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5 mythes persistants sur les actifs numériques et la blockchain

Charles Ledoux
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Malgré un développement qui va crescendo depuis plusieurs années, les technologies blockchains continuent de souffrir d’un certain nombre d’approximations. Voici un petit guide pour résister et déconstruire les arguments des anti-cryptos lors de vos prochains repas de famille. Ou ailleurs !

1 – La crypto, c’est pour ceux qui ont quelque chose à cacher !

Celui-ci est particulièrement tenace. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous l’avons placé en numéro 1 de notre liste. Dès ses premiers pas, Bitcoin a été associé au blanchiment d’argent et autre financement du terrorisme. Il faut dire qu’il existait, aux prémisses de la mère des cryptomonnaies, une association presque de l’ordre du réflexe entre Bitcoin et le dark web. Un élément qui ne se base pas sur de simples fantasmes et dont l’exemple le plus parlant est l’affaire Silk Road, un site internet surnommé “Ebay de la drogue” et via lequel il n’était possible de payer qu’avec du Bitcoin.

Depuis, il semblerait que Bitcoin ait fait son chemin. Mais l’actif crypto numéro 1 souffre toujours de cette image négative auprès d’une partie du public. Bien souvent auprès d’un public qui n’a pas de réelle connaissance de l’univers crypto et de ses mécanismes de fonctionnement. S’il ne s’agit pas de nier l’utilisation de Bitcoin ou d’autres actifs numériques dans des opérations douteuses, force est de constater que l’argument est largement monté en épingle.

Et pour preuve, le dernier rapport de Chainalysis qui documente la cybercriminalité. Selon les données de la plateforme, la cybercriminalité représentait plus de 20 milliards de dollars en 2022. Si la donnée brute peut paraitre impressionnante, sachez que cela ne représente même pas 0,25 % du total du volume des transactions. Comme l’illustre le diagramme ci-dessous, tiré de l’enquête.

1 - La crypto, c'est pour ceux qui ont quelque chose à cacher !

Si Bitcoin cristallise les critiques en raison de son poids par rapport à l’ensemble du marché crypto (près de la moitié du marketcap crypto), d’autres actifs numériques sont pointés du doigt pour une anonymisation poussée à l’extrême. C’est par exemple le cas de Monero ou de ZCash, deux actifs numériques qui ont récemment été délistés par la plateforme Binance en Europe.

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2 – Les blockchains sont opaques

Ce second point rejoint directement le premier. C’est parce que les blockchains sont opaques que les criminels traitent avec des actifs numériques. Celles et ceux qui sont convaincus de cet argument vous avanceront souvent qu’il est possible de brouiller les pistes de transactions crypto en passant par des mixeurs (ou mélangeurs) de crypto qui permettent de rendre le traçage des fonds plus difficile. C’est vrai.

Mais ce genre de procédé existe aussi dans la finance traditionnelle lorsque des fonds transitent vers des comptes opaques dissimulés dans des paradis fiscaux. Incriminer la blockchain sur cet aspect relève au mieux de la méconnaissance, au pire de la malhonnêteté intellectuelle.

De plus, la prétendue opacité des blockchains a déjà factuellement montré ses limites et les cas de saisis de fonds par les autorités ne manquent pas. Signe que les transactions passés via la blockchain n’échappent pas au contrôle de la justice. Un récent document publié par le FBI fait d’ailleurs état d’importantes saisies d’actifs numériques. Entre mars et mai 2023, le bureau fédéral américain aurait saisi près de 150 000 dollars de Bitcoin, 800 000 dollars d’ETH, plus de 300 000 dollars d’USDT et près d’un demi-million de dollars du stablecoin DAI.

Autre exemple avec la saisie en février 2022 de plus de 3,6 milliards de dollars de BTC liés à un vol de plus de 120 000 BTC sur la plateforme crypto Bitfinex en 2016. L’enquête aura permis d’identifier Ilya Lichtenstein et sa femme Heather Morgan comme les commanditaires de ce vol. Si les blockchains garantissent une certaine anonymisation des transactions, cela ne signifie pas que tout ce qui s’y passe est hors de contrôle.

3 – Les cryptos n’ont pas de valeur et ne reposent sur rien

Cette idée reçue nous permet d’illustrer ce qui fait la valeur d’un actif ou d’une monnaie : la confiance. Sans confiance, aucun système de paiement ou aucune monnaie n’a vraiment de valeur. Un état de fait à la fois valable pour les monnaies fiat, mais aussi pour les actifs comme Bitcoin ou Ethereum. Si autrefois les monnaies pouvaient être indexées sur des ressources comme les métaux précieux, les accords de Bretton Woods ont mis fin à l’étalon-or et l’alignement de l’impression de nouveaux dollars sur les réserves détenues en or. Si Bitcoin ou Ethereum ne repose sur rien, si ce n’est sur de la confiance, c’est une critique qu’il faut également adresser au dollar, à l’euro ou à la livre sterling.

Pourquoi un commerçant accepte t’il un billet de 20 euros ? C’est parce qu’il a l’intime conviction que ce billet pourra lui permettre d’acheter à son tour des biens ou des services. Sans cette confiance, la monnaie s’effondre. Pour bâtir la confiance et donc indirectement la valeur, plusieurs variables sont nécessaires comme le nombre d’utilisateurs. Ainsi, plus Bitcoin et les actifs numériques seront utilisés et plus le système accentuera sa solidité.

4 – Les cryptos sont inutiles et ne sont qu’une bulle spéculative

C’est peut-être l’argument le plus erroné de toute cette liste. Bien souvent, il est appuyé par l’idée de dire que Bitcoin serait une nouvelle forme de bulle spéculative. Il est important de noter que cet argument numéro 4 est souvent appuyé par le précédent. En quelques sorte, c’est parce que Bitcoin ne repose sur rien que l’on peut considérer qu’il s’agit d’une bulle spéculative.

Affirmer l’inutilité des cryptos, c’est faire fi de plusieurs choses. Et notamment le fait que les actifs numériques sont désormais de plus en plus utilisés comme un moyen de paiement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les géants du paiement comme Visa ou encore PayPal surveillent de près, et depuis longtemps, le monde des actifs numériques et des blockchains.

Considérer les cryptos comme inutile, c’est aussi laisser de côté un certain nombre de leurs caractéristiques. Comme la capacité à jouer le rôle de réserve de valeur, à l’instar des métaux précieux comme l’or. Une remarque particulièrement justifiée si l’on prend le cas précis du Bitcoin dont le nombre total en circulation ne pourra jamais excéder les 21 millions de jetons.

5 – Les cryptomonnaies constituent un désastre écologique

Souvent délivré sans aucune nuance, cet argument mérite que l’on s’y attarde plus longuement. Commençons d’abord par opérer une distinction fondamentale entre les blockchains dites Proof of Work et celles dites Proof of Stake. Lorsque la problématique environnementale des blockchains est évoquée, on cible en réalité uniquement les blockchains Proof of Work, celles qui, comme Bitcoin, basent leur protocole sur le minage. À l’inverse, les blockchains Proof of Stake voient leurs protocoles basés sur le staking.

Pour s’en convaincre il n’y a qu’à prendre l’exemple de la blockchain Ethereum. Jusqu’en septembre 2022, le réseau Ethereum fonctionnait selon les principes de la Proof of Work. Pour des raisons écologiques, elle est ensuite passée en Proof of Stake. Une modification de sa structure qui lui aura permis de limiter son empreinte écologique de plus de 99,9 %.

5 - Les cryptomonnaies constituent un désastre écologique

Concernant les blockchains Proof of Work, il est aussi important de nuancer le propos et de se focaliser sur les sources d’énergie utilisées pour le minage. Une ferme de minage utilisant de l’énergie fossile n’aura évidemment pas la même empreinte carbone qu’une autre utilisant des énergies renouvelables. Année après année, il semblerait que la question de l’empreinte écologique des blockchains Proof of Work soit de plus en plus prise en compte par les acteurs. La part de minage vert tend d’ailleurs à croitre depuis plusieurs années. Si les études ne sont pas toutes d’accord, il semblerait que la part de BTC minés par l’énergie verte oscille entre 30 et 70 %. Néanmoins, seul 1 % du hashrate mondial de Bitcoin utiliserait les énergies renouvelables à 100 %. Des efforts sont donc encore possibles en la matière.


Source : Blog Binance ; Coinbase ; Chainalysis


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Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles Ledoux est un rédacteur pour Cryptonaute avec une expertise pour les crypto-monnaies et la technologie blockchain. Grâce à sa formation dans la « Crypto-Academy » du célèbre YouTubeur Pompliano, il a pu passer un mois à se former avec les meilleurs spécialistes de l’industrie des crypto-monnaies. C’est en observant des similitudes frappantes entre la permaculture et la technologie du Bitcoin qu’il a réussi à avoir une perspective et une expertise rare sur la technologie et son fonctionnement.

Après avoir écrit son premier livre à 10 ans et plusieurs autres ouvrages depuis, Charles met désormais en pratique son talent d’écrivain pour apporter le meilleur contenu possible aux lecteurs de Cryptonaute. Après avoir rencontré des dizaines d’acteurs majeurs de l’industrie et s’être créé un réseau de centaines de builders web 3, il apportera de nombreux contenus originaux comme des interviews, ou encore des enquêtes exclusives. En plus de son expertise technique sur la technologie blockchain, Charles permettra aux lecteurs d’être au “cœur” de l’industrie crypto.

Déterminé à créer le meilleur contenu possible, il a également le souhait de relayer des informations exclusives qui apportent de la véritable valeur ajoutée à l’industrie florissante des médias crypto.

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