Ce 25 mars, la solution de paiement interbancaires SWIFT a annoncé la deuxième phase de tests avec plus de 38 institutions pour l’adoption des CBDC.
SWIFT, un géant des paiements
Ripple isn't going replace SWIFT
SWIFT is going to become RIPPLE#XRP https://t.co/asPc7IqYS2 pic.twitter.com/fIEl5WoCqN
— Chad Steingraber (@ChadSteingraber) February 20, 2024
Tout d’abord, il est essentiel de présenter la société SWIFT, afin de bien comprendre les enjeux que représente cette annonce cruciale pour l’industrie crypto. En effet, SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) fournit des services de messagerie instantanés interbancaires auprès de plus 10 800 institutions et dans plus de 205 pays.
En somme, c’est un géant des solutions de paiements pour les institutions à travers le monde. Fondée en 1973 et basée en Blegique, la société SWIFT est donc un sérieux atout pour convaincre les institutions à utiliser la technologie blockchain.
« Swift est une communauté – un organisateur de et pour notre industrie – et je suis ravi que nous ayons pu faciliter ces expériences d’innovation essentielles. Ils montrent que les institutions peuvent continuer à utiliser une grande partie de leurs infrastructures existantes, parallèlement aux nouvelles technologies innovantes. »a déclaré Tom Zschach, directeur de l’innovation chez Swift.
Comme évoqué dans un de nos entretien réalisé avec Jean-Marc Stenger, CEO de Société Générale-FORGE, l’Europe avec la loi MiCa se place dans une meilleure position que les États-Unis pour enfin voir l’arrivée d’un euro numérique.
Par ailleurs, dans notre masterclass sur les CBDC avec Nik Bhatia, ce dernier avait déclaré qu’un euro numérique et une CBDC arriverait d’abord en Europe, bien avant que les USA s’y adonnent.
SWIFT annonce sa deuxième phase de test
🚨 Le réseau SWIFT tente de créer une solution rapide qui pourrait permettre aux institutions financières d'intégrer facilement les CBDC et d'autres actifs numériques dans les pratiques commerciales courantes.
38 institutions mondiales ont participé à des expériences qui ont… pic.twitter.com/RLhZKsH0yL
— Goku 🗞 (@Crypto__Goku) March 25, 2024
Nick Keriga, le directeur des opérations de SWIFT, a annoncé que plus de 38 institutions (banques centrales, de banques commerciales et plateformes de paiement) ont participé à ce test grandeur nature. D’après lui, le test aura duré 6 mois et aura compté parmi ces rangs des gros noms comme Citibank, Deutsche Bank, HSBC, Société Générale ou encore Standard Chartered.
Ce test représente donc le plus gros projet de test d’actifs tokénisés au monde. L’un des enjeux majeurs de ce test était de régler ce problème d’interopérabilité, afin de faciliter les paiements et les échanges.
«La fragmentation constitue un défi pour l’ensemble du secteur. Et garantir l’interopérabilité entre les réseaux est essentiel pour résoudre ce problème tout en permettant aux nouvelles technologies d’évoluer et d’atteindre leur plein potentiel.”, déclare Zschach.
En effet, selon eux et leur deuxième phase de test, leur nouvelle solution d’interconnection a “le potentiel de simplifier et d’accélérer les flux commerciaux, de déverrouiller la croissance des marchés de titres tokenisés et de permettre un règlement efficace des changes”. De plus, les institutions peuvent continuer d’utiliser leur plateforme habituelle, ce qui facilite grandement l’adoption et leur intégration.
En conséquence, le développement et l’adoption des CBDC et particulièrement en Europe pourrait vigoureusement être accélérée par SWIFT et son ambition sans précédent.
« Cette initiative répond au besoin d’assurer l’interopérabilité dans le futur écosystème CBDC en tirant parti des connexions existantes. Cela contribuera à faciliter l’accès et l’utilisation des CBDC dans le nouveau monde complexe des paiements numériques. Cela résout également le besoin d’une certaine normalisation et de règles communes, ce qui constitue un autre facteur clé de succès pour étendre l’utilisation des CBDC.” déclare Carmen Rey, responsable des paiements Swift et CIB chez Santander.
Enfin un euro numérique ?
SWIFT, le service de messagerie bancaire internationale basé à La Hulpe, dans le Brabant wallon, connectant près de 12.000 institutions financières à travers 200 pays, travaille sur un système d’échange qui sera intégré au système financier mondial. https://t.co/bk80YH8Qhl
— Trends Canal Z (@TrendsCanalZ) March 26, 2024
Annoncé pour 2030, le développement d’un euro numérique, ou une CBDC de la BCE, est toujours au point mort. Toutefois, cette annonce de SWIFT est un véritable électrochoc qui pourrait finalement débloquer la situation. Par ailleurs, Vincent Pignon, fondateur de Wecan, nous avait déclaré que pour voir une adoption des stablecoins, il était nécessaire de voir apparaitre un stablecoin institutionnel. SWIFT, avec son système innovant, permet donc d’amener les institutions vers ce nouveau monde numérique.
Nous avons eu l’occasion d’échanger à ce sujet avec le fondateur de Metabank, une banque web 3 et développeur d’un euro numérique, Pierrick Torasso. Selon lui, cette annonce pourrait même servir de catalyseur pour permettre l’entrée dans la DeFi et le développement de systèmes bancaires pour la finance décentralisée.
“Je pense que c’est un fort signal qui va permettre aux banques traditionnelles qui le souhaitent de se positionner comme pont naturel avec les acteurs de la DefI, on devrait voir émerger des BanK as a Service qui pourraient permettre à l’écosystème web3 de bénéficier de services auxquels l’accès est complexe d’un point de vue technologique.” déclare Pierrick à Cryptonaute.
C’est d’ailleurs Stefano Favale, responsable mondial des transactions bancaires mondiales chez Intesa Sanpaolo, qui a déclaré :
« Le connecteur Swift aidera à relier différentes technologies derrière les CBDC et les plates-formes d’actifs numériques, notamment le risque de fragmentation et préparant le marché innovant à se développer.”
Leur plateforme est donc non sans rappeler la plateforme DREX développée par le Brésil. Néanmoins, ce projet-ci a l’avantage d’être entrepris par une société reconnue mondialement et au contact permanent avec un écosystème d’institutions majeures.
Selon Dirk Bullmann, responsable mondial des politiques publiques chez CLS, SWIFT leur aura permis “de mieux comprendre” cette technologie des CBDC et des paiements numériques.
En somme, la solution de SWIFT pourrait offrir la plateforme qui pourrait enfin permettre l’apparition d’un euro numérique. De toute évidence, l’adoption des cryptomonnaies en Europe serait fortement accélérée. Mais avant toute chose, cela forcera les régulateurs et les gouvernements à s’y intéresser et donc à accélérer le développement d’un cadre réglementaire.
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Charles Ledoux
