La réglementation française interdit le marketing des cryptos, que cela soit sous la forme des crypto-monnaies, plateformes d’échange ou toutes sociétés liées à ce secteur. Ainsi, la plupart des équipes de Formule 1 se sont vues forcées de retirer leurs logos et mentions à ces marques sur leurs voitures et vêtements.
Des rumeurs indiquent dorénavant que cette interdiction de faire du marketing pour les crypto-monnaies pourrait s’étendre à toute l’Union Européenne.
Une réglementation stricte
De nombreuses équipes de Formule 1 ont des partenaires crypto, que cela soit des plateformes d’échange, des crypto-monnaies ou encore des marques assurant la promotion des portefeuilles crypto.
Or, il s’avère que la France possède des lois strictes concernant les affichages publicitaires et seul l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), le régulateur de ces marchés, est autorisé à définir ce qui peut être utilisé ou non.
Si certaines marques sont déjà inscrites auprès de l’AMF, pour une majorité ce n’est pas le cas. Il s’avère que d’après cet organisme, le terme “crypto” reste vaste et peut désigner aussi bien des plateformes d’échange, une crypto-monnaie ou encore un portefeuille virtuel. De ce fait, tout ce qui concerne le terme “crypto” n’est pas autorisé sous aucune forme de publicité.
Ainsi, lors du Grand Prix de France qui a eu lieu entre le 22 et 24 juillet dernier, de nombreux sponsors ont décidé de retirer toutes mentions aux cryptos de leurs voitures et vêtements alors que d’autres ont fait appel à leur équipe juridique pour déterminer s’ils pouvaient ou non les afficher.
Les équipes concernées
Parmi les dix équipes de F1, huit d’entre elles ont au moins un partenaire lié au secteur des cryptos. Suite à ce ban du terme crypto dans les affichages publicitaires, plusieurs écuries ont préféré retirer leurs partenaires crypto de leurs voitures en France.
Crypto.com, le partenaire mondial de la F1, mais aussi sponsor de l’équipe Aston Martin s’est exprimé à ce sujet auprès de RacingNews365 :
Nous avons décidé de ne pas exercer nos droits de marque pour cette course. Néanmoins, en tant que partenaire mondial de la F1 nous nous attendons à ce que nos droits soient exploités d’autres manières lors des prochaines courses.
De la même façon, l’équipe Alpine a retiré le logo Binance de ses voitures, remorques et vêtements de ses pilotes, tout comme Alpha Tauri n’a pas affiché l’écosystème Fantom sur leurs voitures afin d’éviter tout problème avec l’AMF.
Alfa Romeo a aussi décidé de son côté de supprimer toutes mentions de ses partenaires cryptos lors de cette course. L’équipe a déclaré avoir pris cette décision après avoir appris que pour afficher un partenaire du monde des cryptos sous forme de publicité, celui-ci doit figurer auprès de l’AMF ce qui n’est pas le cas pour Floki et Vauld.
Quelques équipes résistent à l’AMF
Red Bull a décidé de conserver l’affichage de ses deux sponsors ByBit et Tezos lors de la course. La marque est au courant de la situation, mais considère que leurs logos ne s’appliquent pas auprès de l’AMF.
Il en est de même pour Mercedes qui a gardé le logo de Velas sur leurs voitures pendant le Grand Prix. Après discussion avec Velas, Mercedes a appris que la marque n’avait pas besoin de l’accord de l’AMF. Ils ont ainsi ajouté :
Le réseau Velas nous a informé qu’il ne fournit pas de services nécessitant une inscription auprès de l’AMF et que par conséquent il n’y a pas d’interdiction de publicité concernant l’utilisation du logo Velas sur l’équipe Scuderia Ferrari lors du Grand Prix de France.
La France et la réglementation des cryptos
Bien que la décision semble stricte, il s’avère que les crypto-monnaies ont le vent en poupe en France. Malgré l’absence d’un cadre de réglementation bien défini. Celui-ci étant en cours via l’AMF qui a publié en juillet 2021 des propositions auprès de la Commission Européenne et celle-ci travaille désormais sur quatre points majeurs.
La France est un des pays où les crypto-monnaies sont les plus acceptées en Europe. D’après un rapport de Gemini’s Global State of Crypto 2022, 16 % des français détiennent des cryptos avec ce pourcentage grimpant à 62 % pour les familles ayant d’importants revenus.
De plus, la France maintient un certain équilibre des genres avec plus de 45 % des investisseurs étant des femmes. Aussi, 8 % des français ont indiqué leur volonté d’acheter des crypto-monnaies d’ici à la fin de l’année.
Un ban non lié au secteur des cryptos ?
Le ban publicitaire du terme crypto n’est donc pas une réglementation stricte pour ce secteur en particulier, mais plus généralement cela concerne les domaines qui peuvent utiliser du marketing aisément ou non.
Les lois françaises à ce sujet sont relativement strictes et ne datent pas d’hier. Ainsi, ce n’est pas une surprise pour la F1 puisqu’il y a depuis des années des lois similaires s’appliquant aux marques vendant de l’alcool, du tabac ou encore associées aux jeux d’argent. En 2018, l’interdiction d’afficher la marque Martini lors du Grand Prix avait fait les titres.
Il reste désormais à déterminer si les autres pays de l’Union Européenne vont s’appuyer sur cet exemple pour en faire de même ou bien si cela restera uniquement une exception française. Les réglementations concernant le monde des cryptos sont en pleine évolution tant cette industrie reste relativement récente.
Les réglementations pour le secteur des crypto-monnaies restent encore relativement floues. Une chose est sûre, l’ensemble des pays du monde entier travaille sur le sujet et désire renforcer un contrôle plus strict afin d’éviter certains abus ayant eu lieu amenant à un secteur instable.