Si en moyenne les français qui investissent dans la crypto consacrent 11 % de leur épargne à cette classe d’actifs, comment les conservent-ils ? Sur les bourses ou plutôt via des wallets sur lesquels ils exercent un contrôle ? Nous verrons que certains évènements marquants des derniers mois ont contribué à modifier les comportements.
Les français veulent (de plus en plus) garder la maitrise de leurs cryptos
Pour la deuxième année consécutive, l’ADAN qui œuvre pour le développement des actifs numériques en France et KPMG ont publié un dossier sur le rapport des français aux actifs numériques. Et parmi les nombreux sujets connexes évoqués, celui du stockage des cryptomonnaies.
Dans les faits et si l’on compare les deux enquêtes menées par l’ADAN et KPMG, 62 % des investisseurs français conservent leurs cryptomonnaies sur les bourses d’échanges comme Binance, Coinbase, Kraken ou Crypto.com en 2022. Ils étaient 32 % à le faire via un dispositif comme un wallet Trezor, Ledger ou Metamask. En 2023, la conservation tend à se diriger vers des wallets directement contrôlés par l’utilisateur. Ainsi, ils sont désormais 53 % à conserver leurs actifs par le biais d’un tiers, contre 36 % à le faire uniquement via un wallet crypto personnel. Entre 2022 et 2023, la part des détenteurs à allier les deux solutions a plus que doublée. En passant de 5 à 11 % des holders. Comme l’illustre le diagramme ci-dessous, directement tiré de l’enquête.
Une réaction évidente à l’actualité crypto !
Entre 2022 et 2023, les français ont donc largement fait évoluer leur comportement de stockage. Une composante que beaucoup considèrent comme étant la résultante de l’effondrement de la plateforme FTX. Un effondrement qui a d’ailleurs laissé sur le carreau des milliers d’investisseurs. Quelques semaines après la faillite des entreprises comme Ledger ou Trezor ont enregistré des volumes de commandes record. Créant par la même occasion de la pénurie sur certains dispositifs de la start-up française comme le Ledger Nano S. Un scénario qui s’est également répété lors des faillites bancaires aux États-Unis.
Si le marché crypto paraissait presque inébranlable, il a donc vacillé à plusieurs reprises ces derniers mois. Notamment avec l’effondrement de l’écosystème Terra qui a entrainé dans sa chute, plusieurs entreprises crypto. Lors de la faillite de plusieurs banques américaines en début d’année, l’USDC a même laissé craindre un second épisode Terra avec une brève perte de son ancrage au dollar. Mais c’est évidemment l’affaire FTX qui a le plus secoué le petit monde des crypto-investisseurs. Pour rappel, avant son effondrement, l’écosystème FTX était l’une des principales bourses centralisées derrière le géant Binance.
Pour les holders d’actifs numériques, le célèbre adage “not your keys, not your coins” tend à se normaliser. Après tout, c’est selon ce principe que Bitcoin a réussi à forger sa réputation : le contrôle de ses propres fonds sans tiers détenteur.
Comparatif avec d’autres pays européens
L’enquête menée de concert par l’ADAN et le cabinet de conseil KPMG permet aussi de comparer ces chiffres avec plusieurs autres pays en Europe. De manière générale, le comportement que l’on observe dans l’hexagone est à peu près analogue à ce qui se pratique dans les quatre autres pays étudiés, à savoir l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l’Italie.
En Allemagne, le constat est identique avec 53 % des répondants qui conservent leurs actifs par le biais d’un tiers. En Italie, ils sont 50 % dans ce cas. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, si la proportion tend aussi vers plus d’autoconservation, on observe cependant quelques disparités. En effet, dans ces deux pays, les consommateurs semblent moins alarmés par l’actualité crypto. Ainsi, ils sont 70 % à continuer à stocker leurs actifs numériques par le biais de solutions tiers au Royaume-Uni. Une proportion assez proche de ce que l’on retrouve aux Pays-Bas (67 %). Dans ces deux pays, près de 4 personnes sur 10 affichent leur volonté d’utiliser des solutions d’auto-conservation à l’avenir.
Source : Enquête KPMG / ADAN
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Charles Ledoux
