Le gouvernement du Kenya a pris la décision de suspendre la cryptomonnaie Worldcoin dans le pays en raison de préoccupations concernant la collecte et l’utilisation des données d’iris.
La controverse autour de la gestion des données personnelles
Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’interruption immédiate des activités de Worldcoin en attendant que les organismes publics compétents évaluent les risques pour le public. Worldcoin, lancé en juin en Allemagne par le fondateur d’OpenAI, Sam Altman, utilise un système de vérification basé sur la reconnaissance de l’iris. Cette crypto-monnaie a également fait l’objet d’enquêtes de la part des régulateurs européens, notamment en France et en Allemagne.
Worldcoin vise à devenir un passeport numérique reposant sur la blockchain, permettant aux utilisateurs de justifier leur identité en ligne sans impliquer leurs données personnelles. Pour obtenir ce passeport, les utilisateurs doivent se soumettre à un scan de leur iris au moyen d’un appareil biométrique appelé “orb” développé par Worldcoin. Au Kenya, Worldcoin connaît un certain engouement dans un contexte d’inflation élevée.
De nombreux individus se sont rendus dans des centres commerciaux et des centres de conférences à Nairobi pour se faire scanner l’iris avant de recevoir une somme de 7 000 shillings (soit 45 euros) en monnaie virtuelle. Les enquêtes en cours comptent analyser l’authenticité et la légalité des activités de Worldcoin, ainsi que la sécurité et l’utilisation des données amassées. Les autorités kényanes ont pris cette initiative de suspension afin d’assurer la protection des données des utilisateurs.
Dans le communiqué du ministre Kithure Kindiki, on peut lire :
Préoccupé par les activités (de Worldcoin) qui est impliqué dans l’enregistrement des citoyens par la collecte de données sur le globe oculaire/iris”, le gouvernement a indiqué avoir lancé des enquêtes. Les agences de sécurité, de services financiers et de protection des données concernées ont ouvert des enquêtes et des enquêtes pour établir l’authenticité et la légalité des activités susmentionnées.
Les ambitions de Worldcoin
Worldcoin, qui a consacré trois ans à développer son projet, a attiré l’attention de deux millions de personnes qui se sont inscrites pour l’acquisition d’un passeport numérique appelé “World ID“. En avril dernier, certaines personnes ont manifesté leur mécontentement à l’égard de l’entreprise, estimant être tombées dans le piège des fausses promesses après avoir donné l’approbation pour le scan de leur iris. Pour le moment, Worldcoin n’a pas encore réagi à la suspension imposée par le gouvernement kényan.
Selon CoinMarketCap, le prix du token de Worldcoin, qui était à l’origine de 1,70 $, a connu une hausse jusqu’à plus de 3 $ avant de retomber à 2,39 $ au moment de la rédaction. Worldcoin prévoit de déployer jusqu’à 1 500 orbs dans le monde pour donner la possibilité à des millions d’utilisateurs supplémentaires de participer au projet.
La suspension de Worldcoin au Kenya illustre les préoccupations croissantes concernant la collecte et l’utilisation des données biométriques par les entreprises de technologie financière. Les régulateurs du monde entier cherchent à mieux encadrer ce secteur en raison des risques pour la vie privée et la sécurité des utilisateurs. Il est donc essentiel pour les entreprises de faire preuve de transparence lors de ce processus.
Source : Facebook
Sur le même sujet :
- Selon CoinFund, Worldcoin pourrait permettre une distribution plus large de la crypto que Bitcoin
- Worldcoin : le projet du PDG d’OpenAI lance son mainnet et son jeton
- La CNIL examine la légalité «discutable» de Worldcoin selon Reuters