Depuis l’annonce de la faillite de l’empire FTX, les questions se multiplient. Si l’écosystème crypto s’interroge sur les risques de contagion et l’effet domino que pourrait engendrer cette faillite, les utilisateurs continuent à chercher comment récupérer leurs fonds. Et à ce petit jeu, la filiale FTX japonaise pourrait offrir des solutions.
Faillite de FTX : La clairvoyance du régulateur nippon !
Le site d’information japonais NHK précise que l’antenne japonaise est encore connectée à l’écosystème global de FTX. Mais il semblerait que FTX Japan soit en train de développer un système séparé afin que les clients de sa plateforme puissent retirer leurs fonds. Comment cela est-il possible ?
Le cas du Japon est un peu particulier. Dans l’hypothèse que les retraits soient à nouveau possibles, les utilisateurs de la plateforme japonaise pourront dire merci à la FSA, le régulateur financier nippon. En effet, le 10 novembre dernier, l’agence gouvernementale a ordonné à FTX la suspension des ordres d’achat sur la plateforme. Avant la faillite de la société, la FSA a par ailleurs suspendu les transactions passées de gré à gré tout en demandant la suspension de nouveaux dépôts, dans le but de protéger les utilisateurs locaux.
Ces mesures de protection devaient s’appliquer jusqu’au 9 décembre et incluaient un ré-examen de la situation au 16 novembre. La faillite de FTX officiellement prononcée le 11 novembre a empêché la ré-évaluation de ces conditions. C’est grâce à l’intervention rapide de la FSA que les utilisateurs japonais pourront, peut-être, récupérer leurs fonds avant tout le monde. Car pour l’heure, la complexité du dossier nous empêche d’affirmer que cela sera effectivement possible ni dans quelles proportions. En effet, il y a fort à parier pour que les retraits ne puissent se faire intégralement pour l’ensemble des clients de FTX Japan.
Un dirigeant de FTX Japan aurait déclaré à la presse locale qu’au moment de la suspension des activités le 10 novembre dernier, la filiale disposait de 138 millions de dollars.
L’antenne japonaise reste fragilisée !
Si FTX Japan semble disposer d’un temps d’avance et une marge de manœuvre plus conséquente, cela ne signifie pas que l’antenne nippone soit en meilleure posture que les autres entités de l’écosystème FTX. Comme le rappelle John Ray, le nouveau PDG FTX, qui aura la lourde charge d’assumer la liquidation de l’entreprise :
FTX Japan est endetté, tout comme FTX EU et de nombreuses autres filiales de FTX. Si de nombreuses filiales réglementées de FTX restent solvables, d’autres comme FTX Japan KK, Quoine Pte.Ltd, FTX Turkey, FTX Exchange FZE ou encore FTX EU Ltd sont débitrices.
La société Kroll Restructuring qui a été engagé pour gérer le dépôt de bilan de FTX a par ailleurs publié une liste des entités ayant déposé une demande de faillite selon les règles du chapitre 11. Dans cette liste, figure FTX Japan Holdings K.K, FTX Japan K.K ainsi que FTX Japan Services KK. Dès lors, difficile de considérer que les clients FTX Japan pourraient bénéficier d’un privilège.
L’entité FTX Japan était très récente puisqu’elle avait moins de 6 mois d’existence à l’annonce de la faillite de FTX. Lors du lancement de la filiale nippone, SBF, alors nommé PDG par intérim considérait le Japon comme un marché au potentiel de croissance quasi illimité.
Lire aussi : Pourquoi la faillite de FTX est-elle si complexe ?