Amsterdam a, une fois de plus, accueilli l’une des plus grosses conférences Bitcoin d’Europe. Organisée sur deux jours, l’événement a permis de laisser la parole à de nombreux acteurs d’’industrie, CEO et accrocs à Bitcoin confondus. Lors de cette édition, le sujet du mining, à l’approche de du halving de 2024, a été abordé à de nombreuses reprises. En parallèle, plusieurs rappels sur la nécessité du self custody et de l’éducation ont également été faits.
Bitcoin Amsterdam, l’événement tant attendu en Europe
Le « festival de la liberté financière » aura fait vibrer Amsterdam de la tête au pied pendant quelques jours. Parmi les invités d’honneur, Edward Snowden et Stella Assange. Du côté du nombre de visiteurs, les chiffres sont incertains. Toutefois, l’événement se positionne sans difficulté au rang des plus grosses conférences européennes autour de Bitcoin.
Dans le Expo Hall, des démonstration des dernières innovations Bitcoin éblouissent les visiteurs. Les plus grands noms de l’industrie étaient là, à l’instar de Ledger, Trezor, ou encore Coinbase. Le Bitcoin Magazine, organisateur de l’événement, possédait également un stand auquel les visiteurs pouvaient payer en Satoshi.
Les scènes, de leur côté, permettent d’assister à différents types de conférences, entre la scène Genesis, l’Orange Stage, la Proof of Work, ou The Deep, accessible aux détenteurs d’un pass Whale. À l’extérieur, malgré une météo passable, les visiteurs se réunissaient pour discuter, échanger et partager leurs expérience avec Bitcoin.
Quel avenir pour le mining en Europe après le halving ?
L’un des thèmes récurrents de Bitcoin Amsterdam résolvait autour du mining, et pour cause. Depuis quelques années, le mining est devenu très difficilement accessible pour les particuliers. En dehors des offres de cloud mining, le minage classique de BTC est devenu très onéreux, et particulièrement complexe sur un plan logistique.
En conséquence, des entreprises, plus ou moins grandes, ont décidé de se lancer. Sans pour autant détenir le monopole, ce sont alors les business qui obtiennent les meilleurs résultats en termes de mining. Sur ce point, les stratégies diffèrent. On retrouve ceux qui choisissent les pays froids, afin de mettre leurs équipements à l’abri de la surchauffe, ou encore ceux qui optent pour le moyen orient en raison des avantages fiscaux et sécuritaires offerts par la localisation, à l’instar de Terrahash.
Cependant, à l’approche du halving Bitcoin, prévu aux alentours du 25 avril 2024, les mineurs se mordent les doigts. Comme son nom l’indique, le halving permettra de diviser par deux le bénéfice reçu par les mineurs. En contrepartie, la puissance de calcul requise n’est pourtant pas diminuée. Résultat des courses, la nécessité d’une puissance de calcul – et une source d’énergie – toujours aussi importante pour des récompenses diminuées de 50%.
Selon David Bailey, CEO de BTC Inc, on peut parler d’une forme de sélection naturelle de la part de l’écosystème Bitcoin :
« La beauté de Bitcoin, c’est qu’il s’agit d’un système adaptatif. Bien sûr, un nombre moins important de mineurs seront présents sur la blockchain. Toutefois, cela signifie également que les récompenses non obtenues par ces derniers iront à ceux qui sont encore là. »
En parallèle, un travail de régulation, au niveau européen cette fois, est en cours. Pour rappel, MiCA a déjà été lancé en juin 2023 mais verra son troisième et dernier volet mis en application au premier trimestre 2024 d’après l’ESMA. Ce dernier volet permettra notamment de qualifier les crypto-monnaies, de les surveiller, et de détecter plus facilement les abus sur le marché. L’objectif est de mieux protéger les investisseurs tout en assurant une forme de sécurité au système.
« Renforcer l’éducation » est indispensable d’après les visiteurs de Bitcoin Amsterdam
Concernant la sécurité, impossible de passer à côté lors de Bitcoin Amsterdam. Le mot pend au lèvres de la plupart des intervenants. À l’extérieur, dans la file pour le café, les visiteurs comparent leurs wallets et arguent du meilleur en termes de sécurité.
Au même moment, sur la scène Genesis, Jimmy Song, développeur Bitcoin à Programming Blockchain, explique :
« Faire confiance à quelqu’un pour conserver vos bitcoins revient à vous vendre vous-même. Faire confiance à quelqu’un que vous connaissez pour s’en occuper n’est pas vraiment un problème, c’est un peu comme faire confiance à ses proches. »
Martelé encore et encore, le concept de self-custody s’impose en maître dans l’univers Bitcoin, même jusqu’à Amsterdam. Exit les exchanges et les plateformes de trading de crypto. Pour la plupart des visiteurs de l’évènement, FTX aura servi de leçon et vient appuyer ce que les maximalistes de Bitcoin répètent depuis 2011.
« La difficulté de Bitcoin ne réside pas réellement dans le fait que ce soit difficile, mais dans le courage à trouver pour passer au self-custody. » déclare Jimmy Song.
S’appuyant sur ces propos, Rene Pickhardt, développer Lightning Protocol, pense qu’il s’agit d’un manque d’informations :
« Il y a tellement d’informations manquantes à l’heure actuelle sur Bitcoin aux yeux du public, c’est vraiment dommage. Nous avons besoin de renforcer l’éducation auprès des gens pour leur apprendre le self-custody au lieu du stockage sur les exchanges. »
Bitcoin Amsterdam sera de retour l’année prochaine, au même endroit. Les tickets sont d’ailleurs déjà en vente sur le site de l’évènement à un prix préférentiel. Pour l’heure, les mordus de Bitcoin pourront participer à la prochaine conférence qui se passera, cette fois, à Nashville aux États-Unis, du 25 au 27 juillet 2024.
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Romaric Saint Aubert
Crypto-journaliste
