Les pays devraient mettre en place des cadres juridiques qui soutiennent le déploiement des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), a déclaré mercredi Agustin Carstens, directeur général de la BRI (Banque des Règlements Internationaux).
Des règles “floues ou obsolètes” inacceptables pour le chef de la BRI
Les pays ont besoin de cadres juridiques clairs pour mettre en œuvre les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), selon le chef de la Banque des règlements internationaux (BRI) lors d’une récente conférence à Bâle. L’événement s’est concentré sur la mise à jour des lois relatives à la technologie de la monnaie numérique. Les CBDC sont une forme de cryptomonnaie gérée par une banque centrale.
Dans un discours prononcé le 27 septembre, publié plus tard sur son site Internet, le directeur général de la BRI, Agustín Carstens, a déclaré que les lois nationales doivent autoriser les banques centrales à émettre des monnaies numériques si les CBDC veulent répondre à la demande du public.
La plupart des pays interdisent actuellement ou ont des règles peu claires concernant l’émission de CBDC. Environ 80 % des banques centrales soit ne sont pas autorisées à émettre une CBDC en vertu des lois en vigueur, soit disposent de cadres juridiques qui manquent de clarté sur cette question, selon un document de 2020 du Fonds monétaire international.
Carstens a déclaré que les CBDC peuvent élargir l’accès financier et effectuer des paiements plus rapides et moins chers. Cependant, elles nécessitent des lois actualisées sur des questions telles que les garanties en matière de confidentialité et de lutte contre le blanchiment d’argent.
Carstens a souligné l’importance d’équilibrer la confidentialité des utilisateurs avec la capacité de surveiller des transactions substantielles.
« Il est tout simplement inacceptable que des cadres juridiques flous ou obsolètes puissent entraver leur déploiement. Le travail visant à résoudre ces problèmes doit commencer sérieusement. Et il doit progresser à un rythme soutenu » Agustín Carstens, Directeur général de la BRI
Des règles nationales avant la coordination internationale
Il a également appuyé sur l’importance pour les CBDC d’offrir aux consommateurs des choix élargis aux côtés des espèces traditionnelles et de l’argent des banques commerciales.
Le patron de la BRI a appelé à une collaboration mondiale dans le développement des CBDC, avec un accent particulier sur l’aspect essentiel de l’interopérabilité.
Cependant, il a souligné la nécessité pour chaque pays d’engager des discussions et des consultations internes avant de se lancer dans des efforts de coordination internationale concernant les CBDC.
« Il appartient à chaque juridiction de décider si elle émet des CBDC et comment équilibrer les droits et obligations de ses utilisateurs au niveau national. La réponse à ces questions dépendra souvent du cadre juridique local, ainsi que de la culture et des traditions. »
Source : Blog de la BRI
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