
Le climat est de plus en plus tendu entre les autorités de régulation sud-coréennes et les acteurs de l’industrie. Depuis quelques jours, un scandale impliquant un législateur suscite beaucoup de remous au sein du pays.
Ainsi, le gouvernement a ordonné l’ouverture d’une enquête à l’encontre de plusieurs plateformes d’échange crypto suite à des accusations selon lesquelles un élu local aurait vendu des millions de crypto-monnaies avant l’entrée en vigueur des nouvelles lois.
Perquisition de plusieurs plateformes de crypto-monnaies en Corée du Sud
Une équipe de procureurs et d’agents de police sud-coréens ont perquisitionné les bureaux de deux plateformes d’échange de crypto-monnaies locales. Il s’agit d’une opération qui entre dans le cadre d’une enquête sur les activités menées par le législateur Kim Nam-kuk.
Selon les données rapportées par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, les plateformes sont Upbit et Bithumb. L’équipe de procureurs serait à la recherche de relevés de transactions et d’autres documents.
Les résultats préliminaires de l’enquête ouverte contre le législateur Kim auraient révélé que ce dernier exploitait ses portefeuilles d’actifs numériques sur les deux exchanges.
La descente des autorités sur le terrain intervient seulement quelques heures après l’annonce de la démission de Kim Nam-kuk de son parti politique le 14 mai. Un départ précoce qui a certainement un lien suite aux nombreuses allégations intentées contre lui depuis plusieurs jours.
(URGENT) DP lawmaker Kim Nam-kuk quits party amid cryptocurrency scandal https://t.co/Z2B7RMiJvb
— Yonhap News Agency (@YonhapNews) May 14, 2023
Il serait en effet accusé d’avoir profité de sa position de membre de l’équipe travaillant sur la législation relative aux actifs numériques en mai et novembre 2022 pour réaliser des transactions cryptographiques présumées suspectes.
Dans un post publié sur sa page Facebook, l’ancien législateur a affirmé ne pas vouloir “accabler” les membres de son parti avec la controverse dont il fait l’objet actuellement. Il en a également profité pour se prononcer sur les accusations en précisant que les rapports contenaient des “faits erronés” et qu’il “révélerait la vérité”.
Les accusations proférées contre Kim Nam-kuk
Dans un rapport publié le 8 mai dernier, l’agence de presse Korea Times a lancé des accusations graves contre Kim Nam-kuk. Le rapport affirmait que l’ancien législateur avait liquidé plus de 4 millions de dollars en actifs avant que le Groupe d’action financier n’applique la “règle des voyages”.
Kim aurait aussi donné son soutien à un projet de loi amenant de 2023 à 2025 de nouvelles régulations d’impôt sur les gains en capital de 20 % en crypto-monnaies.
Rep. Kim said to invest in volatile alternative cryptocurrencies https://t.co/Xias0fxPcx
— Yonhap News Agency (@YonhapNews) May 12, 2023
Selon les propos de Yonhap, l’homme politique sud-coréen possédait environ 800 000 tokens Wemix en 2021 (soit 4,5 millions de dollars).
Les exchanges dans la tourmente en Corée du Sud
Ce nouveau scandale n’est certainement pas un bon signe pour les plateformes d’échange qui subissent déjà d’énormes pressions. C’est particulièrement le cas pour Bithumb, l’un des échanges dans lequel Kim aurait déposé ses fonds. Elle bénéficiait d’une surveillance très intense par les régulateurs locaux depuis les derniers mois.
Ainsi, en décembre 2022, le principal actionnaire de la plateforme d’échange a été retrouvé mort peu après avoir été accusé de détournement de fonds et de manipulation du cours des actions.
Moins d’un mois après cette nouvelle, les régulateurs ont ouvert une enquête sur Bithumb et la plateforme a vu ses bureaux perquisitionnés le 10 janvier. Le 2 février, le propriétaire de l’exchange a fait l’objet d’une arrestation par les autorités sud-coréennes en raison d’accusations de détournement de fonds.
Source : Coindesk
Sur le même sujet :
- L’ex propriétaire de Bithumb risque 8 ans de prison après une escroquerie de 70 millions de dollars
- Samsung s’associe à la Banque Centrale de Corée pour étudier les paiements hors ligne en CBDC
- Binance épaule la Corée du Sud dans l’affaire Do Kwon