L’édition 2023 du Zebu Live n’a pas fait défaut à la règle. Organisée à Woolwich près du Royal Arsenal, l’événement a permis de rassembler plusieurs centaines de visiteurs sur 2 jours, du 5 au 6 octobre dernier. Entre conférences et moments de partage, l’événement web3 le plus chaud de Londres a permis d’aborder une large variété de thèmes, de la régulation à l’utilisation des NFTs.
Le gaming sur le web3 pose de nombreuses questions au Zebu Live
Le thème du jeu vidéo est récurrent sur le web3. Si certains affirment que l’industrie de la GameFi est morte, enterrée par les différents hacks et un manque d’engouement, d’autres soutiennent d’autres idées beaucoup plus optimistes.
Cerner les joueurs pour mieux s’adapter
On retrouve alors ceux qui pensent qu’il est encore trop tôt pour évaluer les opportunités offertes par la GameFi. Il y a également de nombreuses personnes qui, au contraire, pensent que le moment présent est propice et qu’il est urgent de proposer quelque chose.
Quoiqu’il en soit, de nombreux problèmes demeurent, à commencer par la nécessité de porter le gaming du web3 sur le marché international et public. Pour ça, la tendance est à l’attachement émotionnel via les NFTs et aux jeux sociaux dans lesquels les joueurs peuvent se retrouver entre amis. Question plateforme, ce sont les jeux mobiles qui attirent surtout les joueurs mais également les développeurs.
GameFi : quel équilibre entre le gaming et la finance ?
L’autre obstacle, c’est l’équilibre entre l’argent et le jeu. Comme l’a soulevé le panel composé de Jon Hook, Francis Brankin, Jeremy Foo et Adrian Krion :
« Les jeux sont une question d’argent, évidemment que les studio gagnent de l’argent sur leur produit, c’est normal, mais il faut savoir si on propose un produit ou si on cherche uniquement à faire de l’argent. »
Il existe effectivement de nombreuses entreprises qui gagnent des millions mais qui n’ont pourtant rien de très intéressant à proposer en termes d’innovation ou de gameplay. Rappelons que Candy Crush a réussi à brasser plusieurs milliards de dollars grâce à ses jeux.
La mode est au free-to-play, pourtant, la tendance pourrait décliner. En effet, et comme le panel l’a rappelé, dès lors que les joueurs voient les micro transactions arriver au sein de leur jeu favori, nombreux sont ceux qui décident tout simplement de quitter la plateforme.
La future trend en termes de GameFi
Selon les acteurs de l’industrie présents au Zebu Live, il y a certainement encore beaucoup de travail sur la GameFi. Il sera tout d’abord nécessaire de trouver une solution pour encourager les utilisateurs à jouer, comme l’expliquait Adrian Krion.
Selon le panel de « How can web3 gaming go mass market? », il est également indispensable d’insuffler plus de vie au sein de l’industrie, tout en facilitant la transition entre le web2 et le web3 pour les développeurs autant que pour les utilisateurs.
Le Zebu Live a soulevé la question de la place de la musique au sein du web3
Surprenamment, la musique a également tenu une place de choix lors de cette édition du Zebu Live. Sous forme de NFTs, au travers de plateforme de streaming ou de manière plus originale, le 4ème art rassemble, même au sein du web3. Pour l’occasion, des intervenants tels que Benjamin Geyre ou Bryan Georges étaient présents à l’appel.
La musique aide le web3, mais le web3 aide également la musique
Le web3 se positionne évidemment comme un outil intéressant dans de nombreux domaines. Dans le milieu de la musique, il s’agit évidemment d’aider les artistes à se faire connaître, mais également de leur permettre de se faire payer de manière plus équitable. Selon Tommy Danvers, la musique est la même qu’il y a 100 ans. Entre autres, seulement 12% des bénéfices vont à l’artiste.
Benjamin Geyre, CEO de Lissen, de son côté, explique que le web3 fait quelque chose de très simple à l’heure actuelle :
« Nous ne faisons rien de révolutionnaire, nous donnons simplement l’argent aux artistes qui sont écoutés. Grâce à la blockchain, vous êtes votre propre plateforme en raison des preuves que cette technologie prodigue. »
L’intérêt de la musique sur le web3 pour les fans
Face aux géants tels que Spotify, ou encore Apple, la question de l’utilité de nouvelles plateformes se pose par rapport aux auditeurs. Quelle est la différence entre écouter de la musique sur Spotify et écouter sur une plateforme web3 ?
Les utilisateurs peuvent-ils changer de comportement simplement parce qu’ils le peuvent ? Probablement pas, parce que la question n’est pas uniquement dans le fait d’écouter de la musique, selon le panel.
« Ce n’est pas uniquement par rapport au fait d’écouter de la musique, explique Tommy Danvers, C’est une question de concept et d’expérience. Les artistes prennent actuellement 0.003$ par écoute. Sur le web3, nous permettons à ces artistes d’obtenir une expérience intégrale et de créer leurs propres NFT s’ils en ont envie. Il s’agit d’expérience tokénisée. »
Le web3 permet donc non seulement aux utilisateurs de découvrir une nouvelle expérience, mais pas seulement. Il est également question de soutenir ses artistes via des plateformes qui contribuent à rééquilibrer la balance en termes de bénéfices.
Le Zebu Live : entre débat et rencontres
L’événement, outre ses conférences riches, permet également aux visiteurs de faire des rencontres très intéressantes. Un concept plutôt intéressant pour une industrie qui se déroule, dans 90% des cas, sur internet, et qui permet de découvrir de nombreux projets.
Au détour de quelques stands de certains projets, entre deux artistes et concepts loufoques, le Zebu a offert un moment de partage, de discussion, et des opportunités à ceux qui étaient venus pour se détendre.
L’événement web3 le plus chaud de Londres aura réussi à rapprocher les acteurs de l’industrie d’un public passionné par les technologies du web3, surtout au 2ème jour, alors que les discussions se voulaient encore plus animées dans la cours du Workshop de Woolwich.
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
