L’artiste Anne Horel expose ses “Créatures” jusqu’au 23 décembre à la galerie Julie Caredda, à Paris. Elle se joue des codes de l’art contemporain en proposant des œuvres physiques et digitales. Son travail a été exposé à la NFT Factory, au Palais de Tokyo à Paris, ou encore à la Friche Belle de Mai à Marseille.
Elle utilise l’IA pour créer ses œuvres surréalistes
Depuis 2008, et son passage aux Beaux-Arts de Cergy, cette fan de pop culture et de collages développe un univers surréaliste, qui trouve aujourd’hui une certaine forme d’extension naturelle grâce aux outils de l’IA comme DALL-E. À l’époque, ses profs ne comprenaient pas son intérêt pour cette discipline embryonnaire “qui n’était pas de l’art selon eux”. Depuis 2018 et l’arrivée des NFT, elle a trouvé un modèle économique et un marché.
Entrer dans l’univers artistique d’Anne Horel, c’est embarquer dans une machine à compresser le temps, entre les années 80 et le développement des premières consoles de jeu vidéo, les années 90 et les inspirations nippones, et les années 2000 avec l’avènement des premiers réseaux sociaux iconiques, tels que MySpace ou plus tard Vine.
“L’archéologue du présent” et l’art digital NFT
“J’ai toujours été fascinée par l’art contemporain”, raconte l’artiste, en référence à celui que l’on voit passer sur les réseaux, pas celui des musées. Car en véritable “archiviste” de notre époque, “archéologue du présent”, Anne Horel considère les GIFs, les commentaires, les posts, les boucles Vine (feu), les stories sur Instagram, comme autant de matière qui vient nourrir ses “créatures”. “Je conserve tout précieusement depuis des années, c’est ma grande passion !”
Des personnages aux formes généreuses jusqu’à l’excès, tantôt surprenantes ou grotesques, qu’elle façonne grâce à des prompts d’intelligence artificielle. En toile de fond : un miroir de notre société de surconsommation, de starification et d’infobésité.
L’humour n’est jamais très loin, même s’il n’est “pas voulu ni recherché” par l’artiste :
“L’humour est une couverture de survie qui nous permet de survivre dans ce monde.”
Les “divinités” du siècle de TikTok
Au fil de la découverte des œuvres – un carreau, un pin’s, un t-shirt en réalité augmentée avec son QR code, ou une part de pizza en céramique plus vraie que nature, qui possèdent leur jumeau numérique sous forme de NFT (non listé) sur la blockchain, le visiteur s’accommode de ces “divinités mythologiques” du 21ᵉ siècle qui deviennent familières. “Le rôle de l’artiste, c’est de refléter le réel. Kim K, au même titre que la pizza, restera dans l’histoire de la pop culture”, affirme Anne Horel.
Les œuvres physiques peuvent être achetées sur place et les NFT échangés sur la plateforme Objkt. L’exposition, accessible aux petits comme aux grands, est à découvrir jusqu’au 23 décembre.
Pratique : Galerie Julie Caredda, 4 rue de Miromesnil, Paris 8ᵉ (Métro Miromesnil), du mardi au samedi, de 12h à 19h. Entrée libre.
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