Roman Storm, co-fondateur de Tornado Cash, plaide non coupable devant la justice américaine. Selon les procureurs, Storm et ses collègues, Roman Semenov et Alexey Pertsev, auraient facilité le blanchiment d’importantes sommes en cryptos. Il s’agit d’une situation délicate, où les implications pourraient aller bien au-delà du simple verdict judiciaire.
Interdiction de voyager et conditions de libération strictes
La juge Katherine Polk Failla a ordonné la libération de Roman Storm contre un engagement personnel de deux millions de dollars, garanti par sa résidence et cosigné par une personne financièrement responsable.
Tornado Cash founder, Roman Storm pleads not guilty in court.
Although we all know what Tornado Cash was used for, I don't really think we should judge the dev instead of guys who actually launder money through it.
Hope the judge will see reason and let the poor guy home. pic.twitter.com/KHeK1PPgSb
— Jesse's Palm (@Jessespalm) September 6, 2023
Dès lors, Storm a vu ses mouvements restreints. En effet, il est confiné à son domicile dans l’État de Washington et doit subir régulièrement des tests de dépistage de drogues.
Par ailleurs, il a interdiction de posséder une arme à feu ou de prendre contact avec les autres coaccusés, témoins ou victimes présumées. Les seuls déplacements autorisés concernent ses audiences préalables au procès dans certains districts.
De graves accusations : Rôle présumé dans le blanchiment d’actifs numériques
Les allégations portées contre Storm et ses co-fondateurs sont d’une gravité certaine. Les procureurs avancent que les activités liées à Tornado Cash ont permis de blanchir plus d’un milliard de dollars de crypto-monnaies volées, dont des centaines de millions attribuées à des transactions provenant de la Corée du Nord.
De plus, Storm a été interpellé sur des chefs d’accusation spécifiques, notamment le complot en vue de faciliter le blanchiment d’argent et l’exploitation d’un émetteur d’argent sans licence.
Une défense axée sur les nuances techniques
La défense de Roman Storm, menée par Brian Klein de Waymaker LLP, semble se concentrer sur les ambiguïtés du cadre juridique en vigueur pour les développeurs de blockchain. Klein a souligné que les autorités fédérales exploraient une nouvelle théorie juridique pour inculper une personne pour avoir simplement développé du code.
Cette tactique de défense pourrait ouvrir un débat plus large sur la responsabilité légale des développeurs de projets blockchain en cas de mauvaise utilisation de leurs plateformes par des tiers.
Autres co-fondateurs et implications internationales
Le cas de Roman Storm n’est pas unique. Son collègue Alexey Pertsev a fait l’objet d’une arrestation par les autorités néerlandaises et attend son procès en étant sous contrôle judiciaire, tandis que Roman Semenov, également co-fondateur, demeure en liberté pour l’heure malgré son inculpation.
Ce trio aurait participé à des activités controversées qui soulèvent des questions sur le cadre légal des cryptos et les mesures de surveillance adaptées.
Ces événements se déroulent dans un contexte dans lequel le milieu crypto est de plus en plus dans le viseur des régulateurs et où le débat sur l’équilibre entre innovation technologique et réglementation s’intensifie.
Ainsi, la décision de la cour dans le cas de Roman Storm, et plus largement celle concernant Tornado Cash, pourrait avoir des répercussions considérables sur ce débat.
Alors que la communauté crypto attend avec impatience le dénouement de cette affaire, elle reste divisée entre ceux qui appellent à une réglementation plus stricte et ceux qui préconisent une liberté d’innovation.
Source : CoinDesk
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