
Gemini se voit contraint de se séparer de 10 % de ses équipes. C’est la troisième fois que l’entreprise licencie des employés cette année. Mais pourquoi cette nouvelle coupe dans les effectifs de l’exchange ?
De mauvaises conditions de marché mais pas seulement
C’est le média The Information lundi qui vient de révéler cette information. Le site a reçu un message interne de Winklevoss, le CEO de Gemini, lui indiquant qu’il n’avait plus d’autre choix que de réduire les effectifs. Ce dernier précise dans cette lettre :
Nous espérions éviter de nouveaux licenciements après cet été, mais la persistance de conditions macroéconomiques négatives et la fraude sans précédent perpétrée par de mauvais acteurs dans notre secteur ne nous ont laissé d’autre choix que de revoir nos perspectives et de réduire encore nos effectifs.
Outre les conditions de marché compliquées et le bear market, le CEO blâme donc certains acteurs de l’industrie pour leur conduite.
Selon Pitchbook, Gemini comptait 1000 employés en novembre 2022. On estime donc ce qui qu’environ 100 personnes ont été licenciées. La dernière coupe a eu lieu en juillet, avec 7 % d’employés qui ont perdu leur emploi, après que 10 % aient été licenciés un mois plus tôt. Ce sont donc des coupes sévères dans les équipes de l’exchange.
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Gemini empêtré dans une bataille judiciaire
Winklevoss s’est montré particulièrement agressif dans sa mise en cause de Barry Silbert, le PDG de Digital Currency Group, dont la branche commerciale, Genesis, a fait faillite la semaine dernière. Selon lui, Silbert et les deux sociétés ont fait de fausses déclarations sur l’état de leurs finances à Gemini, dont les fonds des utilisateurs du programme Earn sont maintenant bloqués dans Genesis.
Earn Update: An Open Letter to the Board of @DCGco pic.twitter.com/eakuFjDZR2
— Cameron Winklevoss (@cameron) January 10, 2023
Pour rappel, l’ancien patron de FTX, Sam Bankman-Fried, a été accusé et inculpé de la même manière après l’effondrement de l’exchange en juillet. La Securities and Exchange Commission (SEC) l’a accusé d’avoir escroqué ses clients en transférant les fonds des utilisateurs vers Alameda Research. Ce dernier a plaidé non coupable concernant ces accusations.
Pourtant, Gemini et Genesis sont maintenant tous deux embourbés dans leurs propres problèmes avec la SEC, qui allègue que chacun a offert des titres non enregistrés au grand public par le biais de Gemini Earn. Nexo, une plateforme de prêt de crypto-monnaies rivale, a renoncé à proposer des services similaires à ses clients américains après de nombreuses contestations des régulateurs sur le même modèle.
Ces déboires sont un boulet attaché au pied de Gemini et font planer un climat loin d’être serein sur l’entreprise des frères Winklevoss. Toutefois, Gemini est loin d’être la seule entreprise en difficulté.
De nombreux licenciements dans l’industrie
Le bear market ne laisse aucune entreprise indemne. En effet, ces derniers mois les licenciements se sont multipliés notamment chez les exchanges crypto. Coinbase a licencié 950 employés au début du mois, après avoir licencié 18 % de ses effectifs en juin. CryptoCom a également supprimé 20 % de ses effectifs il y a deux semaines. Kraken avait aussi eu recours à des licenciements il y a quelques semaines. Seul Binance semble pour le moment assez solide pour éviter de telles coupes.
La plupart de ces acteurs citent les facteurs macroéconomiques comme principal responsable de la situation. La hausse des taux d’intérêt a contribué à faire chuter les prix des actifs crypto en 2022, ce qui a nui aux exchanges, aux mineurs et aux différents acteurs de l’écosystème.
Aussi le rebond que nous connaissons depuis ce début d’année suscite l’optimisme chez de nombreux acteurs. Toutefois, jusqu’à preuve du contraire, le marché crypto reste en bear market et les prochains mois s’annoncent compliqués…
Source : Crypto Potato
Pour en savoir plus sur les déboires de Genesis et les avancées du dossier, retrouvez notre article ici.