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Comment Bitcoin permet de soutenir WikiLeaks contre la censure ?

Paul T Guillot Journaliste Author expertise
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Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, risque d’être extradé vers les Etats-Unis où il encoure une peine de 175 ans de prison. Actuellement en Angleterre, c’est la justice britannique qui tranchera. Mais à travers le sort d’un homme, c’est aussi une certaine idée de la liberté d’expression qui se joue. Parce que WikiLeaks révèle des informations sur les guerres et la corruption, il a souvent été la cible de censure. Il a toujours résisté. Dans ce contexte, il est intéressant de se pencher sur l’apport de Bitcoin dans la résilience de WikiLeaks. Rappelez vous, l’une des qualités tant vantées de Bitcoin est d’être incensurable.

WikiLeaks contourne le blocus financier de 2010 grâce à Bitcoin

En 2010, WikiLeaks a quatre ans d’existence et n’est pas encore connue du grand public. C’est à la fin de cette année que le site publie des centaines de milliers de documents confidentiels du gouvernement américain. Selon Julian Assange, cette révélation d’information avait pour but de “libérer la presse” et “démasquer les secrets et abus d’État”.

Parmi ces documents, les “journaux de guerre” des campagnes de l’armée américaines en Afghanistan et en Irak, ont révélé les exactions, entre autres l’usage de la torture, commises par cette dernière à l’encontre de civils. Depuis, les Etats-Unis veulent juger le fondateur de WikiLeaks pour une série chefs d’inculpation, dont la plupart tombent sous le coup de l’”Espionage Act”, une loi particulièrement sévère.

A cette époque comme aujourd’hui, WikiLeaks se finance par le don. Or, sous l’intense pression du gouvernement américain, la plupart des canaux de paiements utilisés pour effectuer des dons à WikiLeaks sont bloqués. Poussé dans ses retranchements, le site d’information décide de se tourner vers le Bitcoin pour parer à la censure qui étouffe ses finances.

La décentralisation du réseau Bitcoin, son caractère apatride et son inviolabilité étaient la solution presque miracle aux problèmes rencontrés par le site d’information. Pour la petite histoire, Satoshi Nakamoto était contre l’utilisation de Bitcoin par WikiLeaks.

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 Quatorze ans de dons en Bitcoin

Entre les premiers dons reçus en 2010 et maintenant, début 2024, le prix d’un Bitcoin est passé de quelques vingt centimes à plus de 50 000 dollars, soit une augmentation de 25699900 %. Si, rétrospectivement, Bitcoin et WikiLeaks semblent aller de pair, ce n’était pas si évident au début. Le mystérieux créateur de Bitcoin, dans un message daté du 4 décembre 2010, se positionnait même ouvertement contre.

En réponse à un message qui encourage l’utilisation de Bitcoin par WikiLeaks, Satoshi Nakamoto répond.

Non. Ne faites pas ça. Je fais cet appel pour que WikiLeaks n’essaie pas d’utiliser Bitcoin. Bitcoin est une petite communauté en bêta, toujours dans son enfance. En soutenant l’utilisation de Bitcoin par WikiLeaks, vous ne soutenez que de minces donations, et l’attention qui en résulterait pour nous nous détruirait sûrement.

Une réponse inattendue, qui n’aura pourtant servi a rien. Cela fait effectivement quatorze ans que Wikileaks accepte les dons en Bitcoins.

Deux adresses Bitcoin sont associées à WikiLeaks. Et, en quatorze ans, ce sont précisément 4048 BTC qui ont été récoltés par le site d’information, soit une somme, au cours actuelle, supérieure à 200 millions de dollars.

L’analyse des données “on-chain” sont libres et accessibles à tous, ce qui nous permet d’identifier les transactions BTC réalisées au nom de WikiLeaks.  L’adresse actuellement utilisée par WikiLeaks pour recevoir des dons est 36EEHh9ME3kU7AZ3rUxBCyKR5FhR3RbqVo. C’est un portefeuille multi signature qui renforce la sécurité du portefeuille, car pour déplacer les fonds, il est nécessaire de signer la transaction avec plusieurs clefs privées. Par exemple, à cette adresse, un don de 4,5 BTC a été effectué à la fin de 2020.

Cette adresse reçoit des dons depuis six ans, et au fil des ans, seulement 3 transactions sortantes ont été réalisées. Les mouvements de ces adresses montrent des transactions de fonds sur diverses plateformes d’échanges, tels que Crypto.com, Coinbase, BitPanda, BitStamp et HTX.

Avant d’adopter le portefeuille multi signature, WikiLeaks utilisait un simple portefeuille hérité la première version de Bitcoin : 1HB5XMLmzFVj8ALj6mfBsbifRoD4miY36v. Sur cette adresse, plus de 4000 BTC ont été reçus.

D’autres cryptomonnaies sont maintenant aussi acceptées, comme Ethereum, Monero ou Litecoin. Sur son portefeuille Ethereum, WikiLeaks possède près de 500 000 dollars.


Sources: Etherscan ; CoinMarketCap ; BTCScan ; X ; WikiLeaks


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Paul T Guillot Journaliste

Paul T Guillot Journaliste

Biographie

Paul est journaliste pour Cryptonaute. Après des études en sciences politiques et l'obtention d'une maîtrise en journalisme au CELSA, il fait de la technologie blockchain son cheval de bataille. Ses recherches de mémoire explorent le potentiel de la blockchain pour renouveler les modèles économiques des médias. Il rejoint ensuite l'équipe en charge des réseaux sociaux de France 24.

C’est lorsqu’il réalise sa première vente de NFT qu’il décide consacrer son attention sur l’actualité de l’univers des cryptos et du Web3. Il intègre alors l’équipe rédactionnelle de CryptoNews et traite les actualités au jour le jour. Par ailleurs, il écrit pour la rubrique Web3 du Journal Du Net.

Basé à Paris, Paul effectue des reportages sur les événements majeurs de l’écosystème crypto comme NFT Paris, Paris Blockchain Week ou encore le sommet Proof of Talk. Il a su, ce faisant, tisser un vaste réseau de relations qu’il mobilise aux fins journalistiques caractérisant son travail: apporter une information indépendante et à forte valeur ajoutée à ses lecteurs.

Expertise

  • Régulation européenne sur les cryptos
  • NFTs utilitaires
  • Tokenisation (Real World Asset - RWA)

Accomplissements

  • Correcteur du prix de journalisme européen Lorenzo Natali (édition 2020 & 2021)
  • Membre du club Wallcrypt

Education

  • Double licence en sciences politiques et sociologie à l'université Concordia (Montréal, Canada).
  • Master 1 en information et communication à l'université Saint-Joseph (Beyrouth, Liban).
  • Master 2 en journalisme à l'École des hautes études en sciences de l'information et de la communication - CELSA (Paris, France).
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