Si l’on a souvent mis en avant le rôle du PSAN du point de vue des décideurs politiques, qu’en pense vraiment le public concerné ? Est-ce qu’à l’instar des instances politiques, les consommateurs considèrent ce statut comme gage de sérieux et de sécurité ? C’est à ces questions que nous allons tâcher d’apporter une réponse.
L’obtention du statut PSAN va se complexifier dès 2024 !
Avant d’analyser l’opinion des consommateurs, commençons par contextualiser la situation autour du statut de PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques). Avec l’adoption du règlement européen MiCA qui instaure de la régulation aux acteurs crypto à l’échelle européenne dès 2024, l’étau se resserre autour des acteurs cryptos qui voient désormais un durcissement des conditions d’accès au marché. En France, s’il est encore possible d’exercer avec un simple enregistrement, les acteurs devront disposer d’un agrément dès 2024. Un agrément plus complexe à obtenir que l’enregistrement. Certains acteurs, à l’instar de la Société Générale ont déjà franchi le pas en obtenant le précieux sésame.
Un statut rassurant malgré la méconnaissance du sujet !
La dernière étude menée par l’ADAN (Association pour le développement des actifs numériques) et le cabinet de conseil KPMG sur l’adoption des crypto-monnaies et du web3 en France et en Europe a également permis de donner la parole aux consommateurs au sujet du statut de PSAN. Et la première chose que nous pouvons mettre en avant, c’est que le statut est encore méconnu. Ou plutôt les obligations qui en découlent. En 2023, 10 % des français sondés avaient connaissance de la nécessité de s’enregistrer auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) pour distribuer des services sur actifs numériques. Si le pourcentage augmente par rapport à 2022 (9 %), il semble désormais important de communiquer sur le sujet.
Pour celles et ceux qui ont conscience de la nécessité de s’enregistrer auprès de l’Autorité des Marchés Financiers, l’immense majorité (96 %) estiment que l’enregistrement constitue un marqueur de confiance et de sécurité. Comme l’illustrent les chiffres ci-dessous, c’est pour les profils ayant déjà fait l’acquisition d’actifs numériques que l’enregistrement PSAN est le plus rassurant. Pour plus de 6 personnes sur 10, un prestataire enregistré pourrait partir avec une longueur d’avance sur les autres. Des proportions qui s’avèrent à peu près similaires (54 %) dans la population des intentionnistes, la plus représentée dans l’enquête.
L’enregistrement PSAN : argument minime pour les sceptiques
À l’inverse, les profils ne souhaitant pas investir le marché crypto (colonne de droite sur le diagramme) sont relativement peu sensibles au fait qu’un prestataire dispose de l’enregistrement PSAN. Un chiffre très faible (6 %), que l’on explique surtout par des raisons philosophiques et une certain rejet des actifs numériques. Pour ces profils, disposer de l’enregistrement PSAN n’a donc pas le même impact qu’avec des profils plus convaincus par le produit.
Quoi qu’il en soit, sur les réseaux sociaux comme X, le statut de PSAN semble être de mieux en mieux compris. Un élément qui tire dans le même sens que la plus grande acceptation de la règlementation crypto. Si le développement de l’univers des actifs numériques s’est plutôt voulu indépendant des régulateurs, il semblerait que cette époque soit désormais révolue. Aujourd’hui, nombreuses sont les voix à s’élever pour une règlementation claire et harmonieuse. Quitte à ce qu’elle soit parfois plus stricte. Il en va du développement du secteur qui pourrait également dépendre d’autres facteurs comme la percée des investisseurs institutionnels.
Source : Enquête ADAN / KPMG
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