Selon le premier sous-gouverneur de la Banque de France, la tokenisation d’actifs financiers, combinée à des systèmes de règlement blockchain, pourrait aider à « répondre aux demandes du marché », et dans le même temps, « contribuer à remédier aux limites actuelles des infrastructures existantes ».
Lors d’un discours durant la Conférence annuelle sur la technologie et l’innovation sur les marchés des capitaux à Paris le 21 novembre 2019, Denis Beau, premier sous-gouverneur de la banque centrale française, est revenu sur les systèmes de règlement reposant sur la blockchain et les DLTs ainsi que sur les monnaies numériques de banques centrales, couramment appelées CBDC.
“La tokénisation d’actifs financiers, associée à des solutions basées sur la blockchain et à des technologies plus largement distribuées de DLT pour stocker et transférer ces actifs, pourrait aider à répondre aux demandes du marché. Aussi, cela pourrait contribuer à remédier aux limites actuelles des infrastructures existantes des marchés de gros en explorant de nouvelles pistes. La mise en œuvre de ces innovations pourrait avoir un impact important sur le secteur financier,” a-t-il dit.
Avec le projet MADRE initié en 2016, la Banque de France (BdF) a été la première banque centrale de la planète à mettre au point une solution basée sur la technologie blockchain. Le système permet d’enregistrer et de partager des identifiants de crédit SEPA, notamment grâce à des smart contracts développés sur Ethereum.
“Une possibilité souvent évoquée serait que nous émettions une monnaie numérique de banque centrale pour soutenir les services de compensation et de règlement sur une base décentralisée en utilisant le DLT. À la Banque de France, nous sommes donc tout à fait ouverts à des expériences dans ce sens, avec la BCE et d’autres,” précise t-il.
Selon le haut fonctionnaire, il existe toutefois des risques qui pourraient conduire à « des approches désordonnées et à des adaptations hétérogènes des infrastructures de marché, en particulier en ce qui concerne les modalités de règlement ».
Suite à l’annonce de Facebook en juin dernier pour sa crypto-monnaie Libra, la BdF et la BCE ont mis en place un groupe de travail dédié aux stablecoins dans le cadre du G7.
Le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau, déclarait récemment que si le réseau social américain envisageait d’offrir des « services bancaires tels que des dépôts » avec Libra, il devra impérativement obtenir une licence bancaire pour mener à bien son projet.