Sam Bankman-Fried alias SBF, ancien CEO et fondateur de la plateforme d’échange FTX, est à nouveau sous les feux des projecteurs cette semaine. Alors qu’il fait déjà face à la justice pour de multiples chefs d’accusation aux États-Unis, une nouvelle charge, de corruption cette fois vient s’ajouter déjà la longue liste.
Ainsi, ce dernier aurait corrompu au moins un fonctionnaire chinois dans une tentative pour débloquer des comptes appartenant à sa société de trading sur le territoire de la Chine.
Un nouveau chef d’accusation pour SBF dans l’affaire FTX
S’il est vrai que l’affaire FTX semble avoir disparu quelque peu de l’actualité, cela ne veut pas dire que l’enquête a pris fin. Au contraire, elle se poursuit et chaque jour de nouvelles révélations sortent contre l’ex-CEO de FTX et ses collaborateurs.
Dans un acte d’accusation révisé déposé mardi devant le tribunal fédéral de Manhattan, les procureurs chargés du dossier ont formellement intenté un nouveau chef d’accusation contre SBF. Accusé d’avoir versé un pot-de-vin d’un montant de 40 millions de dollars à un ou plusieurs représentants du gouvernement chinois.
SBF paid over $40m in bribes to the CCP.
This is where your money went.
Damn. https://t.co/7d0jaI7s95
— FatMan (@FatManTerra) March 28, 2023
Selon les informations qu’ils auraient reçu pendant l’enquête, les procureurs affirment que Bankman-Fried a envoyé le pot-de-vin sous la forme de crypto-monnaies dans le but de récupérer l’accès à des comptes de trading gelés par les forces de l’ordre chinois. Il s’agissait de comptes liés à Alameda Research, la société sœur de FTX.
Cette accusation de corruption vient s’ajouter à 12 autres chefs d’accusation qui ont déjà été retenus contre l’ancien dirigeant de FTX.
S’il est vrai que SBF a initialement été inculpé de huit chefs d’accusation en décembre, le gouvernement a élargi son dossier d’accusation le mois dernier en y ajoutant des accusations de fraude sur les valeurs mobilières et de complot en vue de commettre une fraude bancaire.
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SBF aurait eu des problèmes avec la Chine ?
C’est effectivement ce que révèlent les informations fournies par les procureurs. Le dernier acte d’accusation précise clairement que suite au blocage des comptes de trading liés à Alameda Research, Bankman-Fried a tenté à plusieurs reprises de les débloquer. Il a notamment eu à engager des avocats pour faire pression au nom de la société en Chine.
Il aurait également tenté de se servir d’informations d’identification personnelle de plusieurs individus qui n’étaient pas affiliés à FTX ou à Alameda dans le but de transférer des fonds et de contourner les ordres de gel mis en place par les autorités chinoises.
Ainsi, après des mois de tentatives vaines pour débloquer les comptes, SBF n’a eu pour toute autre solution que d’ordonner le versement d’un pot-de-vin de plusieurs millions de dollars à certains fonctionnaires chinois.
Il a, pour ce faire, mandaté un employé d’Alameda pour le règlement de la transaction. Ce dernier ayant reçu des instructions pour effectuer le paiement en crypto-monnaie pour au moins une partie du pot-de-vin à d’autres employés d’Alameda.
Un pot-de-vin avant la faillite
L’incident se serait produit vers novembre 2021, selon l’acte d’accusation. Le pot-de-vin, d’une valeur d’environ 40 millions de dollars, a concerné un transfert des comptes d’Alameda vers un portefeuille crypto privé.
Dès le moment où le paiement a eu lieu, les comptes de la société ont pu être utilisables. Suite à cela, Bankman-Fried a procédé à un nouveau transfert de dizaines de millions de dollars supplémentaires en crypto-monnaies.
Alameda a ensuite fait usage des comptes dégelés pour financer d’autres activités de négociation qui ont fini par l’amener, ainsi que FTX, à sa perte.
Source : The Block
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Emmanuel Mounier
Expert en Crypto-monnaie
