Avec l’émergence de l’informatique quantique, ce n’est plus qu’une question de temps avant que la puissance de calcul des ordinateurs quantiques surpasse celle des ordinateurs traditionnels. Qu’est-ce que cela implique pour les crypto-monnaies et le minage du Bitcoin ?
L’informatique quantique : comment ça fonctionne ?
L’informatique quantique est une technologie émergente qui s’appuie sur les principes de la mécanique quantique pour traiter l’information. La mécanique quantique est le fondement de l’informatique quantique, car elle permet d’obtenir les qualités particulières de superposition et d’intrication qui pourraient rendre les ordinateurs quantiques plus puissants que les ordinateurs conventionnels.
Les ordinateurs quantiques utilisent des bits quantiques, ou qubits, qui peuvent exister dans plusieurs états simultanément, contrairement aux ordinateurs classiques, qui utilisent des bits pour représenter l’information sous la forme d’un 0 ou d’un 1. Ils peuvent donc effectuer certains calculs beaucoup plus rapidement que les ordinateurs traditionnels.
L’informatique quantique pourrait avoir une influence significative sur la blockchain et les crypto-monnaies. Le minage de Bitcoins implique des problèmes arithmétiques complexes qui doivent être résolus pour valider les transactions et les ajouter à la blockchain. Le minage de Bitcoin (BTC) nécessite donc une puissance de traitement importante, d’où la nécessité de disposer d’équipements et de logiciels spécialisés. Les ordinateurs quantiques pourraient être en mesure de traiter ces problèmes beaucoup plus rapidement que les ordinateurs traditionnels, ce qui pourrait rendre le minage de BTC plus efficient.
Néanmoins, il est essentiel de se rappeler que les ordinateurs quantiques ne sont pas toujours supérieurs aux ordinateurs classiques dans toutes les situations. Par exemple, certaines opérations qui nécessitent de passer au crible un grand nombre de données, comme la recherche d’une information particulière dans une base de données, sont encore mieux adaptées aux ordinateurs classiques. Pour l’instant, l’impact de l’informatique quantique sur le minage du Bitcoin reste à vérifier, les chercheurs continuant d’explorer le potentiel de cette technologie émergente.
Les ordinateurs quantiques sont-ils efficaces pour miner du Bitcoin ?
Des problèmes mathématiques complexes doivent être résolus tout au long du processus de minage du Bitcoin. Théoriquement, ces actions peuvent être réalisées beaucoup plus rapidement avec des ordinateurs quantiques qu’avec des ordinateurs classiques. Cependant, on ne sait pas encore comment l’informatique quantique peut affecter l’ensemble du processus de minage.
Si les ordinateurs quantiques peuvent accroître la productivité du minage, ils peuvent aussi augmenter le risque de piratage quantique sur le réseau Bitcoin. Le chiffrement à clé publique utilisé pour protéger Bitcoin est susceptible d’être attaqué et cracké par des ordinateurs quantiques.
Les chercheurs étudient la possibilité d’utiliser la crypto quantique et des algorithmes plus résistants à la quantification pour résoudre ce problème. À l’avenir, ces techniques pourraient contribuer à protéger le réseau Bitcoin, car elles seront beaucoup plus résistantes face aux attaques des ordinateurs quantiques.
Il n’existe actuellement aucun ordinateur quantique capable de miner du Bitcoin plus efficacement que les ordinateurs classiques. Toutefois, à mesure que la technologie quantique se développe, il est possible que le minage quantique de bitcoins devienne une réalité dans le futur.
Un ordinateur quantique peut-il pirater le réseau Bitcoin ?
En exploitant sa capacité de traitement supérieure pour déjouer le cryptage qui protège les clés privées et les transactions sur le réseau, un ordinateur quantique pourrait théoriquement pirater Bitcoin. Mais l’état actuel de la technologie quantique n’est pas encore suffisamment avancé pour constituer une menace significative pour la sécurité de l’actif.
Les ordinateurs quantiques pourraient rendre les clés publiques moins sécurisées en raison de leur capacité à répondre à certains problèmes mathématiques beaucoup plus rapidement que les ordinateurs classiques. Par exemple, l’algorithme de Shor est un algorithme quantique qui peut factoriser les grands nombres entiers exponentiellement plus rapidement. La factorisation des grands nombres entiers est à la base de nombreux systèmes de cryptage à clé publique, y compris celui utilisé dans le Bitcoin.
La clé publique et la clé privée utilisées dans Bitcoin et d’autres crypto-monnaies pourraient hypothétiquement être déchiffrées si un ordinateur quantique avait la capacité de traitement nécessaire pour exécuter l’algorithme de Shor. Un hackeur pourrait potentiellement voler des BTC en calculant la clé privée correspondant à une clé publique utilisée pour recevoir des Bitcoins.
Pour l’instant, l’informatique quantique n’en est qu’à ses débuts et n’a pas la puissance nécessaire pour exécuter l’algorithme de Shor à l’échelle requise pour décrypter le Bitcoin. Même si certains ordinateurs quantiques peuvent déjà factoriser de petits nombres, il reste un long chemin à parcourir avant de pouvoir construire un ordinateur quantique à grande échelle capable de briser la sécurité de Bitcoin.
Le réseau Bitcoin se développe constamment pour contrer les risques de sécurité éventuels, tels que le risque présenté par les ordinateurs quantiques. Par exemple, un système de signature basé sur le hachage, comme la méthode de signature Lamport, pourrait rendre Bitcoin plus résistant aux attaques quantiques. Les chercheurs étudient également l’utilisation de la blockchain post-quantique, qui a été créée pour résister aux ordinateurs quantiques.
La méthode de signature Lamport est considérée comme l’une des méthodes de cryptage post-quantique les plus performantes. Elle être utilisée pour sécuriser les signatures numériques face aux menaces potentielles des ordinateurs quantiques. Cette technique génère plusieurs paires de clés publiques et privées pour vérifier les signatures numériques à l’aide d’une fonction de hachage à usage unique.
La communication est protégée contre les tentatives de piratage quantique puisque chaque paire est utilisée pour signer une section distincte du message. En raison de la nature unique de la fonction de hachage, même si un pirate s’empare de l’une des clés privées, il ne peut pas l’utiliser pour falsifier d’autres signatures ou trouver les autres clés privées.
Source : Cointelegraph
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Charles Ledoux
