Dans un contexte alarmant, plusieurs habitants du Liban ont décidé d’adopter les cryptomonnaies dans leur vie quotidienne. Alors que l’économie du pays s’est largement effondrée, plusieurs alternatives digitales se posent comme uniques solutions.
La situation économique du Liban
L’inflation au pays du levant mène la vie dure aux citoyens. La livre libanaise n’a jamais été réellement stable, mais le coup de grâce est arrivé en début d’année avec une dévaluation de 91% environ.
Aujourd’hui, 1 LBP ne vaut pas plus de 0.000066$. La nécessité d’une alternative se fait donc durement ressentir pour le Liban qui navigue en plein flou économique. Les nombreuses affaires à scandales incluant les banques libanaises sont devenues monnaie courante, et la situation social s’est dégradée de manière impressionnante et en lien avec la situation économique.
Fin 2021, la dette du pays s’élevait à 100,4 milliards de dollars (150% du PIB du pays) selon IlBoursa, un chiffre qu’il faudra revoir à la hausse seulement 2 ans plus tard. En 1992, cette dette n’était que de 3 milliards de dollars. En parallèle, les salaires sont en chute constante avec un coût de la vie qui augmente toutes les 24h.
L’inflation, au total, entre 2021 et aujourd’hui, est de 290%. Du côté des banques, la plupart d’entre elles sont soit fermées, soit saccagées, soit en grève.
Les cryptomonnaies dans la vie quotidienne
La première alternative se situait alors naturellement dans les taux de change. Le Liban distingue 3 taux de change différents : le taux proposé par les banques, le taux officiel, et le taux de change sur le marché noir. Si le marché noir a longtemps été utilisé par les habitants qui convertissaient alors leur livres en dollars US, la solution ne suffit plus.
L’idée des cryptomonnaies s’est alors imposée comme naturelle pour de nombreux particuliers, mais également pour plusieurs entreprises, afin de faire face à une crise qui semble être devenue la nouvelle norme.
Malgré l’interdiction de la Banque du Liban d’acheter des cryptos avec une carte bancaire libanaise, les habitants n’en n’ont que faire. Dans les faits, il devient alors intéressant d’acheter des cryptos, puis de les convertir en dollars au moment de l’achat en boutique. Le hic, ici, tient toutefois dans l’impossibilité d’effectuer des retraits.
Via un rythme de vie particulier, entre deux coupures d’électricité, les Libanais vendent ainsi leurs cryptomonnaies avant de payer leurs courses par CB.
Récemment, un rapport de TronSpark, sur Tweeter, détaillait les conditions dans lesquelles les habitants du pays du Cèdre optaient de plus en plus pour le Tron (TRX) afin de pallier l’inflation grandissante.
🚨BREAKING: TRON Is The Dominant Blockchain In Lebanon🇱🇧
Lebanon has been in an economic crisis, with inflation in June hitting 254%
Keep reading below to learn how regular people are turning to the Tron network👇🧵 pic.twitter.com/cRx2nXaOu2
— TronSpark (@TronSpark) August 2, 2023
En parallèle, un rapport de CoinGecko explique que le minage de BTC au Liban revient 628 fois moins cher qu’en Allemagne.
Le rôle propre des cryptos
Sans citer le whitepaper de Bitcoin, il paraît logique que les cryptomonnaies s’imposent comme un choix presque naturelle dans cette configuration.
Dans un pays sans travail, sans économie stable, et qui ne propose aucune alternative sociale, le Bitcoin, le Tron, l’USDT et d’autres cryptomonnaies se positionnent comme une véritable issue de secours.
Bien plus que de simples actifs sur lesquels spéculer, c’est dans pareilles circonstances que les crypto-monnaies retrouvent tout leur sens. Nées sous le poids d’une recherche d’alternative, les cryptos sont ainsi en train de faire ce pour quoi elles ont initialement été créées : offrir un cadre de vie plus stable et une économie plus propice aux opportunités.
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