
Comme tous les autres secteurs d’activité, l’industrie des crypto-monnaies tente, de plus en plus, d’intégrer une certaine justice sociale au sein de ses entreprises.
Les équilibres en place sont loin d’être idéaux, notamment sur cette question hommes/femmes, mais il semble que la démocratisation et l’adoption croissante à laquelle fait face le secteur tendent à orienter les choses dans le bon sens. Tour d’horizon de l’état actuel du marché, et analyse du contexte social des crypto-monnaies.
Les femmes et la crypto-monnaie
Au fil de l’adoption progressive des cryptos, et de la tokenisation croissante des économies, un constat ne fait plus de doutes : les femmes s’intéressent à la crypto-monnaie, s’y impliquent, et entendent exercer une certaine influence sur le secteur.
À l’origine, les crypto-monnaies et la blokchain dégageaient une image de secteur réservé aux “geeks”, ou aux métiers de la tech, selon les observateurs populaires mal renseignés.
C’était, bien entendu, avant l’avènement du Bitcoin. Aujourd’hui, plus accessible au grand public, le secteur n’a pour autant pas cessé sa mutation. Les équipes de développement de projet cryptos, il y a encore quelques années entièrement composées d’hommes, intègrent de plus en plus de femmes, ayant rejoint le secteur à l’origine sur des thématiques plus généralement légales et marketing.
Ce constat de compétences mute lui aussi, et il n’est pas rare de voir des développeuses et ingénieures sur des postes beaucoup plus orientés technologie et développement de projets.
Ainsi,2022 a été l’année de ces crypto-women, et de nombreuses initiatives ont été portées par des femmes dont l’influence n’est plus à prouver sur le secteur. Un constat à pondérer cependant, puisque nous ne sommes pas encore arrivés à un équilibre complet. En France, l’ADAN (l’Association pour le Développement des Actifs Numériques) compte 196 entreprises adhérentes. Seules 27 d’entre elles sont dirigées par des femmes.
On est encore loin de certains secteurs aux parités quasi dogmatiques, mais il serait ingrat de nier l’évolution positive de ces dernières années au sein de l’industrie et l’inclusion croissante des femmes au cœur des équipes de développement blockchain.
L’investissement en crypto-monnaies est proposé par eToro (Europe) Ltd en tant que PSAN, enregistré auprès de l’AMF. Les crypto-monnaies sont très volatiles. Pas de protection des consommateurs.
Qui sont ces femmes qui ont contribué au secteur crypto ?
Les personnalités évoquées ci-dessous ne constituent pas une liste exhaustive, bien évidemment. À en croire Nodira Sadikova, conseillère en fusions et acquisitions dans le domaine du Web3, de nombreuses femmes de moins de trente ans se sont démarquées cette année, comme Nastya Moroz (créatrice de cours de trading et investissement réservés au femmes), Daria Lomova (conseillère en art digital), ou encore Stella Friaisse (créatrice de podcasts crypto et organisatrice d’événements). Pour Sadikova, ces femmes ont ouvert la voix pour toutes celles qui n’avaient pas le courage de faire leur entrée dans l’industrie.
En dehors de ces quelques exemples, nous avons identifié les femmes qui, selon nous, ont joué un rôle crucial sur le secteur cette année…
Elizabeth Stark
Ne vous fiez pas à son nom, qui rappelle les personnages d’un célèbre ouvrage de fantasy se déroulant à une époque révolue. Elizabeth Stark appartient bel et bien au futur. Fondatrice de la société Lightning Labs, qui développe le réseau Lightning Network, une infrastructure de deuxième couche destinée à faciliter et rendre moins coûteux les échanges de Bitcoins.
Stark semble bien disposée à peser de toute son influence sur l’industrie crypto. Celle-ci milite pour une adoption du protocole Lightning par les exchanges, ce qui viendra sans aucun doute.
Robinhood just announced they are integrating the Lightning Network.
Eventually everyone will.
— Pomp ? (@APompliano) April 7, 2022
Ainsi, l’activisme de la femme d’affaires ne s’arrête pas là. Celle-ci s’implique également dans de nombreux médias et organisations non lucratives, défendant notamment les problématiques éthiques autour des crypto-monnaies.
Kathleen Breitman
Dans le même esprit, Kathleen Breitman est la fondatrice et CEO de Dynamic Ledger Solution, l’entreprise derrière le protocole Tezos, également destiné à fluidifier et fiabiliser le trafic de la blockchain Bitcoin.
Airbnb often offers more spacious accomodations than hotels.
Uber offers cars that you can conveniently call in areas that taxis do not serve.
Ethereum… Okay, maybe they have a point. https://t.co/aA8ZHYibEC
— Kaꜩleen ? (@breitwoman) July 11, 2022
Le token natif de ce protocole, XTZ, se classe parmi les plus grandes capitalisations du marché. Et bien que 2022 fut une année tumultueuse pour le secteur, Breitman et ses équipes sont parvenus à prendre des décisions difficiles, qui positionneront Dynamic Ledger Solution sur de bons rails pour les années à venir, ce qui devrait continuer d’accroître l’influence de sa présidente…
Melter Demiror
Meltem Demiror est la directrice stratégique de ChoinShare, un fond d’investissement totalisant plus de 4 milliards d’actifs sous gestion. Ce fonds est spécialisé dans les actifs numériques, et base sa politique sur la suppression des barrières à l’entrée pour les investisseurs qui souhaiteraient effectuer des placements dans ce type d’actifs.
who's gonna tell him?
— Meltem Demirors (@Melt_Dem) December 6, 2022
Meltem Demiror officie depuis New-York, où elle gère les opérations du fonds, tout en occupant également le siège de directrice du conseil d’administration.
Neha Narula
On dit souvent que les femmes, à l’inverse des hommes, sont capables de faire plusieurs choses à la fois. Cela semble se confirmer avec Neha Narula, étudiante doctorante au MIT, une des universités les plus prestigieuses du monde.
En parallèle de ses prenantes études, la jeune femme est parvenue à développer des solutions logicielles dédiées à la blockchain, ce qui a entrainé son succès sur les réseaux sociaux, sur lesquels elle est d’ailleurs devenue une sorte de crypto-reference pour ses nombreux followers.
Perianne Boring
Dans le sillage de ces personnalités qui veulent offrir aux cryptoactifs les mêmes infrastructures de développement que les monnaies fiduciaires, Perianne Boring a fondé la Chambre de Commerce Digitale.
Cette entreprise a pour objectif de promouvoir l’adoption généralisée des technologies blockchains, à travers la tokenisation des différents secteurs économiques.
Amber Baldet
Il s’agit de la fondatrice de Clovyr, une entreprise dédiée à améliorer, à travers le développement d’outils numériques, l’utilisation et la fluidité des fameuses applications décentralisées, que nous utilisons de plus en plus.
Des femmes d’affaires, de plus en plus unies au sein du secteur le plus décentralisé
Fait marquant, toutes ces femmes ont pleinement conscience du rôle social qu’elles sont en capacité de jouer pour les nouvelles arrivantes. Comme dans d’autres secteurs d’activité, il semble que ces entrepreneuses tiennent à s’organiser selon des réseaux d’influences, et des associations ou mouvements qu’elles n’hésitent à fonder d’elles-mêmes, malgré des emplois du temps surchargés.
L’époque où la crypto se résumait à quelques bandes de développeurs mystérieuses, anonymes, et très masculines, semble révolue. L’écosystème des crypto-monnaies se dirige chaque jour vers plus d’innovation, et si les hommes y jouent bien entendu un rôle important, le secteur semble de moins en moins discriminatoire.
Il paraît par ailleurs qu’il ne l’a jamais vraiment été, en tout cas pas par volonté des dirigeants originels. On pourrait plutôt affirmer que certaines femmes ont décidé de prendre la place qu’elles méritent au sein du secteur, et sont prêtes à se mobiliser afin que d’autres femmes viennent conquérir le marché crypto, et y contribuent de tout leur talent.
Dans un autre sujet, voici un article pour en apprendre davantage sur l’imposition des cryptos.