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Entretien exclusif avec un expert en tokenomics : Il nous dévoile tout

Charles Ledoux
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Pierre-Andréa Bozicas est passionné par les chiffres depuis ses premières années d’études. Avec un master en finance de marché et analyse quantitative, il entre dans la finance traditionnelle avec pour objectif de se retrouver en salle de marché. En 2020, lors d’un stage, il tombe sur des articles sur la crypto et le Bitcoin et se retrouve à plonger dans les whitepaper comme dans des livres.

Agé de 24 ans, il est désormais designer de tokenomics chez SmartChain et erable. Découvrez dans cet entretien exclusif comment sont confectionnées les tokenomics, leur importance dans un projet web 3 et bien plus.

Comment et quand as-tu découvert les crypto-monnaies ?

Lors d’un de mes stages au Luxembourg en 2020, en tant qu’agent de transfert dans une société de gestion, j’ai commencé à m’intéresser à Bitcoin, son fonctionnement, ses cas d’usage… Je suis tombé dessus en lisant des articles à ce sujet.

Je suis passé complètement à travers la hype de 2017/2018, ce qui m’a permis de découvrir cette technologie en plein bear market, loin de la folie des chiffres associée. En continuant à creuser, j’ai découvert Ethereum, son token ETH et d’autres altcoins.

Les mois avançant, j’ai commencé à investir dessus et à m’intéresser de plus en plus au fonctionnement des différents protocoles, dApps… et leurs utilités. Je me suis naturellement très vite rapproché de la DeFi, qui est la version décentralisée du secteur dans lequel j’évoluais. Cela me permettait de faire des parallèles directes.

Tu fais partie de l’association Paris Blockchain Society en tant que bénévole. Peux-tu nous parler de cette association et de ses missions ? 

PBS est l’association qui réunit les jeunes actifs du secteur de la Blockchain, des actifs numériques et du Web3 pour approfondir leurs connaissances via des conférences d’experts. Deux fois par mois, des masterclass sont organisées, afin de nous permettre d’échanger avec un professionnel/expert de son domaine. Nous avons pu recevoir des fondateurs de protocoles, directeur innovation de grands groupes, avocats spécialisés web3 ou encore des acteurs de finance traditionnelle. J’ai découvert la PBS en animant une conférence sur les tokenomics. Les membres, leur passion et expertises m’ont motivé à les rejoindre et j’en suis aujourd’hui très content. Je peux recommander à tout jeune actif dans le monde du web3 qui souhaite rencontrer d’autres passionné(e)s et en apprendre plus sur les différents corps de métier de ce secteur de rejoindre la PBS!

As-tu eu l’occasion de rencontrer des personnes importantes du milieu durant ton temps de bénévole ? Si tu as des anecdotes à nous partager ?

Ce qui m’importe est de rencontrer des passionnés, et pas forcément des personnes dites “importantes”. C’est le pont parfait entre le monde digital et le monde réel. Ce qui est à la fois génial et assez frustrant dans le web3 est le fait que la majorité se passe en digital, et nous n’avons pas forcément la chance de rencontrer les personnes avec qui l’on échange au quotidien. Grâce à la PBS, je peux rencontrer d’autres jeunes professionnels du milieu. 

Avant de parler de ces projets, peux-tu déjà nous décrire le rôle d’un expert en tokenomics ou tokenomics designer ? Peux-tu nous expliquer étape par étape ce que tu ferais pour leur livrer une tokenomics viable ? 

Je vois le doute sur le nom du poste, c’est effectivement encore assez jeune et pas encore fixe. Je n’ai aucune attache à un nom en particulier, que ce soit tokenomics expert, designer, engineer, ou encore artiste! Ça prend directement plus de sens en expliquant notre rôle et ce qu’est réellement la tokenomics. De nombreuses définitions sont possibles, mais celles qui me parlent le plus sont : l’étude des flux économiques et des parties prenantes d’un écosystème, régis par un ou plusieurs tokens ou encore la mise en place de règles économiques permettant d’encourager (ou décourager) certaines actions.

Donc en travaillant sur les tokenomics, on définit les règles économiques autour d’un ou plusieurs actifs, afin de créer un écosystème viable à long-terme. Notre point de départ, c’est de comprendre le projet et la raison pour laquelle il y a un besoin pour ce token (raisons économiques (levées de fonds, captation de flux) ou encore structurelles (gouvernance, décentralisation, incitations…)). 

Dans certains cas, même s’il n’y a pas de besoin clair pour un token, un travail économique (donc des tokenomics, par abus de langage) est nécessaire. En effet, des flux économiques peuvent être existants au sein d’un protocole, sans avoir besoin d’avoir un token natif, mais en utilisant un token existant.

Une fois que l’on a compris qu’il y a des flux économiques à traiter ou encore des agents économiques à inciter ou démotiver, on essaye de comprendre la philosophie du projet. En effet, on ne veut pas faire un modèle techniquement viable sur le papier, mais qui ne correspond pas au public cible. On va donc réaliser des ateliers avec le porteur de projet pour comprendre sa vision, sa cible, ses objectifs, pour que tout cela soit reflété au sein de notre design. Si l’on ne prend pas le temps de faire ça, on peut dessiner une maison futuriste pour une famille souhaitant habiter dans une cabane rustique. Elle est peut-être très fonctionnelle avec les derniers standards et mécanismes, mais peut ne pas correspondre à sa cible. 

Une fois le besoin en tête et la philosophie bien comprise, on peut démarrer la construction de notre tokenomics. On va partir de zéro, une feuille blanche, sur laquelle on va venir noter les différents flux et agents économiques avec lesquels nous allons travailler. C’est à partir de ce moment que l’on va pouvoir attacher certains mécanismes / primitives permettant de créer, capter et retenir de la valeur de ces flux, ainsi que de rediriger certains flux pour inciter les différents agents. 

On ne peut pas entrer dans le détail d’une construction entière d’un modèle, sachant que cela diffère pour chaque projet, qui est par nature unique. Le détail serait impossible à expliciter, mais le coeur de la méthodologie est assez similaire dans la majorité des cas: 

    • Découverte des objectifs et de la philosophie du projet
    • Développement du modèle
      • Recherche et veille
      • Définition des flux
      • Définition des parties prenantes
      • Mise en place de mécanismes (gestion de l’offre et de la demande, incitation des agents…)
  • Simulations des flux économiques pour tester la viabilité du modèle en fonction de paramètres donnés
  • Rédaction du modèle pour l’intégrer au whitepaper

La partie simulation est également intéressante à expliciter. En effet, nous réalisons des simulations pour comprendre l’impact de variables (transactions, volumes, nouveaux entrants, distribution, vesting…) sur les flux associés au token. Nous n’avons pas la prétention de pouvoir dire que l’on prédit le prix du token, mais on essaye de stresser notre modèle à des situations extrêmes afin d’en tester sa viabilité, dans différentes conditions de marché. Je serais ravi d’échanger avec tout porteur de projet intéressé par cette partie, pour détailler plus longuement notre méthodologie. 

Et pourquoi as-tu décidé de choisir cette voie ? Qu’est-ce qui t’as poussé vers le design de tokenomics ? 

Il était pour moi évident que je devais basculer de la finance traditionnelle vers le monde de la blockchain. En effet, malgré des journées bien remplies en salle de marché, je trouvais le temps de me renseigner, lire des rapports, (regarder Twitter) et éplucher des whitepapers. C’est ce qui me passionnait réellement. En me renseignant sur les différents métiers existants, j’ai vite compris que c’était un écosystème très riche, s’étendant sur un grand nombre de secteurs, avec des métiers “traditionnels” et d’autres que je venais à peine de découvrir. La tokenomics était pour moi une section d’un whitepaper, mais je n’avais pas idée qu’une profession y était dédiée. 

Par mes études et mon (petit) parcours, je voulais directement me tourner vers un métier assez financier, économique et commercial. Le design de tokenomics répond clairement à cela.

Je ne vais pas dire que je m’y suis tourné parce qu’un grand nombre de whitepaper que je lisais était de mauvaise qualité, non. Par contre, ce que je peux affirmer, c’est que je suis heureux de voir ce domaine se professionnaliser, de lire des whitepapers de meilleures qualités et que ce soit devenu l’un des premiers points d’attention pour les investisseurs. 

En tant que tokenomics designer, as-tu des modèles en termes de projet et de tokenomics ? As-tu un ou plusieurs projets à nous citer qui ont selon toi l’une des meilleures tokenomics du marché ?

Le marché est en constante évolution, il est encore jeune mais mûrit de jour en jour. Nous réalisons une veille constante sur les modèles existants, en fonction du type de projet, et sur les nouveaux standards et tendances qui émergent. La veille représente un point clé de notre métier, car l’on souhaite avoir le maximum de cartes dans nos mains pour proposer le modèle correspondant aux besoins du client. On s’inspire bien évidemment de ce qui se fait sur le marché, des modèles auxquels les utilisateurs sont réceptifs et on essaye de réfléchir pour les adapter et (si possible), les améliorer. 

Il y a des modèles très intéressants aujourd’hui sur le marché, mais ils ne peuvent pas être appliqués à tout type de projet. On peut citer par exemple celui de GMX, avec une redistribution des revenus générés par le protocole aux détenteurs de tokens. C’est un principe qui fonctionne (et a toujours fonctionné dans le monde traditionnel), mais qui peut être plus compliqué à appliquer à un autre projet, de par ses implications juridiques notamment. On fait très attention à ce pan, afin de respecter les enjeux du clients et le guider vers des modèles qui lui correspondent. On se fait accompagner de cabinets d’avocat spécialisés dans le web3, qui donnent leur opinion juridique sur le modèle et le token. 

On a vu l’émergence de modèles de plus en plus complexes, avec des dérivés de token en cascade, une distribution de gouvernance financiarisée, et une résultante de centralisation. Beaucoup mettent en avant cette typologie de modèle, qui bénéficie seulement aux plus avertis. Si je devais faire un pari pour les années à venir, c’est que l’on va voir progressivement les modèles existants se simplifier et s’assainir pour répondre à une demande croissante du grand public.  

Par ailleurs, selon toi quelle est ta définition d’une tokenomics viable pour un projet ?

Cela risque de paraître un peu bateau, mais l’on revient souvent aux fondamentaux de l’économie, en prenant en compte l’offre et la demande. On souhaite avoir une offre correspondant à la demande existante. L’offre est assez contrôlable, que ce soit par des paramètres d’inflation, une distribution progressive ou encore des programmes de blocages de liquidité (même si cela entend souvent une distribution associée). On peut également mettre en place des systèmes de rachat au marché, mais cela n’est pas forcément viable. Il y a beaucoup de considérations à prendre en compte quand on met cela en place, telles que la périodicité, les différentes attaques possibles, l’augmentation de la centralisation, l’utilisation future de ses tokens… 

De son côté, la demande est directement moins maniable. En effet, on peut favoriser la demande en offrant des utilités réelles au token, mais on ne peut pas la contrôler à long-terme. Les utilités majeures que l’on voit aujourd’hui sont les suivantes: droits associés (accès à un service, produit, à la gouvernance), échange de valeur, distribution de récompenses ou de revenus, paiement de frais, appartenance à une communauté… 

Comme on dit souvent, une bonne tokenomics n’assure pas la réussite d’un mauvais projet, mais une mauvaise tokenomics peut en détruire un excellent.  Cela est d’autant plus vrai en période de bear market, où les fondamentaux sont primordiaux. En marché haussier, on peut voir tout type de projets réussir, qu’ils proposent une solution novatrice, que ce soit un meme coin avec une hype affolante ou une simple tendance de marché. 

Les points clés que je prends en compte lors de la construction sont: 

  • Utilité fondamentale du token
  • Viabilité économique
  • Compréhension par le public ciblé
  • Avis juridique
  • Faisabilité technique

Le premier point est plus qu’important. On voit beaucoup de protocoles qui ont sorti un token afin de lever de l’argent, mais qui n’offrait aucune utilité ou plus-value. On peut même dire que certains protocoles se porteraient mieux sans, et se retrouvent aujourd’hui avec un boulet au pied qui les ralentit dans leur développement. 

Quelles erreurs dans la conception peuvent mener une tokenomics à s’écrouler après le lancement du projet ?

Si je reprends ce que j’ai dit ci-dessus concernant l’offre et la demande, on va premièrement éviter de détruire trop fortement cet équilibre. En effet, on ne souhaite pas mettre au marché un token sans utilité et offrant une inflation démente. On va se retrouver avec un très grand nombre de tokens entre les mains, sans aucune valeur financière (et valeur ajoutée). Beaucoup ont fait cette erreur en distribuant des tokens pour répondre à un APR affiché extrêmement élevé, avec peu de revenus en face. Si l’on regarde aujourd’hui le nombre de tokens distribués face aux revenus générés, très peu de protocoles sont rentables.

On est également dans un monde qui se dit décentralisé, il faut donc respecter cette valeur. La première erreur des porteurs de projet est de vouloir distribuer la majorité des tokens à l’équipe, à la trésorerie du projet, et de contrôler l’ensemble. Associé à cela, on voit régulièrement des périodes de cliff et de vesting très faibles pour les partenaires et primo-investisseurs, qui ont eu le token à un prix très faible, voire nul. Cela entraîne souvent une vente au marché et donc un écroulement du cours du token. 

Des primitives intéressantes impliquant de la théorie des jeux (dilemme du prisonnier notamment) avaient eu un large succès en 2021, mais leur design initial était assez dangereux (exemple d’Olympus DAO et le fameux (3,3)). Pour résumer brièvement, le succès de ce modèle dépend du comportement des détenteurs du token. S’ils s’entendent, il n’y a (presque) aucun risque de chute, mais si quelqu’un a un mauvais comportement, tout s’effondre. C’est ce qui s’est passé, avec une chute du token entraînant encore plus d’inflation pour assurer les récompenses promises, créant ainsi un cercle vicieux. 

Il est également important de noter qu’une tokenomics trop complexe peut être néfaste à la réussite du projet. En effet, la compréhension par son public cible est un point clé majeur pour que cette dernière fonctionne. 

Y’a-t-il un côté créatif dans la conception d’une tokenomics, ou est-ce que tu t’appuies sur des données précises et déjà établies ? 

Excellente question! La créativité est au cœur de la conception de tokenomics, sachant que l’on essaye de créer de nouveaux modèles, ou alors d’améliorer des modèles existants.

Comme je disais auparavant, on part sur une feuille blanche, on note les grandes lignes du projet et on commence nos réflexions et recherches. Ces réflexions peuvent être des heures de débat interne pour challenger les idées de chacun, c’est pour cela que l’on travaille majoritairement à deux sur un seul projet. On finit très rarement par proposer nos idées initiales, car le débat a permis de soulever des points d’attention très intéressants. 

Parfois, de nouvelles idées nous viennent en plein week-end, en pleine nuit, en lisant un nouveau rapport, ce qui permet de débloquer nos réflexions sur des projets. La créativité se contrôle peu, mais c’est ce qui fait également la beauté de ce métier. 

Si quelqu’un te demande conseil pour savoir comment analyser une tokenomics avant d’investir dans un projet, que lui répondrais-tu ?

Pour analyser une tokenomics, il est primordial de comprendre le projet et son business. Sans cela, les flux n’auront pas réellement de sens et les implications des mécanismes de la tokenomics sur ces derniers non plus. 

Une fois que l’on a compris et catégorisé le projet, on peut aller regarder ce qui se fait aujourd’hui sur le marché pour ce type de projet, pour avoir des exemples concrets et des éléments de comparaison. Cela va également permettre, en tant qu’investisseur ou analyste en devenir, de se forger une opinion et une base de connaissances sur les standards de marché, par secteur. 

Les principaux points d’attention et red flags potentiels sont souvent au niveau:

  • Des modalités de distribution. Pourquoi cette partie prenante à ce pourcentage ? Quelle est l’utilité/la raison ? Comment justifier cette période de vesting ? On va vite se poser des questions sur la légitimité du projet quand on voit 30% des tokens pour l’équipe avec un vesting plus faible que les investisseurs. 
  • Des utilités associées. Quelles sont les raisons qui poussent les utilisateurs à se servir de ce token, donc d’en avoir besoin et d’en acheter ? 
  • Des récompenses (et de l’inflation). De nombreux projets mettent en avant des récompenses très hautes lors de programmes d’incitation. On a pu voir des APR à plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers de %, tout ça pour attirer des investisseurs à bloquer leurs liquidités. Les récompenses étant dans ce même token, les premiers sortis sont les gagnants et ceux s’étant bloqués se retrouvent avec un beau montant de tokens sans valeur. 
  • Data on-chain: Est-ce que le projet est viable? Est-ce qu’il génère des fees, du volume, des revenus? 

Parlons de Erable, peux-tu nous expliquer rapidement en quoi consiste ce projet ?

erable° se concentre sur l’investissement à impact. La plateforme permet de mettre en relation des investisseurs avec des projets ayant un impact social et environnemental positif, soigneusement sélectionnés par l’équipe d’erable°. On peut investir via leur plateforme sur des actifs réels (RWA), comme des contenants réutilisables ou encore de l’électroménager à louer, que ce soit sur le marché primaire ou secondaire. Ce qui est très intéressant, est le fait que ces actifs génèrent des rendements financiers, mais également un impact positif. 

Suite à leur investissement, les investisseurs peuvent suivre leurs performances financières et d’impact, réclamer des récompenses et échanger des actifs sur un marché secondaire. Je vous conseille de suivre leur newsletter, car des belles annonces sont à venir, et notamment pour les utilisateurs de la DeFi. 

Est-ce que la tokenisation, par exemple de bien immobiliers, est un cas d’utilisation qui est fait pour exploser dans le futur ?

La tokenisation d’actifs réels, ou encore RWA, est sans aucun doute un des secteurs les plus prometteurs. Dans la majorité des marchés où l’on peut échanger des actifs tangibles (immobilier, matières premières, luxe…) ou intangibles (actions, obligations, crédits carbones…), on peut voir des problèmes majeurs,  que ce soit au niveau des frais, de la traçabilité, du marché secondaire ou autres. La technologie blockchain permet de répondre à ça, tout en offrant de nouveaux avantages, comme l’accès aux plus petits porteurs à des actifs qui étaient réservés dans le passé à un petit pourcentage. Cela va permettre de démocratiser l’investissement et de le rendre plus sain. 

Cependant, il est important de nuancer cet enthousiasme. Ce secteur ne pourra se développer qu’avec un cadre juridique extrêmement clair et développé, ce qui manque encore à ce jour. 

Pour ceux qui aimeraient faire comme toi, quelles sont les compétences à avoir pour être un tokenomics designer selon toi ? As-tu des conseils à donner pour nos lecteurs ?

On m’a souvent posé cette question. Pour répondre déjà très franchement, il n’y a pas d’étude particulière à réaliser pour faire ce métier. En effet, si on doit embaucher quelqu’un demain, on va d’abord regarder des profils passionnés et utilisateurs que des bac+5 n’ayant jamais eu de wallet. On va tout de même demander une certaine appétence pour les mathématiques, des connaissances économiques et une très forte rigueur. 

Si je devais donner un conseil, la meilleure façon d’apprendre dans ce secteur, c’est d’aller tester les protocoles (pas besoin de moyens financiers particuliers, la majorité sont disponibles également sur testnet), lire des whitepapers, échanger avec des professionnels du milieu, et également assister à des conférences et/ou des salons, ce sera l’occasion de faire de nouvelles rencontres et d’avoir de potentielles opportunités.”

Si le métier de tokenomic designer est encore très peu développé, la tokenomic est un aspect essentiel dans la construction d’un projet web 3. Cela laisse donc place Pierre-Andréa Bozicas de libérer son imagination et de lui offrir un terrain vague prêt à être exploré. Avec l’émergence de modèles de tokenomics plus complexes, la créativité revient au designer qui peut modeler l’économie des projets web 3 de demain. Encore un sujet et un domaine en proie à un développement prometteur et excitant.


Source : Interview de Pierre-Andréa Bozicas (designer de Tokenomics), SmartChain et erable.


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Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles Ledoux est un rédacteur pour Cryptonaute avec une expertise pour les crypto-monnaies et la technologie blockchain. Grâce à sa formation dans la « Crypto-Academy » du célèbre YouTubeur Pompliano, il a pu passer un mois à se former avec les meilleurs spécialistes de l’industrie des crypto-monnaies. C’est en observant des similitudes frappantes entre la permaculture et la technologie du Bitcoin qu’il a réussi à avoir une perspective et une expertise rare sur la technologie et son fonctionnement.

Après avoir écrit son premier livre à 10 ans et plusieurs autres ouvrages depuis, Charles met désormais en pratique son talent d’écrivain pour apporter le meilleur contenu possible aux lecteurs de Cryptonaute. Après avoir rencontré des dizaines d’acteurs majeurs de l’industrie et s’être créé un réseau de centaines de builders web 3, il apportera de nombreux contenus originaux comme des interviews, ou encore des enquêtes exclusives. En plus de son expertise technique sur la technologie blockchain, Charles permettra aux lecteurs d’être au “cœur” de l’industrie crypto.

Déterminé à créer le meilleur contenu possible, il a également le souhait de relayer des informations exclusives qui apportent de la véritable valeur ajoutée à l’industrie florissante des médias crypto.

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  • Diplômé de la Crypto Academy : “Les fondamentaux de Bitcoin et des crypto-monnaies”
  • Bac Scientifique mention Européenne

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