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Interview d’Antoine Sarraute, co-fondateur de Wakweli, sur la certification des NFT

Yann-Olivier Bricombert
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Comment distinguer une collection NFT (non-fungible token) authentique d’une arnaque ? Avec son mécanisme de Proof-of-Democracy (PoD), la solution Wakweli délivre des certificats grâce au travail de vérification de la communauté. Le protocole entre dans une nouvelle phase. Entretien avec son co-fondateur, Antoine Sarraute.

Pouvez-vous introduire ce qu’est Wakweli ?

Wakweli est un protocole de certification pour lutter contre les scammers dans l’univers du web3 et au-delà, afin d’opérer la transition entre le titre de propriété physique et le titre de propriété digital.

On est en train de vivre une transition comparable à celle du courrier physique au courrier numérique il y a une dizaine d’années, où de nombreuses opportunités pour les arnaques sont apparues.

Avec l’arrivée du mail, on a pu envoyer des messages à beaucoup de monde pour quasiment aucun coût (les spams). Ce n’était plus possible de s’envoyer un mail sans message anti-spam tellement il y avait de possibles arnaques. C’est ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui avec les NFT.

Cela représente quelle taille de marché ?

Dans 6 ans, c’est un marché de 16 000 milliards de dollars, ce qui est colossal. Il faut des systèmes pour se protéger. Or actuellement, le seul système existant pour voir d’un coup d’œil si un NFT est un scam ou pas est le badge bleu des marketplaces.

Sauf qu’à y regarder de plus près, ce n’est pas possible de demander ce badge sans avoir 75 ETH de volume minimum sur la collection (soit plus de 100 000 € à ce jour). Tous les petits artistes le disent, lorsqu’ils commencent à avoir du succès, leur collection se fait rapidement dupliquer. Les arnaqueurs changent légèrement les images pour que cela passe les filtres, ils recréent un nom en ajoutant une lettre ou deux, obtiennent un faux volume de trading avec des offres un peu en-dessous des prix du marché… Et réussissent à arnaquer les clients.

D’où le besoin de certification…

C’est ce qu’on fait avec Wakweli. On crée un protocole de certification, qui est une nouvelle blockchain, qui crée un incentive global à dire la vérité pour que chacun ait un intérêt à protéger son prochain dans la communauté. N’importe qui peut demander une certification pour un NFT, un bien dans le monde réel (RWA).

Comment ça marche concrètement ? Vous utilisez l’IA ?

C’est basé sur le travail de la communauté. N’importe qui peut demander une certification. Ensuite, c’est un “certifier” sur le réseau, qui lui-même a dû mettre en jeu des tokens, qui le valide.

Par exemple, quelqu’un qui veut une certification va verrouiller 1000 dollars de tokens dans sa demande. Cette demande va être attribuée à un “certfier” sur le réseau Wakweli, qui lui-même a staké des tokens et a dû être élu pour cela. S’il trouve la demande légitime, il va verrouiller lui aussi 1000 dollars de valeur (500 venant de sa poche et 500 venant de ses électeurs). Cette demande va générer dans le temps des récompenses pour le “certifier” et pour ses électeurs. Cela crée un système via la théorie des jeux qui tend vers la vérité.

Comment est structuré Wakweli du point de vue business ?

À l’origine, Wakweli est un protocole open-source incubé au sein de EverdreamSoft, qui est un studio de jeu vidéo genevois qui existe depuis 2010, et qui a créé les premiers actifs digitaux dans le monde du gaming en 2015 sur Bitcoin.

Pendant la bulle des Bored Apes de 2021, les cartes NFT de Spells of Genesis, le jeu sorti par le studio, ont vu leur capitalisation de marché monter à 400 millions de dollars. Si bien qu’il était devenu impossible de trouver des assets légitimes sur OpenSea, tellement il y avait de scams. C’est en partant de ce constat qu’avec Shaban Shaame mon co-fondateur nous est venue l’idée de Wakweli.

Actuellement, Wakweli est une entité budgétaire d’EverdreamSoft, qui a levé 2 millions de dollars en token. Mais nous sommes en train de le détacher afin de créer deux entités distinctes : d’un côté, une association pour la partie open-source et le token, et de l’autre une entreprise pour le développement commercial du protocole.

EverdreamSoft c’est une quinzaine de personnes depuis 2010. Pour Wakweli, c’est environ huit personnes qui travaillent sur le projet à temps plein, et nous visons une incorporation officielle d’ici à la fin de l’année 2023.

À qui s’adresse Wawkeli en priorité, aux particuliers ? Aux institutions ?

Dans l’activité commerciale de développement du protocole, on s’adresse vraiment aux personnes qui veulent certifier leur collection, protéger leur marque des arnaques dans l’univers des NFT et du metavers.

Comment la demande de certification a évolué pendant le bear-market ?

Le marché des NFT a effectivement drastiquement baissé depuis la pointe de bulle de 2021. Entre décembre 2021 et 2022, la valeur des deals sur OpenSea a par exemple baissé de 89%. Cela s’est accompagné de l’extinction de la plupart des projets avec peu de valeur sous-jacente, contribuant à assainir le milieu après un épisode très spéculatif.

Au niveau de la demande de certification générale, celle-ci semble avoir un peu diminué, mais reste tout de même très forte : nous voyons par exemple que le seuil de vente minimal pour devenir une collection certifiée sur OpenSea est passé de 100 à 75 ETH, ce qui reste très conséquent.

Au niveau de la certification sur le protocole Wakweli, dont nous avons ouvert la version Alpha a une centaine d’utilisateurs à la mi-octobre, les utilisateurs ont généré plus de 5 000 certificats en deux semaines, ce qui confirme la forte demande de la communauté pour la certification des assets.

Un dernier mot ?

Wakweli c’est du swahili qui veut dire “Ceux qui disent la vérité”. C’est un protocole humain de mise en relation de gens, qui n’est pas basé sur l’IA et le machine learning, quoique très tendance en ce moment. Il est basé sur la communauté, et il y a toujours moyen de venir sur le Discord pour contribuer au protocole, participer au débat, et être un “early builder” autour de ce nouveau système de certification.


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Yann-Olivier Bricombert

Yann-Olivier Bricombert

Yann-Olivier Bricombert exerce en tant que journaliste spécialisé dans le domaine de la crypto pour Cryptonaute. Ayant obtenu son diplôme du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes de Paris (CFPJ), il possède une expérience de plus de 13 ans en tant que journaliste, dont 5 ans en tant que rédacteur en chef.

Yann-Olivier a un réel intérêt pour les entretiens avec les principaux acteurs de l'écosystème web3, tant au niveau national qu'international. Il participe régulièrement à des conférences et à des événements liés à l'industrie de la crypto en France et en Europe, dans le but d'expliquer, de raconter et d'analyser les nouvelles tendances. Il cherche également à rencontrer des entrepreneurs, des développeurs, des régulateurs, des créateurs et des artistes NFT afin de trouver des idées pour des articles exclusifs. Il est passionné par l'exploration des enjeux et des tendances du secteur, et suit de près les évolutions des politiques publiques et de la régulation dans le domaine de la crypto.

Yann-Olivier nourrit une véritable passion pour l'art numérique et les NFT, et il suit attentivement les tendances du marché ainsi que les projets innovants.

Grâce à son approche journalistique rigoureuse, Yann-Olivier s'efforce de présenter une information objective et équilibrée. Sa priorité est d'aider les lecteurs à prendre des décisions éclairées en leur fournissant des informations fiables, vérifiées, impartiales et basées sur des faits concrets.

Expertise

  • Les interviews d’acteurs clés de l’écosystème web3 francophone et international
  • L’art digital et les NFT
  • La régulation crypto et les politiques publiques

Accomplissements

  • Lauréat du Prix Alexandre-Varenne de la Presse
  • Plus de 13 ans d’expérience en tant que journaliste reporter
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  • Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) de Paris
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