Malgré une année 2022 qui ne s’est pas montrée très “crypto-friendly”, on constate une adoption croissante des actifs numériques en France. Cette évolution confirme l’intérêt des français pour l’industrie, avec près d’un français sur dix qui possède déjà des cryptomonnaies et plus d’un quart qui pourrait en faire l’acquisition dans les années à venir.
La France souhaite se positionner au centre du développement des technologies du Web3 en soutenant les nombreuses et multiples applications qui font leur apparitions dans toutes les industries.
L’adoption par les citoyens français
L’année 2022 a été assez particulière pour le secteur des crypto-actifs, elle a été marquée par de nombreux évènement et c’est cette dynamique qui ont permis à l’industrie d’être l’un des secteurs financiers les plus commentés de l’année. Dans ce contexte, la connaissance des crypto-actifs a continuée de progresser en France.
Depuis 2022, nous constatons par ailleurs une progression de 18% du nombre de détenteurs de crypto-actifs, aujourd’hui près de 4,8 millions de français majeurs déclarent posséder des crypto-actifs. Globalement l’intérêt coïncide avec les rebonds de valorisations du marché des crypto-actifs, même si 50% des détenteurs actuels ont fait leur première acquisition avant 2020. Face à cela l’AMF note un intérêt moindre des français pour les placements en bourse, ces derniers se déclarent moins intéressés par ces investissements. Face à cela, près de 48% des français déclarent ne pas souhaiter en acheter ou ne pas être intéressés et 15% de connaissent absolument pas le sujet. Cela s’explique par une amélioration de la connaissance due à une plus grande médiatisation du fait des faillites du secteurs mises en lumières.
Mais alors, quel profil ont ces investisseurs ? Ce sont majoritairement des hommes, qui ont moins de 35 ans, ayant un revenu compris entre 36 000€ et 60 000€, qui investissent aussi dans des actions et qui habitent dans la région parisienne ou dans une grande ville. Voici le profil type de l’investisseur français qui va consacrer moins de 10% de son portefeuille d’investissement à cette classe d’actifs, ce qui correspond à moins de 5 000€. Que vont-ils acheter ? Principalement du Bitcoin évidemment, mais également de l’Ethereum, du Binance coin et du Solana pour alimenter une certaine diversification des actifs.
Cette augmentation n’est évidemment pas désintéressée, sans surprise mais avec un peu de déception, la motivation principale des français reste l’enjeu financier. Depuis l’année dernière il y a cependant eu un cheminement dans la réflexion des investisseurs français qui ne campent pas sur leurs positions et s’ouvrent à la réflexion.
À contrario, les raison de non-investissement restent les mêmes avec les arguments classiques de la volatilité ou du manque d’épargne mobilisable, se traduisant parfois en manque de temps ou de motivations…
Mais encore, que pensent donc les français de la politique français en matière de crypto-actifs ? Sans surprise encore une fois, 45% répondent par l’une des affirmations suivante :
“La France est peu incitative pour développer l’industrie des cryptomonnaies”, ”La France est spectatrice et absente sur les sujets des cryptomonnaies”, et “La France impose trop de contraintes réglementaires à l’industrie des cryptomonnaies”.
Mais alors, à qui vont-ils accorder leur confiance ? Les français vont privilégier des canaux et des intermédiaires proposant également d’autres services financiers, permettant ainsi une certaine liberté de mouvement.
La liste des plateformes d’acquisition préférée des français illustre parfaitement la guerre qui se tient actuellement entre les acteurs crypto-actifs et des acteurs traditionnels dans cette conquête de nouveaux publics.
Un petit mot pour le fameux PSAN qui nous a bien occupé cette année. La connaissance de cet enregistrement demeure encore faible, seulement 10% de la population en ont connaissance mais cela n’empêche pas ces derniers de passer majoritairement par des entreprises disposant de l’enregistrement.
Enfin et pour finir sur une note plutôt positive, depuis 2022, les comportements en matière de conservation ont largement évolués. Les utilisateurs vont se tourner vers des solutions d’auto-conservation, même si en réalité beaucoup de personnes cumulent les deux conservations : via un tiers et en auto-conservation.
L’adoption par les industriels français
Commençons par le commencement avec le secteur bancaire et financier. Petit à petit, le rapprochement entre finance traditionnelle et industrie des actifs numériques s’intensifie. Les établissement financiers y voient une opportunité de se positionner sur un marché en cours de structuration et disposent de leviers intéressants pour capitaliser leurs services : confiance, accessibilité et crédibilité réglementaire. Nous pouvons d’ailleurs trouver des cas d’usage aussi divers que variés : ETF, stablecoins, tokenisation des titres financiers…
Pour ce qui est du secteur énergétique et environnemental, la nécessité de trouver une solution à la crise énergétique fait peser des responsabilités évidentes sur la souveraineté de la France en matière d’énergie. face à cette problématiques de nombreuses solutions font leur apparition, toutes plus innovantes les unes que les autres : équilibrage du réseau ENR à travers l’usage d’infrastructures technologiques HPC, récupération “d’énergie fatale” pour alimenter les infrastructures HPC, réutilisation des actifs technologiques des acteurs français de l’énergie… Cela va donc permettre l’utilisation d’une énergie circulaire afin de réduire l’impact environnemental tout en garantissant la souveraineté de la France.
Le secteur de la culture et du divertissement à été l’un des premiers à être touché pour l’émergence des NFTs. Malgré une affinité native entre art et rareté numérique, on observe un ralentissement du secteur sur l’année 2022. Cela n’empêche pas le développement et l’apparition de nouveaux objets culturels, de nouvelles stratégies de collection, le fractionnement d’oeuvres culturelles… Le monde de l’art est fervent d’innovation et n’est jamais à court d’imagination, laissons naitre ces nouvelles collaborations !
Le contexte sanitaire a accéléré la numérisation de l’industrie du luxe qui se trouvait déjà dans une redéfinition des modes de consommation. Aujourd’hui le secteur s’est ajusté en transitant vers le Web3 pour répondre aux enjeux de ce siècle. Cela va ainsi permettre d’améliorer l’expérience utilisateur tout en permettant de produire des campagnes marketing beaucoup plus efficaces.
Nous ne rentrerons pas dans les détails mais cela à également permit une optimisation des infrastructures dans le secteur du paiement, un changement de paradigme dans l’accès au marché de l’immobilier, de nouveaux besoins en assurance liés aux usages des actifs numériques… Ces nouvelles innovations n’ont de cesse de nous surprendre et d’élargir le champs des possibles, seule notre imagination en est la limite…
Source : kpmg.com
Sur le même sujet :
- Adoption crypto : La France à la traine par rapport à d’autres pays européens
- Les traders crypto font face à 1,04 milliard de dollars de liquidations dans un contexte de volatilité intense du marché