Les modèles actuels de CBDC “ne constituent pas un équivalent viable au cash”, a déclaré le responsable de la recherche chez Copper.
Les CBDC ne remplaceraient pas encore l’argent liquide
D’après Fadi Aboualfa, responsable de la recherche chez Copper, un broker en crypto-monnaies, les modèles actuels de CBDC “ne constituent pas un équivalent viable aux espèces, que les gens pourraient utiliser dans leurs transactions quotidiennes”.
En ce moment, les banques centrales étudient ou testent des projets pilotes de CBDC. La Banque des règlements internationaux (Bank of International Settlements ou BIS) progresse vers un système de “grand livre unifié” pour favoriser une interopérabilité mondiale. Cependant, M. Aboualfa s’interroge sur la faisabilité des modèles actuels. Il a expliqué à The Block.
Il n’y a pas encore de modèle de CBDC qui remplace techniquement l’argent liquide. Ils ont tous plusieurs défauts et l’émission d’une CBDC par une banque centrale serait controversée pour de multiples raisons.
Les CBDC en concurrence directe avec les banques commerciales
Le chercheur a expliqué que les monnaies numériques de banques centrales (CBDC) peuvent être émises de deux manières différentes : directement par une banque centrale ou par l’intermédiaire de banques commerciales. Selon lui, les banques centrales n’ont ni le talent ni l’infrastructure nécessaire pour gérer un équivalent décentralisé et entièrement automatisé de l’argent liquide. “Chaque banque centrale veut créer sa propre approche très cloisonnée, et l’infrastructure des portefeuilles pour les particuliers n’existe pas encore”, a-t-il ajouté.
Dans le cas des CBDC émises par des banques intermédiaires, M. Aboualfa a déclaré que des problèmes de confiance pourraient survenir si les jetons portent la marque spécifique d’une banque commerciale. “Les CBDC émises par des banques commerciales pourraient conduire au chaos sur les marchés ouverts décentralisés si des bad news scandaleuses touchent l’une des banques”, a-t-il ajouté.
Experiencing three banking crises firsthand, @copperHQ’s @fadiaboualfa is convinced: tokenized assets offer safer havens than commercial banks during financial turmoil.
An opinion: https://t.co/qOKEaYfr9i pic.twitter.com/D7rRjGR62e
— CoinDesk (@CoinDesk) July 2, 2023
Pour Aboualfa, il sera complexe d’établir des paires d’échange et difficile de maintenir un équilibre entre les marques de CBDC émises par les banques commerciales. M. Aboualfa prend l’exemple de la Silicon Valley Bank, qui, si elle avait émis une CBDC, aurait perdu la confiance des consommateurs dès qu’elle se serait retrouvée en difficulté, ce qui aurait fait perdre à son jeton sa parité avec d’autres CBDC indexées sur le dollar.
Pour lui, le facteur crucial de l’interopérabilité des CBDC n’a pas été suffisamment pris en compte. Les conceptions actuelles proposent des blockchains multiples avec des intermédiaires contrôlant le flux. Il explique :
Dans cette poursuite erronée des normes communes et de l’utilisation de la blockchain, comment les acteurs sont-ils censés se mettre d’accord sur la conception et la structure d’une CBDC dans le monde entier et en même temps ? Les conceptions et les modèles doivent permettre l’intégration, et non le verrouillage des fournisseurs, et chaque banque centrale aura des considérations et des exigences différentes.
Source : TheBlock
Sur le même sujet :
- La banque centrale de Suisse va tester sa CBDC avec des transactions “réelles” entre les plus gros acteurs du marché
- Révolutionner les investissements : TMS Network (TMSN) domine, tandis que Ripple (XRP) lance une plateforme CBDC qui change la donne
- Surveillance financière : pourquoi les gouvernements s’intéressent autant aux CBDC ?