Après le succès du Merge, l’un des cofondateur d’Ethereum, Anthony Di Iorio, expose ses craintes concernant la centralisation du réseau. Alors qu’en est-il réellement et quels sont les dangers de cette centralisation ?
La centralisation du réseau interroge
Ethereum vient de réussir l’une des étapes les plus importantes de son histoire. Avec The Merge, le réseau vient de basculer du proof of work vers le proof of stake, le tout sans accrocs. Cette transition a des effets positifs sur l’empreinte énergétique du réseau et sur sa scalabilité future.
Toutefois de nombreuses voix s’élèvent quant au risque d’une trop grande centralisation pour Ethereum. Parmi elles, on retrouve celle d’un des co-fondateurs d’Ethereum, Anthony Di Iorio. L’entrepreneur canadien, comme de nombreux observateurs, s’interrogent sur la domination de quelques acteurs qui détiennent une part significative du réseau Ethereum entre leurs mains.
Il met notamment en lumière le pourcentage trop important de nœuds validateurs dans les mains d’acteurs comme Coinbase. Il déclare à ce sujet :
Je suis préoccupé par les risques de centralisation liés au proof of stake. Je pense qu’à l’heure actuelle, il a été démontré qu’il n’y a que deux adresses qui représentent près de 50% de toutes les validations. Je suis inquiet lorsque je regarde des acteurs comme les exchanges qui ont une grande partie de la force et de la validation entre leurs mains. Ce n’est pas un système parfait, et qui sait, il pourrait y avoir des choses qui arrivent et qui n’ont pas été pensées qui pourraient conduire à des risques plus importants.
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Une concentration trop importante ?
Pour rappel, près de 64 % des Ether stakés sont déposés chez 5 acteurs seulement. En effet, Lido Finance, Coinbase ou encore Kraken représentent à eux seuls 54,5% des ETH stakés. Cette concentration amène à se poser la question du risque de censure. En effet, ces acteurs pour la plupart sur le sol américain, pourraient subir les volontés du régulateur.
C’est d’ailleurs ce que tente de faire la SEC. Récemment le gendarme de la régulation américaine a affirmé que les transactions Ethereum avaient lieu aux États Unis. Pour l’autorité de régulation, au vu de la concentration des nœuds de validation aux États Unis, il est logique d’affirmer que le réseau Ethereum se situe dans le pays. Ce raccourci pourrait de fait faire basculer Ethereum sous sa juridiction. Toutefois, nous sommes encore loin d’un tel cas de figure.
Un retour à la décentralisation obligatoire ?
Face à cet état de fait peu engageant, Di iorio rappelle la volonté originelle de décentralisation au coeur d’Ethereum . Pour lui, la mission première d’Ethereum était de faire participer un maximum de personnes à la gouvernance de l’actif. Il met donc en garde contre cette trop grande centralisation qui ne doit pas durer dans le temps selon lui. Il déclare :
Ce que vous voulez avec les réseaux décentralisés, ce sont des nœuds robustes ; vous en voulez beaucoup. Quelqu’un qui exploite une technologie que les gens font n’importe où dans le monde, participe et aide à renforcer l’écosystème et doit être récompensé pour cela. Mais cela n’aide pas quand vous n’en avez que quelques-uns, et que cela devient de plus en plus centralisé.
Ces craintes semblent légitimes et contraires à la volonté originelle du projet. La décentralisation est l’un des points d’achoppement fréquent de nombreuses blockchains. XRP, Solana et maintenant Ethereum subissent des critiques régulières à ce sujet.
La décentralisation est l’une des garanties contre le risque de censure d’une blockchain. De plus, une meilleure décentralisation vise aussi à renforcer la sécurité du réseau en lui-même. En effet, lorsque le réseau est aux mains de quelques acteurs, il devient plus facilement attaquable. L’avenir nous dira si Ethereum parvient à améliorer cette situation et retrouve une décentralisation digne de ses volontés originelles.
Pour en savoir plus sur les suites du Merge et les risques selon la banque JP Morgan, retrouvez notre article ici.
Antoine Marin
