Il y a quelques semaines, Coinbase publiait un rapport équivoque sur l’investissement dans la technologie blockchain par les entreprises. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les initiatives se multiplient. Un phénomène qui englobe énormément de questions. Comme celle de l’intérêt pour les entreprises à explorer ce genre de pistes. Y aurait-il désormais un risque pour une entreprise à délaisser les technologies blockchain ? C’est à cette question que nous allons tâcher d’apporter des points d’éclaircissements.
Plus de 50 % des grosses entreprises américaines impliquées dans une initiative blockchain
Commençons cette enquête par une analyse factuelle : plus de la moitié des entreprises du classement Fortune 100 (les 100 plus grosses entreprises américaines en fonction du chiffre d’affaires) développent des initiatives blockchain. Pour être tout à fait précis, elles sont au nombre de 52 à avoir déjà lancé des initiatives crypto, blockchain ou encore web3 depuis le début de l’année 2020.
Dans le détail, les entreprises qui composent l’indicateur Fortune 100 ont effectué 109 investissements depuis 2017 via 80 start-up différentes. Pour la coquette somme globale de 8 milliards de dollars. A noter qu’une grande partie des dirigeants interrogés mettent aussi en avant leur volonté de stimuler l’écosystème crypto américain. En effet, pour 73 % des dirigeants de Fortune 500, il est important de travailler avec un partenaire crypto basé aux États-Unis.
Une croyance dans le système financier qui se délite ?
Cette enquête menée par Coinbase permet aussi d’illustrer les raisons à l’exploration des technologies blockchain. Et parmi ces raisons principales, citons le besoin de rafraichir le système financier mondial. Pour ce faire, la technologie blockchain tient la corde. Sur ce point, l’enquête de Coinbase permet aussi de mettre en évidence le recours à la blockchain comme service financier, un argument qui revient parmi les plus cités. Pour 77 % des dirigeants interrogés, la blockchain est un outil pertinent pour améliorer l’efficacité du système financier.
Une vision que les banques portent aussi de plus en plus. Autrefois réfractaires à la blockchain, les acteurs bancaires ont désormais bien compris qu’il faudrait certainement évoluer avec cette technologie. De plus, la blockchain peut aussi être utilisée dans le cadre du développement d’autres activités. De nombreuses entreprises cherchent par exemple aujourd’hui à conjuguer blockchain et recherches sur l’intelligence artificielle. A noter que les entreprises qui investissent le champ des blockchains prennent aujourd’hui de plus en plus en considération le facteur environnemental. Par conviction parfois, par souci d’éviter les polémiques plus souvent.
Ne pas manquer le train en marche !
Si certaines initiatives sont motivées par une stratégie bien établie en amont et répondant à certains objectifs, toutes les entreprises ne fonctionnent pas de la même manière. Et certaines ont même tendance à paniquer à l’idée de rater quelque chose. Personne ne veut devenir le Kodak de 2023. Pour rappel, Kodak avait plongé en pensant que le numérique dans la photographie n’était qu’une mode et que l’argentique parviendrait à résister.
Si l’investisseur particulier peut être sujet au FOMO (Fear Of Missing Out), les entreprises le peuvent aussi. Et beaucoup investissent dans la blockchain non pas par conviction, mais plutôt pour ne se fermer aucune piste. Pour justifier ce point, citons l’élément le plus évoqué pour motiver un investissement dans la blockchain : la technologie. Un argument qui parait bien creux si celle-ci n’est pas mise au service d’un objectif plus concret. Cette forme de FOMO, nous l’avons aussi beaucoup observé dans l’univers du métavers lorsque plusieurs dizaines d’entreprises ont acheté des terrains sur The Sandbox ou Decentraland plus par “hype” que par réelle volonté d’utiliser ces achats à des fins commerciales.
Parmi les sondés de l’enquête qui sont des cadres d’entreprises du Fortune 500, près des deux tiers affirment que se placer sur le segment des actifs numériques est aujourd’hui vecteur d’avantage concurrentiel. En 2021, l’étude Blockchain & crypto mettait déjà en avant l’aller sans retour que représentait l’investissement dans la blockchain puisque 99 % des entreprises ayant déjà investi souhaitaient maintenir ou augmenter leur budget consacré à ce poste.
D’une certaine manière, on pourrait considérer que le risque a donc changé de camp. Comme le révélait un rapport de BlockData publié en 2021, seules 2 grandes entreprises américaines avaient exploré les possibilités de la blockchain en 2014 : PayPal et Walt Disney. Aujourd’hui, elles sont bien plus nombreuses et le sens de l’histoire semble aller vers l’exploration. Ne pas investir sur le champ des possibles et se détourner des technologies de la blockchain nous parait aujourd’hui plus risqué que de tenter l’aventure.
Source : Coinbase
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Charles Ledoux
