L’association a une mission principale qui est de mutualiser les ressources. Ainsi, la création de standards, les audits de sécurité, les contrats juridiques sont réalisés par l’association et tous les membres profitent de cela. C’est une initiative historique dans le wealth management avec une forte implication du top management de la Blockchain Association for Finance qui se réunit toutes les deux semaines.

On expose souvent tous les avantages de la blockchain pour les banques. Mais la réalité, elle, est généralement très différente. Toi qui t’es assis et a réuni de grosses banques pour en discuter, quelles sont les plus grosses difficultés et contraintes qui font qu’elles ne se lancent pas toutes dans cette technologie ?

Le premier enjeu est l’éducation. Ce qu’apportent la blockchain et les crypto est une évolution majeure, qui va jusqu’à l’infrastructure de paiement et des marchés. Cela va prendre des décennies pour faire évoluer tous les processus, mais les banques sont conscientes des perspectives.

Le second enjeu est la régulation. Tant que les régulateurs, et notamment américains, n’auront pas statué clairement sur le champ des possibles, les banques minimiseront leur risque et leur exposition.

Le dernier enjeu est l’institutionnalisation. Jusqu’à présent, la majeure partie des acteurs blockchain et crypto se focalisaient plus sur le court terme que sur le long terme, hormis des acteurs comme Ripple, Coinbase, Bitstamp ou Wecan. L’arrivée d’institutionnels est indispensable pour une adoption de masse.

Pourquoi cette standardisation est nécessaire et comment la blockchain répond à cela ?

En effet, un des principaux problèmes aujourd’hui est que mes données personnelles ou d’entreprises ne sont pas standardisées. Aussi, si j’ouvre un compte dans la banque A, puis B, je vais devoir refaire tout le processus. Et c’est la même chose avec tous les partenaires avec lesquels j’ai des relations contractuelles : clients, fournisseurs, actionnaires, investisseurs et collaborateurs. 

Avec ces standards, je vais pouvoir ouvrir un compte, une relation commerciale, un job ou un investissement en un clic. De la même manière, quand je ferai une mise à jour, je pourrais la propager en un clic à tous les consommateurs de mes données : banque, assurance, État, forfait tel, employeur, etc.

La blockchain permet de décentraliser le stockage et de donner accès à tout ou partie des informations avec un registre immuable et transparent.

Même si les frais de dossier et les registres coûtent beaucoup d’argent aux banques, la blockchain nécessite toujours de payer les frais de gaz. N’est-ce pas tout aussi contraignant ? Comment fonctionne votre token d’ailleurs ?

Cela a été un sujet important de travail et de R&D. Nous avons mené plus de trois ans de recherche avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne co-financée par la Confédération Suisse et Wecan pour mener une comparaison des Blockchains. Le constat était que le coût d’enregistrement sur un Layer 1 n’était pas viable, que la problématique environnementale ne permettait pas de se projeter à long terme et que la sécurité n’était pas garantie.

Aujourd’hui, nous avons une infrastructure qui utilise 3AChain en Layer 2 et Ethereum en Layer 1. Avec cette architecture institutionnelle qui s’appuie sur Wecan Chain, nous sommes agnostiques des blockchains, nous avons un coût de transaction très compétitif et une excellente sécurité. 

Concernant le fonctionnement du Token, à chaque mise à jour de données / documents dans les coffres-forts numériques et envoi de messages, des coûts d’ancrage sont facturés de un Token. Le nombre de transactions sera croissant à mesure de l’adoption de cette infrastructure, que ce soit pour nos applications ou des solutions tierces, et le nombre de tokens en circulation est limité à 19 milliards.

Pour parler un peu des ETF, penses-tu que les institutions ont changé d’avis parce qu’elles ont eu peur de rater le train ? Ou bien ont-ils consciemment fait du FUD sur les cryptos pendant des années pour acheter à bas prix comme certains le disent ? Comment perçois-tu ce retournement de veste de la part des géants américains comme BlackRock ?

Mon sentiment est que toutes les institutions s’adaptent aux demandes de leurs clients. Les cryptos ont connu différentes phases d’adoption et les institutionnels ont dû faire un travail préliminaire important, que ce soit sur leur infrastructure, leur compliance et l’approbation des régulateurs. 

Mais un jour, toutes les institutions financières proposeront des actifs numériques. Là aussi, la question n’est pas si, mais quand.

Et quel impact ont ces ETF Bitcoins sur l’industrie crypt selon toi ?

L’impact est excellent sur l’institutionnalisation. Nous passons d’un monde de POC, d’essai – erreur, à un monde dans lequel chaque individu sur Terre va pouvoir accéder, simplement, à des actifs tokenisés. Que ce soit ses données personnelles, ses actifs financiers ou non financiers.

Aujourd’hui, Bitcoin est un actif comme un autre et cela va être un accélérateur de particules, que ce soit pour les États, les institutions financières, les entreprises ou encore les individus.

Le comptable crypto Houssen nous a expliqué toutes les contraintes en termes de conformité, déclarations des transactions, incertitude réglementaire… Le cadre réglementaire nécessite quelles bases et directives pour s’assurer une adoption des grosses banques, selon toi ? 

Cette partie est très certainement le plus grand frein à une adoption de masse aujourd’hui et c’est ce sur quoi nous nous attelons pour simplifier la conformité.

Aujourd’hui, il manque des standards, des positions claires des régulateurs et des acteurs de l’audit tels que les Big 4. 

La crypto initie de nouveaux business models, de nouvelles approches comptables qui vont nécessiter de former les acteurs de marché. Ce sera un changement de paradigme, en particulier pour la comptabilité, dans laquelle la traçabilité avec la blockchain est incontestable.

Pour développer Wecan, tu as visité des salles de coffres. Peux-tu nous en dire plus ? Comment elles fonctionnent et comment est-il possible d’y ramener la blockchain ?

En effet, un de nos actionnaires est une banque et elle nous a ouvert sa salle de coffre afin de comprendre chaque étape du processus.

Aujourd’hui, après avoir fait un KYC ou un KYB, tu peux louer un coffre-fort physique. Après vérification de ton identité, la banque va enregistrer sur un registre (papier) ton heure d’entrée et de sortie et t’ouvrir la salle. Une fois à l’intérieur, ta privacy est respectée et tu peux ouvrir ton coffre, modifier le contenu et le refermer librement.

Nous avons reproduit strictement ce processus avec des coffres-forts numériques. Chaque individu ou entreprise peut ouvrir un coffre. Après vérification d’identité, y accéder et en modifier le contenu tout ou partie. Chaque action génère un hash qui est ancré sur la blockchain. La privacy est entièrement respectée par une infrastructure dans laquelle tout est encrypté de bout en bout. Les utilisateurs encryptent les données et documents avec leurs clés. Nous sommes en Zero Knowledge Proof et ne voyons même pas les relations qui peuvent venir voir du contenu dans le coffre.

Par contre, chaque utilisateur peut prouver en tout temps l’intégrité et l’authenticité de ses données, l’horodatage de ce qui a été partagé et à qui.

Nous avons renforcé le tout par une infrastructure de stockage distribuée où chaque individu ou entreprise a son propre virtual device et peut assurer un stockage où il le souhaite.

En conclusion, au-delà d’un coffre-fort, nous avons créé un réseau de coffre-fort à l’échelle mondiale qui peut stocker n’importe quelle donnée et n’importe quel document.

Une problématique dans la crypto est la garantie (perte de clé, de seed phrase, léguer sa crypto…) Quel est ton avis sur Ledger Recover et ce genre de garantie qui sort un peu du principe de la décentralisation, mais qui dans le fond apporte une réelle plus-value ?

Ma conviction est que les cold storages sous forme de clés physiques sont une erreur de l’histoire. Faute d’institutionnalisation, des acteurs non régulés ont émergé et sont partis avec les fonds ou se sont fait hacker, ce qui a freiné le développement de l’industrie crypto en général.

J’aime comparer ces clés avec les modem 56k du début de l’internet. Nous n’avions pas le choix, alors nous faisions comme cela. Mais aujourd’hui, chacun peut avoir son installation Starlink où il veut et se connecter à Internet par satellite.

Pour le stockage des cryptos, c’est pareil. Personne n’a envie d’avoir des clés physiques avec ses valeurs dessus et ne pas savoir comment les sécuriser. Ma conviction est qu’un jour, nous aurons des connexions numériques sécurisées à des coffres-forts numériques, mais pas des coffres-forts physiques sur nous ou chez nous. Les leaders de ce marché seront les banques d’une part et les acteurs du numérique d’autre part.

Les transactions transfrontalières sont également au cœur des banques et de l’investissement privé. Pourquoi les actifs plus “fiables” comme les stablecoins ne sont pas plus utilisés par les institutions et VCs selon toi ?

Ce use case est l’un des plus évidents et Ripple est une illustration de cela. Le challenge avec les stablecoins aujourd’hui est la confiance qu’on peut avoir dans les émetteurs. C’est un vaste sujet, mais tant que cette confiance n’est pas plus forte, il sera difficile de construire davantage de use case sur cette base.

L’autre problème revient sur le point de la comptabilité crypto. Tant que les comptables et les auditeurs ne seront pas plus familiers, ils seront des points de blocages dans l’adoption.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment et que peut-on attendre pour 2024 chez Wecan ?

Cette année sera très certainement l’une des plus excitantes depuis notre fondation. Nous allons avoir au moins une annonce majeure par mois sur les huit prochains mois. Que ce soit de nouveaux listings, de nouveaux clients emblématiques, de nouveaux partenariats stratégiques ou recrutements de très haut niveau, ce sera une année unique.

Pour finir, tu as été professeur dans l’entrepreneuriat et tu es désormais membre de YPO. Peux-tu nous parler de ce qu’est YPO et ce que ça t’apporte en tant qu’entrepreneur et en tant qu’humain ?

Être entrepreneur est très dur et il est très difficile d’en parler à sa famille ou ses amis si eux-mêmes ne sont pas entrepreneurs ou dirigeants d’entreprise. J’ai toujours été entrepreneur et c’est ce qui m’a motivé à créer une formation pour aider les nouvelles générations.

YPO est un réseau global de dirigeants et entrepreneurs, et la force est de pouvoir partager avec des pairs ses sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs. J’aime cette expression qui dit que “seul on va vite et ensemble, on va loin”. Pouvoir partager et apprendre des autres est ce qui permet de se dépasser.

J’ai aussi fait un full IronMan en 2022 en plus de tout le reste et j’ai beaucoup appris sur le fait que rien n’est impossible. Cette expérience m’a permis de comprendre qu’avec du travail, de l’excellence, de la passion et de l’engagement, la résistance physique peut être poussée dans ses limites et que seule la force mentale est une limite. 

J’ai retranscrit cette expérience dans l’entrepreneuriat pour mettre le focus sur la persévérance, l’endurance et la participation à quelque chose de plus grand que nous.”

De toute évidence, l’institutionnalisation de la blockchain serait un tremplin pour son adoption. C’est dans ce contexte que Wecan se place en tant que leader mondial dans ce secteur.

Vincent, Wecan et son équipe prouvent que l’institutionnalisation de la blockchain est possible. Son expérience et son expertise sans comparable dans l’industrie émettent également de nouvelles perspectives : va-t-on se passer des clés privées et passer par des coffres-forts numériques ?

D’après Vincent, toutes les banques finiront par utiliser les cryptomonnaies. Alors, pouvons-nous avoir un monde dans lequel nous gardons notre argent dans des coffres-forts numériques basés sur la blockchain et stockés dans des banques ? Yes, Wecan.


Source : Interview de Vincent Pignon (fondateur), Wecan.


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Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles Ledoux est un rédacteur pour Cryptonaute avec une expertise pour les crypto-monnaies et la technologie blockchain. Grâce à sa formation dans la « Crypto-Academy » du célèbre YouTubeur Pompliano, il a pu passer un mois à se former avec les meilleurs spécialistes de l’industrie des crypto-monnaies. C’est en observant des similitudes frappantes entre la permaculture et la technologie du Bitcoin qu’il a réussi à avoir une perspective et une expertise rare sur la technologie et son fonctionnement.

Après avoir écrit son premier livre à 10 ans et plusieurs autres ouvrages depuis, Charles met désormais en pratique son talent d’écrivain pour apporter le meilleur contenu possible aux lecteurs de Cryptonaute. Après avoir rencontré des dizaines d’acteurs majeurs de l’industrie et s’être créé un réseau de centaines de builders web 3, il apportera de nombreux contenus originaux comme des interviews, ou encore des enquêtes exclusives. En plus de son expertise technique sur la technologie blockchain, Charles permettra aux lecteurs d’être au “cœur” de l’industrie crypto.

Déterminé à créer le meilleur contenu possible, il a également le souhait de relayer des informations exclusives qui apportent de la véritable valeur ajoutée à l’industrie florissante des médias crypto.

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  • Diplômé de la Crypto Academy : “Les fondamentaux de Bitcoin et des crypto-monnaies”
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