Alors que la lumière semble pointer au bout du tunnel par rapport à la crise du coronavirus, l’heure est au bilan. Plus qu’une simple crise sanitaire, la COVID-19 a impacté tous les domaines et a modifié des comportements. L’historien Niall Ferguson de l’université de Stanford a récemment donné son avis sur la révolution monétaire en cours et l’impact de la COVID-19 sur celle-ci.
Une disparition de l’argent cash accélérée par la crise de la COVID-19
Pour l’historien Ferguson, une révolution monétaire était déjà en cours avant la crise du coronavirus. La principale cible de cette révolution étant pour lui l’argent cash. Ainsi, avant la crise, des pays comme la Chine ou, plus près de nous, la Suède, s’étaient déjà engagés sur la voie du cashless, une société sans argent en espèce. Plus globalement, dans beaucoup d’autres pays comme les États-Unis, les pays d’Amérique du Sud ou d’Afrique, le nombre de transactions par carte ont largement dépassé celui des transactions en cash, et ce, depuis de nombreuses années.
Pour lui donc, la COVID-19 n’a joué qu’on rôle de catalyseur dans cette révolution. En effet, les différentes mesures de confinement appliquées dans beaucoup de pays ont poussé les personnes à changer leur habitude. Ainsi, pendant le confinement, les achats en ligne ont eu la part belle. À l’inverse, l’utilisation d’argent cash a diminué drastiquement, en partie pour des raisons sanitaires.
« Ce qui aurait pris 10 ans a été atteint en 10 mois. Les personnes qui n’auraient jusque-là jamais pris le risque de faire des transactions en ligne ont été obligées de le faire pour la bonne et simple raison que les banques étaient fermées (pendant le confinement). »
Niall Ferguson, historien de l’université de Stanford
Le Bitcoin, figure de la révolution monétaire
De plus, les récentes performances du Bitcoin s’expliquent par le retour du spectre de l’inflation dans nos sociétés. Face à la dévaluation des monnaies, conséquence directe de l’inflation, le Bitcoin s’est affirmé comme une solution pour « protéger son argent » d’après Ferguson. Plus que jamais, le Bitcoin rivalise avec l’or. D’ailleurs, certains n’hésitent plus à qualifier le Bitcoin d’« or électronique ».
Ferguson émet trois réserves sur l’avenir du Bitcoin : le coût des transactions, la lenteur du traitement des opérations sur la blockchain Bitcoin et le manque d’infrastructures pour utiliser le Bitcoin. Pour autant, pas de quoi décourager l’investissement en Bitcoin. En effet, Ferguson est convaincu que la situation économique actuelle est favorable au Bitcoin. De plus, les deux avantages majeurs du Bitcoin, que sont pour lui sa rareté et sa souveraineté (décentralisation), ont largement de quoi contrebalancer les réserves mentionnées ci-dessus.
Pour lui, le développement du Bitcoin dépendra beaucoup de sa capacité à attirer les gros investisseurs. Selon Ferguson, si « les millionnaires décidaient ensemble d’investir 1 % de leur richesse en bitcoins », le cours du Bitcoin pourrait s’envoler autour des 75 000 $ à terme.