Depuis la chute de FTX, le marché crypto semble quotidiennement rechercher des signes rassurants du côté du Bitcoin, mais également de ses gros acteurs que sont les plateformes d’échange centralisées. En effet, le vent de panique créé par Sam Bankman-Fried est une des plus grosses secousses infligées au secteur Blockchain depuis sa création.
Ainsi, il y a peu une rumeur a généré un FUD autour de Binance mettant à mal le BNB pendant quelques jours et forçant CZ à communiquer davantage tout en se voulant rassurant sur la situation. Il se pourrait que la situation se répète dans les jours à venir pour Binance, cette fois-ci avec des rumeurs mêlant la plateforme à un cartel de drogues.
La perte de confiance envers les exchanges
Les observateurs, pris d’une certaine panique les semaines suivant la faillite de FTX, ont réalisé que certains exchanges, par leur taille, menaçaient tout le système en cas de défaillance, avec une question en toile de fond : et si FTX n’était pas le dernier à tomber ?
Craignant un effet dominos, et sous la contrainte des appels de marges, de nombreux whales se sont séparés, dans la débâcle, de leurs crypto-monnaies, le temps d’évaluer la probabilité d’une réelle contagion.
Pour certains, cet évènement est une aubaine. Il doit rappeler à tous que le but premier des crypto-monnaies est de nous offrir une décentralisation totale, de ce fait les plateformes d’échange centralisées sont donc à fuir.
Pour d’autres, il s’agit d’une catastrophe sans précédent, et il conviendra à présent de surveiller les plus gros acteurs, qui en cas de mauvaise gestion pourraient impacter tous les détenteurs de cryptos.
Le plus grand d’entre eux, Binance, qui est par ailleurs considéré comme le déclencheur potentiel de la crise FTX en partie, se trouve à présent sous le feu des projecteurs avec ses propres rumeurs amenant à un FUD.
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Binance, le géant qui inquiète
La semaine dernière, une première alerte se faisait ressentir sur l’exchange de Changpeng Zhao. En effet, la plateforme enregistrait une vague de retraits importante, s’établissant à plus de 3 milliards sur quelques jours.
Cela était dû à des inquiétudes portant sur des présumés problèmes de la plateforme notamment sur les réserves qu’elle possède. Rien de certain, ni d’établi, mais cela n’a pas empêché la rumeur de gonfler au point d’entraîner cette fuite d’actifs, les utilisateurs de Binance préférant transférer leur fonds plutôt que de se risquer à tout perdre.
Ces rumeurs sont tout d’abord parties de l’audit de Mazars qui affirmait que les réserves de Binance n’étaient pas garanties à 100 % comme la plateforme l’affirmait, mais à 97 %. Un premier signal d’alerte, amplifié par la décision de Binance de ne plus opérer les retraits en USDC, qui était pourtant une simple décision logistique, valable quelques heures.
Malgré tout ce FUD, et le très important volume de transactions qu’il a provoqué, on remarque que Binance a assuré tous les retraits sans aucun problème, ce que CZ qualifie de stress test parlant. Néanmoins, à peine remis de cette petite tempête, une autre nouvelle vient de tomber sur l’exchange.
Binance, complice des Cartels, ou de la police ?
La DEA, qui est l’organisme policier en charge des trafics de drogues internationaux, semble en vouloir à Binance. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la DEA n’est pas une institution à prendre à la légère. Ces dernières décennies, l’agence fédérale a porté la responsabilité du démantèlement des plus grands cartels mondiaux. Ainsi les enquêteurs semblent aujourd’hui affirmer que Binance aurait servi d’intermédiaire dans le blanchiment de sommes tout à fait considérables.
Pour résumer l’affaire, Carlos Fong Echavarria, chef du cartel du même nom, aurait fait transiter entre 15 et 40 millions de dollars de fonds via la plateforme. Le problème réside dans le fait que ces fonds proviendraient des activités illicites du cartel, dont le trafic de drogues représente la plus grande partie. Cependant, Carlos Echavarria n’est pas le seul à profiter de la taille de l’exchange pour y faire discrètement transiter de grosses sommes. D’autres comptes, paraissant affiliés au premier, ont vu passer des transactions en crypto-monnaies, pour plus de 42 millions de dollars.
Du côté de Binance, on se dédouane purement et simplement. CZ lui-même, et ses employés, semblent tourner en ridicule les déclarations selon lesquelles Binance laisserait prospérer les criminels. Le patron de l’exchange déclare même qu’il est stupide d’utiliser la Blockchain à des fins illégales, puisqu’il s’agit, selon lui, de l’endroit le plus transparant au monde tout en citant un article attestant que Binance travaille avec les autorités compétences.
Crypto is not a good tool for illicit activities, unlike cash.
Blockchains are transparent.
"Here's how the world's largest crypto exchange is reportedly working with investigators to track them down."https://t.co/c7LHfy3tlk
— CZ ? Binance (@cz_binance) December 22, 2022
Il est vrai que toutes les transactions laissent une trace sur les blockchains, mais c’est l’identification des initiateurs qui peut s’avérer plus compliquée dans certains cas. Quoi qu’il en soit, Binance ne semble pas avoir convaincu tout le monde avec la version de ses dirigeants, puisque les réseaux sociaux semblent craindre un nouveau FUD après ces révélations.
Binance au cœur des critiques
Certains usagers profitent d’ailleurs de ces nouvelles pour souligner la politique pour le moins opaque de Binance à l’encontre des arnaques en tout genre. En effet, ils reprochent à Binance de ne rien faire suite au signalement de hackers, scammers, et portefeuilles cryptos suspects, tant qu’une action en justice n’est pas lancée.
En parlant d’action en justice, on apprend aujourd’hui que 15 personnes, en France, viennent de déposer plainte contre Binance pour une désinformation sur le stablecoin UST, celui-ci ayant chuté en mai dernier.
Décidément, chaque jour semble apporter son lot de défiance à l’égard de Binance et sa gouvernance, considérée par certains utilisateurs comme délétère et laxiste. Cela agace de nombreux utilisateurs, qui déclarent que, Binance est peut-être l’exchange avec le moins de décentralisation, il devrait, en compensation, être l’espace le plus fiable, ce qui n’est pas l’avis de tout le monde.
Par ailleurs, de plus en plus de voix s’élèvent pour pointer du doigt le fait que Binance soit très intrusif sur les informations légales des usagers, qui ne comprennent donc pas pourquoi des cartels prospèrent sur la plateforme, quand les particuliers subissent des contrôles à outrance via leur passeport et identifiants fiscaux lors de la création des comptes.
L’année 2022 fut complexe pour l’industrie des cryptos, qu’en est-il pour 2023 ? Voici un article qui vous donne un aperçu de ce qui pourrait se produire l’année prochaine.
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Emmanuel Mounier
Expert en Crypto-monnaie
