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Quelles sont les difficultés d’offrir des paiements en crypto ? Avec l’experte et fondatrice de Payinnov

Romaric Saint Aubert Journaliste Author expertise

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Nadia Domec est une experte dans les paiements et notamment par carte bancaire. Après avoir fondé sa propre solution dans les paiements traditionnels, elle découvre les cryptomonnaies et décide de créer Payinnov. 

Avec plusieurs associés, elle tente désormais depuis plus de deux ans de développer sa solution de paiements en cryptomonnaies, destinées aux commerçants.

Cependant, elle se confronte à un système bancaire et des régulateurs qui brident l’avancée de cette technologie, qui finira par être adoptée quoi qu’il arrive par le grand public.

Découvrez son expérience dans ce parcours de démocratisation de l’utilisation des crypto-monnaies dans notre vie quotidienne :

Quelles barrières existent pour pouvoir offrir des paiements en cryptomonnaies ?

“Il y a des barrières à l’entrée. Nous avons été contactés par un prospect qui nous a demandé de lui mettre une solution crypto pour pouvoir proposer à ses clients d’acheter des NFT. Il avait une galerie d’art sur laquelle il voulait accepter les cryptos. Avec Payinnov, nous  avons directement intégré la solution. Et il a également demandé si c’était possible de payer en euro. On lui a donc répondu que c’était possible, mais qu’il devait demander un contrat VADS auprès de sa banque. Et là, en demandant à la banque le contrat VADS, sa banque lui a répondu que ce n’était pas possible, car il était dans le web 3, activité interdite par l’ACPR. Donc impossible d’avoir un contrat VADS pour le web 3.

Une autre fois, nous avons eu une association qui n’était pas n’importe laquelle, puisque c’était le secours populaire. Et pareil, la plateforme d’échange ne leur permettait pas le retour à l’Euro, car c’est un fonds de dotation. Et enfin, lors d’une campagne de prospection, nous avons eu un site de CBD qui lui aussi n’a pas pu avoir de contrat VADS pour les règlements en carte bancaire, alors qu’il avait un magasin doté d’un terminal bancaire.

Aujourd’hui, les contrats VADS, qui sont des contrats bancaires de vente en ligne, ne sont pas délivrés par les banques pour de nombreux acteurs et notamment ceux du web3, les associations, les vendeurs de CBD, les vendeurs de NFT et la liste est longue.”

Payinnov et Nadia se développent également au Brésil, là où ils sont beaucoup plus adeptes des paiements numériques. Particulièrement avec leur solution Pix, qui permet de payer en monnaie REAL.

“Le système bancaire Brésilien, est calqué sur celui de l’Amérique. Ils sont beaucoup plus ouverts, et aussi très sérieux. Ils peuvent payer en Pix, et les gens sont très habitués à ce modèle-là. Les Brésiliens ont presque tous un wallet crypto. Ce n’est la même appétence à la crypto qu’en France ou en Europe.

En Europe, nous régulons avant d’avoir testé. C’est là notre différence. Les américains testent d’abord et régulent après.” 

D’après Nadia, c’est la raison pour laquelle nous sommes toujours en retard par rapport aux américains, ou même aux chinois.

“En Chine, quand tu rentres dans un magasin, tu n’as même plus besoin de ta carte bancaire ou de ton téléphone. Ils prennent ton empreinte dès que tu rentres et ils t’ont déjà envoyé la facture parce qu’ils te reconnaissent. On est dans un autre monde, alors que nous sommes dans le pays qui a inventé la carte à puce ! Nous sommes dans le pays de la carte à puce inventée par Moreno en 1974.”

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Quelles solutions pour faire avancer les choses ?

“Il faut que l’État, la Banque de France et la BCE prennent leur responsabilité. Il faut tester nos solutions et ne pas faire de ségrégation par rapport à ces activités bien licites. Pourquoi sont-elles catégorisées comme illicites ? Quel est le problème ? Le taux de fraude ? Nous l’avons dans le système bancaire classique. Alors pourquoi ces activités sont interdites ?

Il n’y aura pas de développement de NFT ou de web 3. Tant que nous restons dans ce statu quo. Les médias, l’état nous parlent de la digitalisation, de l’euro numérique, mais c’est juste de la communication pour faire semblant d’être connectés !

Nous sommes allés rencontrer l’ancien ministre du numérique l’année dernière à Bercy. Nous lui avons exposé ce problème d’activités interdites par l’ACPR. À l’heure d’aujourd’hui, nous sommes toujours en attente de réponse alors que son équipe nous avait dit qu’elle allait remonter ces informations au Trésor. Personne ne bouge, ces activités sont toujours interdites en VADS. 

Pour les banques, le paiement en crypto, ce n’est pas envisageable aujourd’hui puisque la carte bancaire fonctionne très bien. L’Euro numérique était prévu pour 2025-2026 et maintenant, c’est peut-être 2030. Pourquoi ? Tout simplement parce que la FBF, la Fédération des Banques Françaises, trouve que la carte bancaire remplie son rôle et fait le job.

Pourquoi ? Parce qu’effectivement, les banques ont investi dans la carte bancaire et le réseau bancaire depuis plus de 30 ans. Tout le système est basé sur la carte bancaire et fonctionne.

D’ailleurs, ce ne serait pas une crypto, ce serait un Euro Numérique au même titre que la Carte Bancaire. Donc en fait, il semble être un doublon. Les banques françaises ont donc sûrement raison, car cela vient plutôt en concurrence de la carte bancaire.”

L’économie de notre société repose sur le fait que nous faisons confiance aux banques. Et il en va de même pour les cryptomonnaies et surtout le Bitcoin. Néanmoins, le pouvoir des banques et la nécessité d’éducation de la population est un frein indéniable à la progression de cette industrie.

Et comme le Bitcoin est souvent comparé à de l’or numérique, et les principaux altcoins, il est nécessaire qu’ils deviennent utilisables par le grand public, simplement et efficacement dans la vraie vie de tous les jours. C’est pourquoi les paiements en cryptomonnaies sont essentiels et ce genre de questions nécessitent d’être soulevées et témoignées.


Source : Interview de Nadia Domec, CEO de Payinnov


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Romaric Saint Aubert Journaliste

Romaric Saint Aubert Journaliste

Biographie

Romaric est journaliste pour Cryptonaute. Après un passage en faculté de lettres modernes, il s’oriente dans un domaine tout à fait différent, tout en gardant l’œil rivé sur les crypto et l’actualité de l’époque. Il investit alors dans son premier actif numérique : le bitcoin (BTC).

Majoritairement intéressé par Bitcoin, il s’est diversifié plus tard en se penchant également sur le web3, les NFT, les crypto-monnaies et la FinTech. Investisseur aguerri, il est capable d'orienter son entourage et ses lecteurs. Son expérience au sein de l’écosystème crypto et sur la blockchain lui permettent de proposer une actualité précise et experte à ses lecteurs, tout en gardant un recul et une objectivité indispensable à son activité.

Romaric se rend régulièrement en conférence ou à divers événements crypto dans toute l'Europe, notamment aux conférences Bitcoin, au Zebu Live ou aux événements relatifs à la blockchain. Fasciné par ce secteur en plein développement, il aime découvrir de nouveaux projets, apprécie l’innovation, et se laisse porter par son enthousiasme et sa curiosité.

Expertise

  • Bitcoin
  • Cybersécurité
  • Régulation cryptos

Accomplissements

  • Révélé un cas rare de cyberfraude
  • Rencontre avec de nombreux innovateurs de l’industrie
  • Participe à la création d’une équipe dédiée de journalistes

Publications

Éducation

  • Université Polytechnique des Hauts-de-France

Autres

  • Carte de presse FIJ n°1385
  • Journaliste indépendant

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