Alors que la French Fintech Week bat son plein à Paris, l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) organisait la première édition de son Fintech 3.0, un évènement où l’écosystème crypto tricolore a semblé chercher des motifs d’espoir pour 2024.
200 professionnels crypto réunis
Plus aucune place n’était disponible pour l’évènement web3 qui n’a pourtant fait l’objet d’aucune campagne de promotion. “C’est peut-être le signe de quelque chose”, constate avec soulagement Faustine Fleuret, présidente réélue à la tête de l’Adan en juin. L’association compte plus de 200 professionnels parmi lesquels des entreprises phares comme Ledger, Binance France, The Sandbox, mais aussi de plus jeunes pousses, des cabinets d’avocats spécialisés, des banques, ou des grandes marques.
La DeFi se cherche un avenir pérenne
Alors que “l’hiver crypto” s’étend et que le procès FTX fait les gros titres de la presse, l’auditorium du Centorial (IIe arrondissement) a fait le plein. Un an après l’effondrement de la plateforme d’échange dirigée par Sam Bankman-Fried, la finance décentralisée (DeFi) semble quant à elle toujours se chercher un modèle pérenne.
A-t-elle réellement tiré profit de l’affaire FTX ? “Tout le monde a pensé qu’avec l’effondrement de FTX, c’était le moment de la DeFi, mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé”, constate, lucide, Clara Medalie, directrice de la recherche chez Kaiko, une société spécialisée dans la donnée on-chain. “Il y a eu une baisse d’activité générale, un manque de capital et de liquidité, qui n’a pas profité à la DeFi.”
Vers une régulation de la finance décentralisée
Un constat tempéré par Marc Zeller, fondateur de Aave Chain Initiative : “Aave v3 est en croissance permanente depuis 9 mois avec 150% de croissance, et depuis FTX, on a vu les ventes de Ledger exploser.” L’avenir réglementaire autour de la DeFi devrait être au cœur des travaux des régulateurs européens dans les mois à venir.
“On ne peut pas uniquement compter sur la réglementation pour adresser les risques de la DeFi”, juge de son côté Philippe Honigman, governance lead chez Mangrove, une DAO (organisation autonome décentralisée) qui développe un DEX sur Polygon. “Les DAO permettent de contrôler non pas par une instance surplombante, mais par les acteurs eux-mêmes.”
L’ETF Bitcoin attendu comme le messie
Mais le sujet qui a focalisé toutes les attentions, c’est l’ETF spot Bitcoin, toujours en attente de validation par la SEC, l’autorité des marchés financiers des États-Unis. Attendu pour la fin de l’année 2023 ou le début 2024, il pourrait lancer le prochain cycle haussier (bull market) sur le marché des cryptos. “Le fait que Black Rock rentre dans la danse est très intéressant”, explique Cyril Sabbagh, managing director de Melanion Capital, qui a lancé le premier ETF Bitcoin en France. “Il y a un an, lorsque je frappais à la porte des institutionnels, personne ne voulait l’étudier. Mais depuis que Black Rock s’apprête à entrer, l’accueil n’est plus le même. Ils veulent bien regarder. L’impact sur les investisseurs est réel.”
En attendant des jours meilleurs, l’écosystème crypto réuni par l’Adan a également échangé sur les autres sujets brûlants du moment : les nouveaux systèmes de paiement en crypto, la tokenisation des actifs réels (RWA), l’investissement via les plateformes d’échange ou encore la réglementation MiCa, qui entrera pleinement en vigueur au plus tard d’ici à 2026.
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