Le feuilleton FTX – Genesis continue. Déterminés à récupérer près de 4 milliards de dollars de créances, les liquidateurs de l’exchange déchu reviennent à la charge en réclamant de nouveau près de 4 milliards de dollars. Et se disent étonnés de ne pas être considéré comme un créancier par Genesis.
Genesis continue de faire la sourde oreille
Le mois dernier, les liquidateurs de l’exchange déchu FTX déposaient un document dans lequel ils demandaient le remboursement de 3,9 milliards de dollars à Genesis. Selon le document déposé par les liquidateurs, Genesis aurait bénéficié d’un traitement de faveur en se faisant rembourser peu de temps avant la faillite de FTX. Or, l’article 547 de la loi sur les faillites stipule que les créances remboursées dans un délai de 90 jours précédent un dépôt de bilan sont considérées comme nulles et non avenues. En d’autres termes, FTX souhaiterait légalement faire annuler le remboursement.
Bien évidemment, Genesis ne l’entend pas de la même oreille. La plateforme crypto, elle aussi tombée en faillite en janvier dernier n’a pas jugé utile d’inviter le moindre représentant de FTX a la séance de médiation organisée par le tribunal en mai. Déclarant au passage les créances non résolues de FTX comme étant nulle. Selon les avocats de FTX, la requête de l’exchange anciennement dirigé par SBF est tout à fait fondée. La plateforme est même pratiquement classé parmi les “complices“ du modèle commercial frauduleux de SBF :
Genesis était l’un des principaux fonds d’alimentation de FTX et a joué un rôle déterminant dans son modèle commercial frauduleux.
Dans le détail, les 3,9 milliards peuvent se ranger parmi deux postes bien distincts :
- 2,1 milliards de dollars de remboursements de prêts/engagements de garantie
- 1,8 milliard de dollars de retraits de la bourse FTX
FTX – Genesis : deux faillites liées
Si les avocats de FTX arguent du rôle qu’a pu jouer Genesis dans son entreprise frauduleuse, force est de constater que l’imbrication des deux entreprises a été la principale raison de la faillite de Genesis. En effet, Genesis qui faisait du lending crypto a cessé de valider les retraits à partir de novembre dernier. Une situation qui était alors intimement liée avec la faillite de FTX. Seulement quelques semaines après la mise en place de cette mesure, Genesis, filiale du géant DCG a également fait faillite.
Depuis, Genesis comme FTX continuent de chercher des accords avec leurs créanciers. Si Genesis met en place une forme de médiation, FTX continue à considérer que la non-inclusion de ses propres créanciers constitue une hérésie :
La médiation est un gaspillage des ressources de la succession sans l’inclusion des débiteurs de FTX et ne devrait pas se poursuivre sans la participation des débiteurs de FTX.
Source : Blockworks
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