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Berceau de la Crypto Valley, la Suisse encourage le développement d’une économie basée sur la blockchain. Mais dans son rapport annuel sur les risques, le régulateur suisse de la finance met aussi en garde contre le risque accru de blanchiment d’argent.
Les autorités suisses ambitionnent de faire du pays une terre d’accueil pour les entreprises du secteur de la blockchain. La Suisse dispose déjà, dans le canton de Zoug, de sa Crypto Valley, le pendant blockchain de la Silicon Valley.
Toutefois, les pouvoirs publics doivent également composer avec les risques de blanchiment d’argent liés aux crypto-actifs et à leur technologie sous-jacente. Dans son rapport 2019 « Surveillance du risque », la Finma estime que le pays est « particulièrement exposé » au risque de blanchiment.
Ce risque n’est pas nouveau pour une place financière mondiale comme la Suisse. Cependant, des facteurs émergents, comme la blockchain et la baisse des marges des banques, contribuent à accentuer ce risque, juge le gendarme de la finance.
Blanchiment : une « catégorie de risque importante »
La Finma joue donc un double rôle dans le domaine de la blockchain : encourager et contrôler.
“Nous voulons leur donner une chance et nous avons beaucoup fait pour supprimer les barrières inutiles à la réalisation de projets basés sur les monnaies numériques. Mais nous ne fermons pas non plus les yeux sur ces nouveaux modèles d’affaires, car ils comportent de nouveaux risques, ou d’anciens risques sous des formes nouvelles,” déclare ainsi son président, Mark Branson, cité par Bloomberg.
La Finma souligne donc, en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, l’importance d’être vigilant à l’égard de nouveaux et anciens procédés visant à dissimuler de l’argent sale, y compris au sein de banque suisses confrontées à un recul de leurs marges.
“Lorsque nous parlons d’applications blockchain ou de systèmes de paiement, il est clair qu’il existe des risques de blanchiment d’argent et qu’il s’agit d’une catégorie de risque importante pour ce type de business model,” reconnaît Branson.
« Les mêmes risques doivent être surveillés et régulés avec la même intensité, nouveaux et anciens » prévient-il.
Avec la crypto-monnaie et la blockchain, la Suisse n’entend certainement pas redevenir un paradis de l’opacité financière. Au risque sinon d’être pointé du doigt par ses voisins et les autres places financières.